MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional
- Kyogiro
- Hors Ligne Auteur du sujet
- Platinum Boarder
- Messages : 847
- Remerciements reçus 270
MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional a été créé par Kyogiro
Posted il y a 8 ans 7 mois #416112
Dimanche 3 avril 2016 (je vous passe les repas de la veille avec le mariage) : réveil à 5h45 pour avoir le temps de me préparer et me rendre aux Champs-Elysées avant 8h15 pour rencontrer les copains du forum. Gatosport + WC + boisson de 75 cl d'aptonia + 4 gels pour la 2e moitié + le nécessaire (j'ai pris une grosse veste au cas où je devais rentrer sous la pluie après la course, il y avait des risques d'orage), sauf que j'oublie ma crème solaire (j'ai pris quelques couleurs du coup/très légers coup de soleil, ça chauffe encore un petit peu à l'heure où j'écris ces lignes).
J'arrive vers 8h ou un peu après et je rencontre Alex devant le magasin Mont Blanc des Champs-Elysées. On parle un petit peu et j'en profite même pour recevoir des derniers conseils. Puis vient se joindre sa soeur qui participe également au marathon, on fait une petite photo (c'est la soeur d'Alex qui l'a je crois). Vers 8h10, on se dit que plus personne ne va arriver et Alex doit commencer à se diriger vers son sas, sa soeur m'informe qu'il me faut au moins 30 minutes aller-retour entre le sas et la consigne, donc je me dépêche également. Je me dirige vers la consigne, je me change, j'ai bien prévu ma tenue estivale vu les températures qu'on aura.
Au 20km de Paris et au Semi, nous étions à chaque fois une dizaines d'amis qui participaient, nous ne sommes que 2 cette fois-ci, c'est le marahton après tout.
J'arrive dans mon sas 3h45, j'allume mon cardiofréquencemètre, ~75 environ au repos debout. C'est un peu haut, je fais quelques exercices de respiration pour me calmer, ça descend à ~55, tout va bien. Quelques consignes nous sont transmises, bien jeter les bouteilles dans les poubelles et ne prendre qu'une bouteille de 33cl à chaque ravitallement.
0 - 5 km : Le sas part vite et pour cause, ça court à 3h45 alors que ma vitesse marathon est à 5min30, avec la fatigue et en partant plus lentement, je visais un sub 4h. J'essaie de ne pas me laisser m'emporter par la vague et je garde une cardio basse (76-78%, voire quelques poussées à 80%). Mais dès que je vois que je rattrape le meneur d'allure au niveau du premier mile, je ralentis tout de suite. Je suis parti trop vite et je m'ajuste.
Bloc couru sur un rythme de 5min29/km en 27min25 (55 secondes d'avance sur le sub 4h), exactement ce que j'avais fait au semi. Mais je me dis que c'est un peu rapide et qu'il faut lever le pied.
5-10 km : la montée au 5e ou 6e me fait ralentir naturellement et je lève le pied volontiers en me disant qu'il ne faut pas puiser dans mes réserves maintenant, je savais, vu le profil de la course que les blocs 5-10 (bloc le plus lent) et 10-15 seraient plus lents que celui à 15-20. Je ne panique pas et je me cale à mon allure. Je garde la cardio en-dessous de 82% assez facilement avec quelques pics lors des montées. Mais la FC est sous contrôle. Sur la rue de Rivoli, je cours sur la gauche pour m'abriter du soleil grâce à l'ombre offerte par nos beaux bâtiments. Je trouve déjà que la température commence à monter. Avant la fin du bloc, il n'y aura plus d'ombre jusque la fin. Je vois mon premier ami qui est Avenue du Faubourg Saint-Antoine, je suis ravi mais je lui dis en criant que je trouve qu'il fait déjà chaud.
Bloc couru en 28min41 secondes, 5min44/km. Temps de passage : 56min06 (34 secondes d'avance sur le sub 4h), je tombe à un rythme moyen de 5min37 sur la course.
Photo prise par mon ami (je suis l'asiatique au milieu de la photo), la rue monte un peu :
10-15 km : On entre dans le bois de Vincennes, tout de suite un peu de fierté, parce que j'arrive "chez moi". Je vois ma soeur et ma mère. Je fais un signe que tout va bien. Je passe le ravito du 15e parce qu'ils commencent à être en rade d'eau et que ça se bouscule sur 3m de table. Ca n'est pas grave, j'ai encore ma boisson sur moi, pas de soucis. Il m'en reste un quart, je comptais la boire sur 20km, le plan établi est respecté. La cardio commence à monter un petit peu avec la chaleur et le soleil. Mais ça reste ça plafonne à 82-83% et ça reste en-dessous en moyenne.
Bloc couru 28min26 secondes, 5min41/km. Temps de passage : 1h24'32" (28 secondes d'avance sur le sub 4h). Rythme moyen 5min39/km.
15 - 20 km : Je me dis que je peux légèrement accélérer en profitant de la descente Avenue de gravelle (sud du Bois de Vincennes) jusqu'au 20-21e km. Je reste dans les mêmes zones cardiaques. Je finis ma bouteille et je ne prends qu'une bouteille d'eau au ravitallement que je range dans ma ceinture.
Bloc couru en 27min57, 5min35. Contrat rempli. Temps de passage 1h52'29" (51 secondes d'avance sur le sub 4h). Rythme moyen 5min38/km.
Je passe la marque du semi à 1h58'50".
20 - 25 km : la course se durcit, la cardio monte un peu, quelques pics à 85-86%. En moyenne, je dois être encore en-dessous des 84%. Le soleil commence à bien taper et je prends toutes les sources de refroidissement possibles, les tuyaux d'arrosage et les seaux d'eau où je m'asperge d'eau en passant. On repasse à la Bastille, ça tourne un petit peu et on aborde les quais... Une seule bouteille/5 km n'est absolument pas suffisant, pourtant, je n'en prends qu'une encore au ravitallement du 25e. Comme je garde la bouteille dans ma ceinture, je bois vraiment toute la bouteille, sans rien gâcher. Mais, le dernier kilomètre cinq, je n'ai plus à boire.
Bloc couru en 29min11 secondes, 5min50/km. Rythme moyen 5min40 (pile le temps du sub 4h). Je commence, en le sentant un petit peu, à ralentir.
Temps de passage : 2h21'40".
25 - 30 km : Si j'avais bien prévu qu'au début, j'allais un peu ralentir en raison du profil de la course, j'avais surtout sous-estimé ces satanés tunnels et quais que je connaissais pourtant après avoir fait le 20km. Ca descend, ça monte, ça redescend, ça remonte. Au 28e km, je sens la fatigue monter. La cardio monte un peu. Au 22e km, je prends mon premier gel Isostar (pas terrible, mais je connaissais déjà bien le goût). Ca contraste avec le semi que j'ai fait 4 semaines avant où j'avais pu franchement accélérer après le 15e km. Au ravitaillement du 30e km, je prends 2 bouteilles cette fois-ci, ça n'est pas possible de nous donner ce genre consignes avec le soleil qu'on a. Ca résonne encore dans ma tête "il y aura de l'eau pour tout le monde mais ne prenez qu'une bouteille". Déjà qu'à l'accoutumée, je bois beaucoup d'eau, même au repos et durant mes sorties d'EF de 50-60 minutes, j'ai au moins 50 cl d'eau.
Je bois le maximum de la 1ere bouteille, ensuite je m'asperge pour me refroidir et je range la deuxième dans ma ceinture.
Bloc couru en 30min10, 6min02/km. Rythme moyen : 5min44/km. Temps de passage : 2h51'50" (+1 minute 50 secondes sur le temps du sub 4h). Dès que je prends connaissance du temps, je sais déjà que je ne pourrai plus passer sous la barre des 4h vu l'énergie qu'il me reste. Il faudrait que je cours le reste de la course à un rythme de 5min30 et ça me semble impossible surtout que la fréquence cardiaque dépasse fréquemment légèrement les 85% (86%, légèrement effectivement), même si la moyenne est de 84-85%.
30 - 35 km : En arrivant au 30e, un britannique prévient son ami du prochain ravitaillement, je lui dis alors "it's about damn time", il me répond dans le même ton "I couldn't agree more".
Peut-être qu'inconsciemment je lâche prise, du coup, j'ai l'impression de ralentir avant que 2 amies (dont une qui a couru les 20 km de Paris et le Semi avec moi) m'interpellent, elles courent avec moi un petit temps. La première me lâche après 100 ou 200m (elle ne court pas du tout) et la 2e reste avec moi 500-800m (aucune notion du temps à ce moment là). Je leur dis que je commence à fatiguer, à flancher. Les voir courir avec moi me rebooste le moral alors que ça commençait à lâcher. Lorsque la 2e me quitte, je suis tout frais, j'ai l'impression que je suis restauré.
Du coup, c'est là où j'attends mon maximum cardiaque de la course à 166 ppm (87%). Je pense qu'il aurait fallu que je maintienne une allure plus lente au lieu d'accélérer légèrement après le coup de boost reçu. Je sens que mon ventre est quasiment vide, ça me fait ramener la FC à moins de 85%. A nouveau, au ravitaillement, je prends 2 bouteilles, c'est le tarif.
Bloc couru en 29minutes42, rythme 5min56. Temps de passage : 3h21'32", rythme moyen de 5min46/km.
35 - 40 km : Je ne sais plus à quel moment, je me prends le mur, ou plutôt le petit mur. Ca n'a pas été violent, mais brusque. Lors d'une expiration, j'expire l'air (normal jusque là) et je sens mon ventre se vider également du peu de substance qui lui rester. Totalement vide ! L'énergie part peu à peu mais je peux encore courir, garder une certaine forme de course, buste droit, regard au loin, bien penser aux bras. Bref, je ne flanche pas, et à aucun moment, je me dis que qu'il faut que je marche, j'ai encore suffisamment de ressources pour courir, et c'est tant mieux. Dans le bois de boulogne, je vois des coureurs effondrés, les secours sont là, d'autres sont à l'arrêt, s'étirent. Je compatis et lorsque je vois 2 coureurs, au bord de la rupture continuer à courir tels des pantins désarticulés, ça m'interpelle tant ils font preuve de courage : l'un court complètement tordu sur sa droite et l'autre a des mouvements qui deviennent asynchrones, tout part dans tous les sens et je ne saurai décrire sa détresse. Alors je m'accroche même si je suis déçu de ne pas voir ma soeur qui devait m'attendre au 37e km pour me tirer (elle s'est mise finalement vers le 30e, mais on s'est manqué). Tant pis, on n'y va avec les tripes.
Mon allure ralentit franchement, mais je cours toujours et le km entre le 38e et le 39e m'a paru le plus long de la course. Ca devenait interminable, ça faisait déjà un moment que je n'avais plus aucune idée à laquelle je courais, ce qui était sur, c'est que ça n'était pas très rapide. A l'approche du 40, je décide quand même de me donner un coup de pied au fesses, je me suis assez reposé, faut reprendre une foulée correcte et finir en moins de 4h10.
Bloc couru en 32min24, rythme de 6min29/km et la cardio qui chute à moins de 80% sans toutefois atteinte les 75% (je devais être à 7min/km ou de-là au milieu du bloc). Temps de passage : 3min53'56", rythme moyen : 5min51/km.
Fin de course : Je termine les 2.195 km en 14min24, soit 6min34/km sans pouvoir avoir un coup vrai coup de boost avec mon cousin et un ami (celui du début de course, vers le 6e/7e km) qui sont là pour m'encourager une dernière fois. Je finis en 4h08'20" pour mon premier marathon. Le sub 4 sera pour une prochaine fois !
La courbe cardiaque (vert = 75.01-79, jaune = 79.01 - 85%, violet = 85.01-90%).
Si la course a été plutôt difficile, surtout au niveau de la chaleur qui n'a fait que grimper, ça a été un réel plaisir de bout en bout. Les brefs échanges entre les coureurs plutôt agréables. Vers le 35e km, je vois un suédois nommé Micheal, et je lui dit que ça fait 20 km que je ne l'ai plus vu lorsqu'il m'a dépassé. Vers le 38e, quand je suis dans le dur, un coureur de la RATP interpelle tout le monde en disant "pourquoi je fais le marathon", je lui réponds "c'est pour prendre le métro à la fin", puis il me dépasse alors que je l'avais repris quelques km plus tôt.
J'ai croisé beaucoup les mêmes coureurs, on se dépassait à tour de rôle, on se reconnaissait, ça ne m'était jamais arrivé avant et pour cause, au 20km , je n'ai fait que dépasser tout mon sas tout au long de la course et au semi, j'ai fini en boulet de canon après le 15e km.
Tout ou presque a été super. Dès le matin, dans le RER, le wagon est rempli de coureurs, l'ambiance est plutôt calme, on sent les gens concentrés. Pendant la course, même si ça se bousculait beaucoup aux ravitaillements et dans les fans zones où on n'avait un couloir de 3m seulement entre les spectateurs, ça a été très convivial. Par contre, le coup de la bouteille unique aux ravitaillements, j'ai beaucoup moins apprécié surtout au vu des conditions. Le soleil a durci la course, surtout qu'il s'agissait du jour le plus chaud de l'année à Paris. Quand je pense à nos amis Sebhki (marathon de Barcelone) et roumy01 (Marseille) qui ont certainement eu des températures plus élevées, forcément, je mets encore plus en relief leurs performances respectives. Mon ami qui courait aussi le marathon a complètement explosé vers le 28e km, crampes, mur, déshydratation, 4h04 alors qu'il visait 3h30 (1h33 au semi il y a 4 semaines).
Je ne finis pas dans un bel état, je titube en marchant façon Walking Dead (toujours pas vu la dernière saison), une personne des vestiaires me propose même de me donner son eau alors que je viens de passer au ravitaillement post course (j'ai avalé tout ce que j'ai pu pendant 15 minutes). M'asseoir devient une épreuve pour mes ischios mais le plaisir est là. Je savoure, et j'ai bien savouré cette course après tous les efforts consentis pendant la préparation. La préparation est longue, difficile mais la course, c'est le plaisir.
Surtout, j'ai énormément apprécié le soutien de mes proches qui sont restés jusque la fin pour m'emmener au restaurant et je tiens à réitérer mes remerciements au forum. Très fier de faire parti de cette belle communauté. Lorsque j'ai vu comment vous avez animé le live, j'ai trouvé ça super.
Je suis désormais marathonien, cependant la saison n'est pas finie.Le marathon reste le point d'orgue de ma saison 2015/2016, toutefois, il me reste le triathlon distance olympique dans 8 semaines. Je me repose bien 2 semaines (je reprendrai par de la natation la semaine prochaine) et après une préparation comme je peux avec le temps qu'il me reste pour faire ce premier triathlon, pas d'objectif temps, juste le finir. J'ai une idée bien plus précise des axes de travail à avoir en CaP pour mon cas, je ferai sûrement un bilan dans la semaine. Bonne nuit tout le monde !
J'arrive vers 8h ou un peu après et je rencontre Alex devant le magasin Mont Blanc des Champs-Elysées. On parle un petit peu et j'en profite même pour recevoir des derniers conseils. Puis vient se joindre sa soeur qui participe également au marathon, on fait une petite photo (c'est la soeur d'Alex qui l'a je crois). Vers 8h10, on se dit que plus personne ne va arriver et Alex doit commencer à se diriger vers son sas, sa soeur m'informe qu'il me faut au moins 30 minutes aller-retour entre le sas et la consigne, donc je me dépêche également. Je me dirige vers la consigne, je me change, j'ai bien prévu ma tenue estivale vu les températures qu'on aura.
Au 20km de Paris et au Semi, nous étions à chaque fois une dizaines d'amis qui participaient, nous ne sommes que 2 cette fois-ci, c'est le marahton après tout.
J'arrive dans mon sas 3h45, j'allume mon cardiofréquencemètre, ~75 environ au repos debout. C'est un peu haut, je fais quelques exercices de respiration pour me calmer, ça descend à ~55, tout va bien. Quelques consignes nous sont transmises, bien jeter les bouteilles dans les poubelles et ne prendre qu'une bouteille de 33cl à chaque ravitallement.
0 - 5 km : Le sas part vite et pour cause, ça court à 3h45 alors que ma vitesse marathon est à 5min30, avec la fatigue et en partant plus lentement, je visais un sub 4h. J'essaie de ne pas me laisser m'emporter par la vague et je garde une cardio basse (76-78%, voire quelques poussées à 80%). Mais dès que je vois que je rattrape le meneur d'allure au niveau du premier mile, je ralentis tout de suite. Je suis parti trop vite et je m'ajuste.
Bloc couru sur un rythme de 5min29/km en 27min25 (55 secondes d'avance sur le sub 4h), exactement ce que j'avais fait au semi. Mais je me dis que c'est un peu rapide et qu'il faut lever le pied.
5-10 km : la montée au 5e ou 6e me fait ralentir naturellement et je lève le pied volontiers en me disant qu'il ne faut pas puiser dans mes réserves maintenant, je savais, vu le profil de la course que les blocs 5-10 (bloc le plus lent) et 10-15 seraient plus lents que celui à 15-20. Je ne panique pas et je me cale à mon allure. Je garde la cardio en-dessous de 82% assez facilement avec quelques pics lors des montées. Mais la FC est sous contrôle. Sur la rue de Rivoli, je cours sur la gauche pour m'abriter du soleil grâce à l'ombre offerte par nos beaux bâtiments. Je trouve déjà que la température commence à monter. Avant la fin du bloc, il n'y aura plus d'ombre jusque la fin. Je vois mon premier ami qui est Avenue du Faubourg Saint-Antoine, je suis ravi mais je lui dis en criant que je trouve qu'il fait déjà chaud.
Bloc couru en 28min41 secondes, 5min44/km. Temps de passage : 56min06 (34 secondes d'avance sur le sub 4h), je tombe à un rythme moyen de 5min37 sur la course.
Photo prise par mon ami (je suis l'asiatique au milieu de la photo), la rue monte un peu :
10-15 km : On entre dans le bois de Vincennes, tout de suite un peu de fierté, parce que j'arrive "chez moi". Je vois ma soeur et ma mère. Je fais un signe que tout va bien. Je passe le ravito du 15e parce qu'ils commencent à être en rade d'eau et que ça se bouscule sur 3m de table. Ca n'est pas grave, j'ai encore ma boisson sur moi, pas de soucis. Il m'en reste un quart, je comptais la boire sur 20km, le plan établi est respecté. La cardio commence à monter un petit peu avec la chaleur et le soleil. Mais ça reste ça plafonne à 82-83% et ça reste en-dessous en moyenne.
Bloc couru 28min26 secondes, 5min41/km. Temps de passage : 1h24'32" (28 secondes d'avance sur le sub 4h). Rythme moyen 5min39/km.
15 - 20 km : Je me dis que je peux légèrement accélérer en profitant de la descente Avenue de gravelle (sud du Bois de Vincennes) jusqu'au 20-21e km. Je reste dans les mêmes zones cardiaques. Je finis ma bouteille et je ne prends qu'une bouteille d'eau au ravitallement que je range dans ma ceinture.
Bloc couru en 27min57, 5min35. Contrat rempli. Temps de passage 1h52'29" (51 secondes d'avance sur le sub 4h). Rythme moyen 5min38/km.
Je passe la marque du semi à 1h58'50".
20 - 25 km : la course se durcit, la cardio monte un peu, quelques pics à 85-86%. En moyenne, je dois être encore en-dessous des 84%. Le soleil commence à bien taper et je prends toutes les sources de refroidissement possibles, les tuyaux d'arrosage et les seaux d'eau où je m'asperge d'eau en passant. On repasse à la Bastille, ça tourne un petit peu et on aborde les quais... Une seule bouteille/5 km n'est absolument pas suffisant, pourtant, je n'en prends qu'une encore au ravitallement du 25e. Comme je garde la bouteille dans ma ceinture, je bois vraiment toute la bouteille, sans rien gâcher. Mais, le dernier kilomètre cinq, je n'ai plus à boire.
Bloc couru en 29min11 secondes, 5min50/km. Rythme moyen 5min40 (pile le temps du sub 4h). Je commence, en le sentant un petit peu, à ralentir.
Temps de passage : 2h21'40".
25 - 30 km : Si j'avais bien prévu qu'au début, j'allais un peu ralentir en raison du profil de la course, j'avais surtout sous-estimé ces satanés tunnels et quais que je connaissais pourtant après avoir fait le 20km. Ca descend, ça monte, ça redescend, ça remonte. Au 28e km, je sens la fatigue monter. La cardio monte un peu. Au 22e km, je prends mon premier gel Isostar (pas terrible, mais je connaissais déjà bien le goût). Ca contraste avec le semi que j'ai fait 4 semaines avant où j'avais pu franchement accélérer après le 15e km. Au ravitaillement du 30e km, je prends 2 bouteilles cette fois-ci, ça n'est pas possible de nous donner ce genre consignes avec le soleil qu'on a. Ca résonne encore dans ma tête "il y aura de l'eau pour tout le monde mais ne prenez qu'une bouteille". Déjà qu'à l'accoutumée, je bois beaucoup d'eau, même au repos et durant mes sorties d'EF de 50-60 minutes, j'ai au moins 50 cl d'eau.
Je bois le maximum de la 1ere bouteille, ensuite je m'asperge pour me refroidir et je range la deuxième dans ma ceinture.
Bloc couru en 30min10, 6min02/km. Rythme moyen : 5min44/km. Temps de passage : 2h51'50" (+1 minute 50 secondes sur le temps du sub 4h). Dès que je prends connaissance du temps, je sais déjà que je ne pourrai plus passer sous la barre des 4h vu l'énergie qu'il me reste. Il faudrait que je cours le reste de la course à un rythme de 5min30 et ça me semble impossible surtout que la fréquence cardiaque dépasse fréquemment légèrement les 85% (86%, légèrement effectivement), même si la moyenne est de 84-85%.
30 - 35 km : En arrivant au 30e, un britannique prévient son ami du prochain ravitaillement, je lui dis alors "it's about damn time", il me répond dans le même ton "I couldn't agree more".
Peut-être qu'inconsciemment je lâche prise, du coup, j'ai l'impression de ralentir avant que 2 amies (dont une qui a couru les 20 km de Paris et le Semi avec moi) m'interpellent, elles courent avec moi un petit temps. La première me lâche après 100 ou 200m (elle ne court pas du tout) et la 2e reste avec moi 500-800m (aucune notion du temps à ce moment là). Je leur dis que je commence à fatiguer, à flancher. Les voir courir avec moi me rebooste le moral alors que ça commençait à lâcher. Lorsque la 2e me quitte, je suis tout frais, j'ai l'impression que je suis restauré.
Du coup, c'est là où j'attends mon maximum cardiaque de la course à 166 ppm (87%). Je pense qu'il aurait fallu que je maintienne une allure plus lente au lieu d'accélérer légèrement après le coup de boost reçu. Je sens que mon ventre est quasiment vide, ça me fait ramener la FC à moins de 85%. A nouveau, au ravitaillement, je prends 2 bouteilles, c'est le tarif.
Bloc couru en 29minutes42, rythme 5min56. Temps de passage : 3h21'32", rythme moyen de 5min46/km.
35 - 40 km : Je ne sais plus à quel moment, je me prends le mur, ou plutôt le petit mur. Ca n'a pas été violent, mais brusque. Lors d'une expiration, j'expire l'air (normal jusque là) et je sens mon ventre se vider également du peu de substance qui lui rester. Totalement vide ! L'énergie part peu à peu mais je peux encore courir, garder une certaine forme de course, buste droit, regard au loin, bien penser aux bras. Bref, je ne flanche pas, et à aucun moment, je me dis que qu'il faut que je marche, j'ai encore suffisamment de ressources pour courir, et c'est tant mieux. Dans le bois de boulogne, je vois des coureurs effondrés, les secours sont là, d'autres sont à l'arrêt, s'étirent. Je compatis et lorsque je vois 2 coureurs, au bord de la rupture continuer à courir tels des pantins désarticulés, ça m'interpelle tant ils font preuve de courage : l'un court complètement tordu sur sa droite et l'autre a des mouvements qui deviennent asynchrones, tout part dans tous les sens et je ne saurai décrire sa détresse. Alors je m'accroche même si je suis déçu de ne pas voir ma soeur qui devait m'attendre au 37e km pour me tirer (elle s'est mise finalement vers le 30e, mais on s'est manqué). Tant pis, on n'y va avec les tripes.
Mon allure ralentit franchement, mais je cours toujours et le km entre le 38e et le 39e m'a paru le plus long de la course. Ca devenait interminable, ça faisait déjà un moment que je n'avais plus aucune idée à laquelle je courais, ce qui était sur, c'est que ça n'était pas très rapide. A l'approche du 40, je décide quand même de me donner un coup de pied au fesses, je me suis assez reposé, faut reprendre une foulée correcte et finir en moins de 4h10.
Bloc couru en 32min24, rythme de 6min29/km et la cardio qui chute à moins de 80% sans toutefois atteinte les 75% (je devais être à 7min/km ou de-là au milieu du bloc). Temps de passage : 3min53'56", rythme moyen : 5min51/km.
Fin de course : Je termine les 2.195 km en 14min24, soit 6min34/km sans pouvoir avoir un coup vrai coup de boost avec mon cousin et un ami (celui du début de course, vers le 6e/7e km) qui sont là pour m'encourager une dernière fois. Je finis en 4h08'20" pour mon premier marathon. Le sub 4 sera pour une prochaine fois !
La courbe cardiaque (vert = 75.01-79, jaune = 79.01 - 85%, violet = 85.01-90%).
Si la course a été plutôt difficile, surtout au niveau de la chaleur qui n'a fait que grimper, ça a été un réel plaisir de bout en bout. Les brefs échanges entre les coureurs plutôt agréables. Vers le 35e km, je vois un suédois nommé Micheal, et je lui dit que ça fait 20 km que je ne l'ai plus vu lorsqu'il m'a dépassé. Vers le 38e, quand je suis dans le dur, un coureur de la RATP interpelle tout le monde en disant "pourquoi je fais le marathon", je lui réponds "c'est pour prendre le métro à la fin", puis il me dépasse alors que je l'avais repris quelques km plus tôt.
J'ai croisé beaucoup les mêmes coureurs, on se dépassait à tour de rôle, on se reconnaissait, ça ne m'était jamais arrivé avant et pour cause, au 20km , je n'ai fait que dépasser tout mon sas tout au long de la course et au semi, j'ai fini en boulet de canon après le 15e km.
Tout ou presque a été super. Dès le matin, dans le RER, le wagon est rempli de coureurs, l'ambiance est plutôt calme, on sent les gens concentrés. Pendant la course, même si ça se bousculait beaucoup aux ravitaillements et dans les fans zones où on n'avait un couloir de 3m seulement entre les spectateurs, ça a été très convivial. Par contre, le coup de la bouteille unique aux ravitaillements, j'ai beaucoup moins apprécié surtout au vu des conditions. Le soleil a durci la course, surtout qu'il s'agissait du jour le plus chaud de l'année à Paris. Quand je pense à nos amis Sebhki (marathon de Barcelone) et roumy01 (Marseille) qui ont certainement eu des températures plus élevées, forcément, je mets encore plus en relief leurs performances respectives. Mon ami qui courait aussi le marathon a complètement explosé vers le 28e km, crampes, mur, déshydratation, 4h04 alors qu'il visait 3h30 (1h33 au semi il y a 4 semaines).
Je ne finis pas dans un bel état, je titube en marchant façon Walking Dead (toujours pas vu la dernière saison), une personne des vestiaires me propose même de me donner son eau alors que je viens de passer au ravitaillement post course (j'ai avalé tout ce que j'ai pu pendant 15 minutes). M'asseoir devient une épreuve pour mes ischios mais le plaisir est là. Je savoure, et j'ai bien savouré cette course après tous les efforts consentis pendant la préparation. La préparation est longue, difficile mais la course, c'est le plaisir.
Surtout, j'ai énormément apprécié le soutien de mes proches qui sont restés jusque la fin pour m'emmener au restaurant et je tiens à réitérer mes remerciements au forum. Très fier de faire parti de cette belle communauté. Lorsque j'ai vu comment vous avez animé le live, j'ai trouvé ça super.
Je suis désormais marathonien, cependant la saison n'est pas finie.Le marathon reste le point d'orgue de ma saison 2015/2016, toutefois, il me reste le triathlon distance olympique dans 8 semaines. Je me repose bien 2 semaines (je reprendrai par de la natation la semaine prochaine) et après une préparation comme je peux avec le temps qu'il me reste pour faire ce premier triathlon, pas d'objectif temps, juste le finir. J'ai une idée bien plus précise des axes de travail à avoir en CaP pour mon cas, je ferai sûrement un bilan dans la semaine. Bonne nuit tout le monde !
par Kyogiro
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Patrick57
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- ladymary
- Hors Ligne
- Golden runner's
- Messages : 3125
- Remerciements reçus 583
Réponse de ladymary sur le sujet MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional
Posted il y a 8 ans 7 mois #416121
J'adore ton titre kyogiro
J'avais repéré cette expression et j'avais beaucoup aimé
Bravo pour ton marathon et surtout merci pour ce CR
Tu as réussi une très belle course, même si sur la fin, on sent les km accumulés!
Le sub-4h ce sera pour la prochaine fois
J'avais repéré cette expression et j'avais beaucoup aimé
Bravo pour ton marathon et surtout merci pour ce CR
Tu as réussi une très belle course, même si sur la fin, on sent les km accumulés!
Le sub-4h ce sera pour la prochaine fois
par ladymary
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Osmo
- Hors Ligne
- Platinum Boarder
- Messages : 1516
- Remerciements reçus 135
Réponse de Osmo sur le sujet MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional
Posted il y a 8 ans 7 mois #416127
Super CR. Il n'en faudrait pas trop des comme ça sinon je risquerais de m'y mettre aussi
par Osmo
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Vince1987
- Hors Ligne
- Platinum Boarder
- Messages : 1846
- Remerciements reçus 402
Réponse de Vince1987 sur le sujet MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional
Posted il y a 8 ans 7 mois #416129
Bravo pour ta course et ne rien avoir laché !
Merci pour ce super CR très instructif
Merci pour ce super CR très instructif
par Vince1987
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- rycker
- Hors Ligne
- Golden runner's
- Messages : 9991
- Remerciements reçus 491
Réponse de rycker sur le sujet MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional
Posted il y a 8 ans 7 mois #416130
Félicitations pour ce premier marathon et merci pour ton Cr
Dommage pour cette histoire de "restriction" d'eau , il me semble que ce n'est pas très normal compte tenu du coût ,il devrait y avoir ce qu'il faut surtout que si les bouteilles ne sont pas ouvertes elles peuvent être récupérées pour d'autres associations !!
Enfi , tu es allé au bout malgré tout et tu réussi un chrono non loin de tes espérances , c'est pas mal
Bonne récup et bonne prépa pour ton tri alors
Dommage pour cette histoire de "restriction" d'eau , il me semble que ce n'est pas très normal compte tenu du coût ,il devrait y avoir ce qu'il faut surtout que si les bouteilles ne sont pas ouvertes elles peuvent être récupérées pour d'autres associations !!
Enfi , tu es allé au bout malgré tout et tu réussi un chrono non loin de tes espérances , c'est pas mal
Bonne récup et bonne prépa pour ton tri alors
par rycker
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Rhum
- Hors Ligne
- Platinum Boarder
- Messages : 1592
- Remerciements reçus 68
Réponse de Rhum sur le sujet MdP 2016 Pain is inevitable. Suffering is optional
Posted il y a 8 ans 7 mois #416131
Merci pour ton compte rendu et grosses félicitations!
Bonne prepa pour le triathlon, tu vas T éclater .
Ps: j ai vu que tu avais, tout comme moi,des manchons sigvaris. Tu en es satisfait aussi ?
Bonne prepa pour le triathlon, tu vas T éclater .
Ps: j ai vu que tu avais, tout comme moi,des manchons sigvaris. Tu en es satisfait aussi ?
par Rhum
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
Temps de génération de la page : 0.242 secondes