le marathon de La Rochelle vu par fabrice

Tant que les souvenirs sont encore frais, je vais essayer de regrouper les anecdotes de mon premier marathon : je vous préviens c'est un peu long....

Lever à 6h15 après une nuit correcte. Petit dej au gatosport préparé la veille, c'est mangeable, mais pour reprendre le vocabulaire culinaire je ne dirai pas « gourmand »  ! le bol de café est bien nécessaire pour le faire descendre.

Départ à 7h15, le temps de passer chercher des amis, les deux femmes et un copain feront le 10 km, tandis que nous serons deux à nous aligner au départ du marathon, avec un avantage à mon ami qui a déjà fait celui de Paris.
Après 45 min de route dont une bonne part sous la pluie, nous voilà à La Rochelle. Changement de tenue sur le parking, il fait doux et la pluie a cessé. Nous partons rejoindre le départ en petites foulées. Nous atteignons le quai Maubec : déjà beaucoup de monde et d'ambiance. Je laisse mon sac avec ma polaire au camion vestiaire : rapide et efficace !
Nous sommes à 20 min du départ, on se glisse dans le dernier sas. Nous apercevons le meneur d'allure 4h15 quelques encablures devant, c'est lui qu'il faudrait que je suive mais je ne le verrais pas longtemps. Juste devant nous un gars est pieds nus, on discute un peu, il a quand même une paire de chaussure dans son sac au cas où...
1 minute de silence en hommage aux victimes des attentats, une marseillaise...et c'est le top départ au son de la Chevauchée des Walkyries, le ton est donné !
Nous nous saluons avec mon ami, il a un objectif de 5'40/km trop rapide pour moi. L'arche de départ est passée assez rapidement, j’enclenche la montre, c'est parti....

Km 0 à 5
...pas longtemps, 200m plus loin un virage à droite au vieux port et ça bouchonne. La troupe reprends la course, cette fois c'est la bonne. Le gars pied nu avance devant moi, au milieu des poches poubelles et des tubes de gel consommés, j'ai une pensée douloureuse pour lui...
Km 1 : 6'28 c'est laborieux...mais le rythme est pris tant pis pour ces 30 secondes perdues...
Km 1,5 : je me fais doubler par un gars qui pousse une poussette avec son gamin dedans
Km 2,5 : nous passons devant le stade Marcel Deflandre : « ICI.... ICI......, c'est....La.... Rochelle »
Km 3 : nous rejoignons ceux qui sont partis du Quai Louis Prunier, l'insertion dans le trafic se passe bien.
Km 5 : premier ravitaillement : j'avale mon premier gel et....plus de gobelets d'eau, il faut attendre qu'on nous serve
Bilan : 30'33 je suis dans le temps, je me fais doubler en permanence, mais je résiste à l'envie de suivre le flot. 6' au kilo...le plus longtemps possible, c'est ma stratégie. J'ai une alarme à 5'55 et je lève le pied lorsqu'elle vibre.

Km 5 à 10
ça monte....
km 6,5 : je me fais doubler par un mec qui marche c'est impressionnant à voir...
Km 9 : on a passé le point culminant, premier coup d'œil sur le cardio : 172 c'est un poil haut mais vu qu'on est en course et qu'on fini la cote, ça ne m’inquiète pas.
Km 10 : Un collègue est là qui m'encourage...juste avant le ravitaillement, du coup je suis surpris, j'ai pas pris mon gel, tant pis je fais l'impasse, je bois juste un gobelet d'eau.
Bilan : 30'02 un vrai métronome ! Je continue à me faire dépasser allègrement, je n'ose pas me retourner pour voir s'il en reste derrière...

Km 10 à 15
On redescend vers le port à travers des rues sympas, je me fais doubler par Maryline Monroe : tout va bien...
bilan : 30'04. Patrick il a dit 6'/km, j'aime pas décevoir !

Km 15 à 20
On entre dans le quartier des minimes, grands ensembles de bureaux, universités, on enchaine les ronds-points, la zone est plus dégagée, on prends le vent. C'est moins agréable.
Je me fais doubler par Jesus Christ : tout va bien...
Km 19 : je dois ralentir et me pousser pour laisser rentrer une ambulance toute sirène hurlante, 200m plus loin quelqu'un est couché à terre avec une couverture de survie, ça fait froid dans le dos !
Km 20 un peu avant le ravitaillement, deux couloirs, un pour les duos, un pour les autres...et je réalise que les ¾ de ceux qui me doublent depuis le début, ne font en fait que le semi. Ceux qui partent sont tout frais, surtout ne pas se laisser aspirer...
Bilan : 30'01 Patrick tu peux être fier de moi !

Km 20 à 25
Km 20,5 : les sirènes se rapprochent derrière moi, deux motards me passent, j'imagine qu'ils escortent l'ambulance de tout à l'heure mais non...c'est le premier qui vient de me prendre un tour, suivi quelques dizaines de mètres derrière par le second : pour eux c'est bientôt fini...veinards
Km 21,5 : On est de retour sur le port et ça y est j'entre dans l'inconnu ! Le ciel a décidé d'arroser ça... je maudis Jesus qui doit maintenant être quelques km devant moi....
Jusqu'au Km 25 on est face au vent, j'essaye de me mettre à l'abri derrières les autres, mais je commence à souffrir. On arrive au ravitaillement, c'est le même que celui du km 5 du coup j'évite la première table pour prendre mon verre d'eau.
Bilan : 30'36 le rythme commence à baisser

Km 25 à 30
J'attaque ce tronçon en sachant que ça monte quasiment tout le temps mais qu'ensuite ce sera plus facile. En plus on a le vent dans le dos sur une partie du parcours. Autour de moi certains commencent à marcher ou à s'étirer les muscles en prenant appui sur les arbres. Quand on me double je repère vite le dossard « duo » ça me rassure.
Km 27 : j'ai mal au ventre et c'est pas gastrique...ça tire sur les abdos que je n'ai pas ! 2 ans de course à pied sans une seule séance de PPG ah oui mais là je vais presque regretter
Un peu avant le ravitaillement mon collègue est toujours là et il m'encourage : ça fait du bien. Je sens que le rythme a encore baissé, la foulée est moins ample, mais vu le dénivelé positif je garde confiance.
Bilan : 31'08. La tendance s'est inversée, je double plus de monde.

Km 30 à 35
Je sais que c'est maintenant que ça va se jouer, mais on va redescendre vers le port, j'espère que ça va aider à faire passer la pilule.
Km 32 : je souffle depuis un moment, la rue est en faut-plat montant, je jette un œil sur le cardio pour voir où j'en suis : 105. 105 ??? qu'est-ce qui se passe ?? ah oui, j'ai le cardio sur le nombril ! Je réajuste la ceinture : 181 (90%) c'est plus conforme à mon ressenti.
Km 32,5 : On passe sur un boulevard, ça monte. La moitié des coureurs sont à ce moment là des marcheurs. Je ne veux pas marcher. C'est dur mais il ne faut pas marcher. A quelques mètres devant moi un coureur plus agé semble avoir mon allure, je m’accroche derrière lui. En haut, au bénéfice d'un virage, je me retrouve à ses cotés. Je lui explique que je m'accroche, que c'est mon premier marathon et que j'aimerais bien qu'il m'amène à l'arrivée. Le gars est sympa, c'est son 15 marathon, il m'a entendu depuis un moment, il a rien à gagner, on papote un moment...enfin lui surtout..on arrive au ravitaillement du 35ème : il a réussi à me faire penser à autre chose ! Mais il va trop vite, je lui dit de ne pas m'attendre. En plus de l'eau je prends de la boisson isotonique.
Bilan : 31'23 malgré la descente le rythme continue de baisser.

Km 35 à 40
Je croise les coureurs qui sont dans le dernier km, 3h30, pour moi ils sont à des années lumières mais ils ont l'air de souffrir aussi. Il me reste 7km à faire, je commence à me dire que cette fois c'est bon, je vais finir. 7km, c'est une séance de 45' en EF. Je visualise mon parcours d'entrainement : 7km c'est tellement facile. Mais chaque km fait, l'autre paraît encore plus long : « ne pas marcher ! »
bilan : 33'21 : En fait, chaque km est vraiment plus long...

Km 40 à 42
Dernier km, c'est sur, je vais finir. Il y a beaucoup de monde pour nous encourager. Le public est même sur la ligne bleue que je m'efforce de suivre depuis le début.
Qui a parlé d'une euphorie finale ? Pas de second souffle, aucune capacité à accélérer, j'avance vers l'arrivée : 6'51 et 7'06 ce sont mes plus mauvais km...des pavés glissant nous attendent 200m avant l'arrivée, je fais attention à ne pas glisser, j'arrive sur le tapi bleu, je franchi la ligne, c'est bien je suis fier de ne pas avoir marché mais je suis content que ça s’arrête.
J’arrête le chrono : 4h24'44. Je suis content d'avoir fini en moins de 4h30, et j'ai deux bout de bois à la place des jambes...

Félicitations pour ton 1er marathon , tu es arrivé au bout sans marcher respect

le fait de se faire doubler sans cesse est , je confirme, assez dur à accepter , parcequ'avec le challenge entreprise et le duo marathon ça n'arrêtepas du début à la fin du coup on en perd son [strike]latin[/strike] allure mais apparemment t'as bien géré

Récupére bien maintenant et continue à savourer ces jours si

Je lirais le tien avec plaisir, voir comment ça se passait quelques km devant moi
C'est vrai qu'il m'a fallu un moment pour comprendre qu'on ne faisait pas tous la même course et à repérer les couleurs de dossard, il ne faut pas se laisser entrainer à suivre l'allure générale !

Félicitations!!!! En plus tu as l'air de l'avoir vraiment bien géré, tu n'as perdu ton allure que dans les tous derniers kilomètres!
Encore bravo et maintenant repose toi bien

Bravo Marathonien.

Merci pour le CR et bonne récup.

Bravo, un premier essai transformé comme un pro
Dommage que la petite horloge se soit désynchronisée à partir du 35ième (avant c'était une dérive bien maitrisée).
Encore un qui remettra le couvert, pas vrai ?