Naucala: Comme une envie d'infernal

Où est-ce qu'on s'agenouille devant le héros ?
Impatient de lire le détail !

Holalala vous me flattez beaucoup trop, vraiment merci à tous. C'est un super forum et j'ai eu l’opportunité d'en rencontrer quelqu'un et j'en croiserai certainement d'autres. Tout vos encouragements sont sources de motivations

Me voilà finisher du trail de la vallée des Lacs à Gérardmer dans les Vosges, un 87km 4700D+ connu pour être le plus beau et le plus dur des Vosges.

Je sors d’un cycle de 6 courses en 7 semaines (2 en VTT et 4 en trail ) sans la moindre blessure, je me présente donc au départ sans aucune ambition si ce n’est de gérer pour ne pas subir la fin de course. Comme à mon habitude, je suis détendu et content d’être la, il est 4h du matin, le temps n’est pas de la partie, la direction de courses nous laissent quelques recommandation dont l’une qui retiendra tout mon attention « si vous arrivez au 48km bien entamé, il y a de fortes chances de ne pas finir la course » le ton est donné !

Je me place dans les 20er pour prendre le départ et ainsi éviter l’entonnoir à la fin du 1er km. C’est marrant de déambuler dans les rues de Gérardmer à 4h du matin ou les seules personnes qu’ont croises sont les fêtards mais très vite on rentre dans le vif du sujet avec la 1er montée, j’insiste pas et me mets à marcher si bien qu’un trou se forme devant moi et j’ai l’impression de faire bouchon tellement il y a du monde derrière moi mais je me laisse pas prendre par l’euphorie du départ et s’ils veulent passer, il suffit de demander d’ailleurs en ce début de course pas mal de coureurs me doubleront …

Pas évident de prendre le départ sans échauffement, les mollets tirent un peu, il fait nuit, c’est très humide, j’ai déjà les pieds trempé, les sensations sont moyennes mais j’ai la chance d’avoir un copain d’entrainement à mes côtés qui m’accompagne la 1er heure et qui finira par partir suite à mes trop nombreux arrêt pipi (satané thé).

Quand le jour se lève, je commence à me sentir mieux, le paysage est magnifique, les monotraces dans les forêts de sapins un délice, sans m’en rendre compte je rentre petit à petit dans ma course, j’ai trouvé mon rythme, les sensations sont bonnes, les mollets se sont fait oublier.
Après le 20e km, on commence à attaquer les 1ère vraies difficultés droit dans le pentu à plus de 35%, elle passe bien et je suis même revenu sur le copain avec qui on décide de rester ensemble. C’est cool, on discute, le temps passe plus vite, je prends vraiment mon pieds, c’est vraiment une autre ambiance l’ultra, les coureurs sont plus détendu, une vraie entraide animé par la même passion.
Vers le 36ieme km on va enchaîner 2 belles descentes (entrecoupé d'une montée) très techniques avec des passages dans la roches ou il est impossible de courir tellement il faut être concentré pour poser son pieds d’autant qu’il pleut, c’est glissante, je me fais une petite frayeur en me tordant la cheville mais plus de peur que de mal. Je reste concentré et ne prend pas de risques inutiles pour la suite.
C’est dans ces descentes que je commence à remonter sur des coureurs qui commencent à souffrir, elles font mal aux cuisses ces descentes qui me paraissent interminables mais j’encaisse plutôt bien et j’arrive au 3ieme ravito 48ieme km juste avant la montée tant redouté assez serein, toujours du plaisir, pas trop de fatigue malgré presque 6h de courses.

La montée commence mal, on se perd, on cherche la trace à 4 coureurs et on finira par trouver une balise qui a été enlevé et jeté en contre bas, on la récupère pour la remettre en place et éviter à d’autres cette mésaventure et c’est partie pour la montée On commence par 530D+ en 2,6 km, avant 400m de pause à plat. On poursuit par 2,5 km de sentier franchement technique ou il est presque impossible de courir puis à la sortie du sentier on reprend 450D+ en 2 km, à partir de ce moment je pars seul laissant mon copain qui commence à piocher et je remonte quelques coureurs sur la montée, elle passe plutôt bien et quand on arrive au point culminant (le hohneck) avec une vue à 360° c’est juste magnifique, trop cool d’être la mais il fait froid et beaucoup de vent, faut pas s'eterniser surtout que le ciel s'assombrie fortement...

J’arrive au ravito N°04 60ieme km ou l’on retrouve les concurrents du 55km qui ont 22km dans les jambes, je suis avec le futur 7ieme du 55ieme km il me sera d’un grand secours un peu plus tard lorsque je serais à sec en eau, il me dépannera, merci à lui, c’est ca l’esprit trail.
Au 61,5km on enchaîne les petits coups de cul qu’on appelle le petit sentier des Roches : pas la peine de trop chercher à y courir passage à la corde, franchissement de roches… (3,5km avec une moyenne horaire franchement basse), mais c’est aussi très beau…
vers 66km : on arrive au lac de Lispach Une magnifique monotrace le long du lac sur des passerelles en bois pour nous détendre les jambes avant de reprendre un bon coup de cul : court mais raide… Un peu de plat et une descente bien raide avec du franchement technique en bas.
Puis on réattaque 1km à 30% avant de descendre sur le lac dans encore et toujours du bien technique…la je dois dire, je commence à avoir bien mal au cuisses a force d’amortir dans les descentes (un point à améliorer) mais une fois au Lac la partie technique est presque fini (il en reste mais moins éprouvant).

J’arrive au dernier ravito, soulagé après 3km sans eau je commençais a me sentir pas bien, 2 verres de coca, du saucisson et me voilà requinqué ,pour les 10 derniers kilomètres à faire mais une bénévole me glisse "bon courage il vous reste encore 13km !" C’est pas possible c’est bien un 85km 4500D+ ? non le parcours a changé c’est un 87km 4700D+ le site internet n’a pas été mis à jour.
Je prend un petit coup au moral sur le coup mais je repars à l’assaut avec un vilain coup cul à 40% , les jambes répondent toujours mais les relances sont quand même plus durs, les kilomètres me paraissent plus long, la fatigue s’installe, il pleut, je suis seul depuis un moment, je ne vois personne jusqu’au 85ieme km ou au loin je vois 3 coureurs, tel un compétiteur je fond sur eux, les passe, accélère pensant la fin proche et je demande à un spectateur s'il l'arrivée est encore loin? il m’annonce 4km quand je m’attendais à 1 ou 2km au plus mais j’avais oublié de comptabiliser mes erreurs de parcours… bref si près du but je ne vais pas lâcher maintenant et revient même sur le 7ieme du 55km qui m’avait dépanné en eau, preuve que j’ai fait une belle fin de parcours.

Quand j’aperçois l’arrivée, j’ai cette sensation de satisfaction personnelle, de bien être qui m’envahie le corps, cette sensation que tout finisher quelque soit la course ressent, c’est le pied je suis fier de moi, j’ai mis 11h20min pour boucler 90km et 4800D+, on m’annonce 6ieme et 2ieme vétéran, j’en reviens pas ! mais je suis bien plus satisfait d’avoir terminer sans avoir fini dans le dur que du résultat qui vient juste flatter mon ego.

Une belle expérience, j'en retire que du positif et en voulant y aller sur la réserve j'ai tout simplement adopté la bonne stratégie pour ce genre de distance d'ou la satisfaction d'avoir bien fait. J'aurais voulu faire un chrono je me serais planté à coup sur et fini dans le dur.
Cette course est une rampe de lancement pour le prochain défis qui est l'ice trail tarentaise 65km et 5000D+ avec un passage à 3650m d'altitude le 12 juillet, un défis, une aventure, tout ce que j'aime dans le trail, en prendre plein les yeux, se dépasser...

Je remercie tous ceux qui sont passé sur mon suivi me féliciter

Pas grand chose à dire, à part un bravo qui parait bien fade par rapport à ce que tu as accompli en etant finisher d'une telle course.

Ah si, vouloir nous faire croire qu'il y a des fetards à Gerarmer, c'est un peu gonflé quand même.

Merci pour le CR !
et j'en profite pour te renouveler mes félicitations !

Je susi également impressionné par l'allure.
En regardant sur strava, même à la fin après 80bornes, tu enquilles les kilomètres entre 5 et 6'/km.
Même s'il y a un peu de descente, ca me laisse sans voix !

Merci pour le CR.

Bravo pour ce super chrono.

En espérant te croiser aux Templiers.