Nabulio était à Waterloo, euh Paris… Suite et fin
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Nabulio était à Waterloo, euh Paris… Suite et fin a été créé par Nabulio - Sé.B
Posted il y a 13 ans 7 mois #96185
Comme je veux vous faire vivre l'intégralité de mon week-end, je vous propose ce compte rendu en deux parties surtout que les gens avec qui j'ai partagé ces moments sont des habitués de ce forum. Nous sommes à J-1 de ce ce marathon.
Ma compagne étant très prise par son travail, elle n’a pu m’accompagner. Petite déception pour moi quand même car au niveau logistique et encouragements elle n’a pas son pareil mais je ne peux lui en vouloir. Elle se lève de bonne heure le samedi matin pour m’emmener à la gare où il faut 1H00 pour se rendre à Montparnasse. Mon train part à 8H13. Mon marathon ne fait que commencer.
Lorsque depuis le train j’entre dans Paris, j’ai la nette impression d’aller au boulot. Quand je viens dans cette ville (trop souvent) c’est toujours pour travailler… Une fois arrivé, il faut se sortir de ce labyrinthe qu’est la gare Montparnasse et avec un gros sac et mon sac à dos j’en bave déjà. Je cherche en vain mon hôtel sis rue du Maine. J’emprunte bien la-dite rue mais dans la mauvaise direction… Je m’énerve déjà un peu et sollicite mon Iphone pour me situer. Je finis par le trouver au bout de ¾ d’heure de marche alors qu’il est tout à côté de Montparnasse. Comme j'arrive de très bonne heure, le type me dit que ma chambre ne sera prête qu'à 12H00 comme précisé sur le mail de confirmation.
Je négocie, il appelle une femme de chambre et miracle, une chambre est prête. Il me dit elle est au 7ème mais l'ascenseur ne s'arrête qu'au 6ème ensuite c'est un escalier. Mais c'est pas grave mon bon monsieur. Je la prends de suite votre chambre toute prête. A 10H15 je suis déjà installé et j'inaugure les toilettes
J'achète mes tickets de métro. Je prends un carnet de 10 alors qu'il ne m'en faut en tout et pour tout 6 pour tout le week-end. On sait jamais Après ça je file comme une bombe à Running Expo pour éviter la foule et j’y retrouve un collègue tout émoustillé de se retrouver dans ce paradis du running. Je retire tout d’abord mon dossard et un gars me demande : Mais il est où le tee-shirt ? Je lui fait comprendre que ça se mérite et qu’il faut finir la course pour l’avoir. Il semble déçu
Avec mon collègue nous faisons tous les stands et nous offrons un petit verre de l’amitié. On se sépare vers 12H30 tandis que je téléphone au Coach pour un point de rendez-vous. Je le retrouve avec un certain Stéphane je crois qui doit valoir 2H40 au marathon. Et coup sur coup, Wilf et son fils débarquent puis Sabine et toute sa bande. Ca y est, les discussions vont bon train et je me découvre une passion commune avec… le fils de Wilf. Un gars qui connait un peu le monde du hockey. Tellement rare
On décide alors d’aller ensemble au restaurant manger un morceau et là tout va mal. Le premier vaut quand même le détour. Comme il vient d’ouvrir, une femme nous démarche. Déjà nous avons un peu de mal à le repérer. Une fois sur place nous demandons si nous pouvons nous installer. Et le patron qui a une tête patibulaire mais presque envoie presque balader des clients qui avaient deux tables au lieu d’une. Nous nous installons tranquillement quand les plus observateurs d’entre nous notent qu’il n’y a qu’un serveur qui fait office accessoirement de gérant et un cuistot. La salle est comble et Wilf nous dit le plus tranquillement du monde qu’il ne manquerait plus qu’on soit malade . Au bout de 20 mn, on voit ce même patron revenir avec des baguettes. Le type n’avait même pas assez de pain !!! Mais il ne s'affole pas pour autant. Il doit juste faire les courses, servir, prendre les commandes etc. Pour le menu, bah y’en a pas ! Il faut regarder sur les deux ardoises situées sur les murs que les clients cachent (sic) puisque très mal placées. Une demi-heure après, on n’est toujours pas venu nous voir. On discute, on tergiverse et d’un commun accord on se lève tous. Je crois que nous sommes 10. Cela n’émeut pas plus que ça le patron qui ne nous jette même pas un regard. Par contre certains clients nous disent qu’ils sont à deux doigts de faire pareil.
Bon, aller retour en arrière, on revient Porte de Versailles pour finalement aller au premier restaurant que nous avions vu. Ils sont déjà plus rôdés et l’apéritif (sans alcool) nous est offert. Pas mal. Chacun commande son plat et Sabine qui n’aura pas eu de chance ce week-end a le sien quand le notre est terminé. N’étant pas très satisfait de ma portion de pâtes, Sabine m’offre le reste des siennes. C’est à ce moment là que le serveur revient et nous demande si nous en voulons d’autres alors que cela faisait un moment que nous avions fini. Au hasard de la conversation avec ce dernier, il apparait que ce restaurant appartient au même patron que celui où nous sommes partis hahahaha. Trop bon…
Bon on a quand même réussi à manger et c’est bien là l’essentiel, et malgré tout ce n’était pas si mauvais que cela. Chacun ensuite vaque à ses occupations et pour ma part je retourne à Running expo avec le coach. Je le lâche plus maintenant que je le tiens. On discute puis on se sépare alors que je lui précise que je ne peux quitter cet endroit sans m’acheter un beau tee shirt. Ca le fait bien rire et moi aussi finalement. Je me ballade à nouveau dans les allées. A noter que pour les spécialistes il y a eu la relève pour les femmes en sous vêtements. Ce ne sont plus les mêmes (désolé pour le hors sujet hihihi, mais elles sont plus jolies que ce matin).
Je retourne ensuite à l’hôtel vers 17H00 avec un beau tee-shirt vert et noir de la même marque que les tee-shirt de la team.
Je commence à préparer mes petites affaires pour le lendemain, prends une bonne douche et je m’aperçois vite que le temps tourne et que nous avons rendez-vous à la pizzéria dite Dédé la Frite lol. Malgré ma maitrise du métro parisien je m’embrouille un peu et ne prends pas le chemin le plus simple. Comble du bonheur, la station où je dois descendre pour changer de ligne est fermée. Je dois donc trouver une solution de rechange et mets 55 mn pour arriver tout en étant obligé de marcher pas mal. Mais je suis le premier quand même, au moins j'aurais gagné quelque chose Alors je m’assure que tout est ok auprès du solide gaillard italien qui fait office de patron. Notre table n’attend plus que nous. Petit détail sans importance. C’est juste à côté du gymnase Jappy. Quand j’étais flicard sur Paname, nous avions évacué ce lieu qui servait de squat alors que les jeunes ne pouvaient plus faire de sport. Cela avait été médiatisé car Yves Contassot s’était mis en travers de notre route pour protester. C'était il y a 10 ans je crois.
Bref, tout le monde arrive petit à petit, et la soirée se passe dans une belle ambiance tandis qu’Elina et Jean-Luc se sont joints à nous. Un vrai plaisir que de les revoir car forcément pour moi ils évoquent mon tout premier marathon à La Rochelle avec ses bons souvenirs. Plus loin et l'un de ses amis font parti du groupe. Ils ont l'air taillé pour le marathon. D'ailleurs sur la photo de Wilf on les voit tous les deux en débardeurs. Un signe
Je crois qu’on quitte le restaurant vers 22H30 et nous prenons le métro ensemble Au fur et à mesure des arrêts le groupe perd de son importance. Je me retrouve seul et arrive à mon hôtel vers 23H15. Je dois encore finir de préparer mes affaires pour le lendemain. Je finis mon gâteau de semoule maison en guise de dessert puis je me couche vers 00H30. Mais je me relève encore pour vérifier que tout est bon. Cela semble être le cas. Je m’endors assez vite finalement.
La suite dès que j’ai fini mon compte rendu.
Ma compagne étant très prise par son travail, elle n’a pu m’accompagner. Petite déception pour moi quand même car au niveau logistique et encouragements elle n’a pas son pareil mais je ne peux lui en vouloir. Elle se lève de bonne heure le samedi matin pour m’emmener à la gare où il faut 1H00 pour se rendre à Montparnasse. Mon train part à 8H13. Mon marathon ne fait que commencer.
Lorsque depuis le train j’entre dans Paris, j’ai la nette impression d’aller au boulot. Quand je viens dans cette ville (trop souvent) c’est toujours pour travailler… Une fois arrivé, il faut se sortir de ce labyrinthe qu’est la gare Montparnasse et avec un gros sac et mon sac à dos j’en bave déjà. Je cherche en vain mon hôtel sis rue du Maine. J’emprunte bien la-dite rue mais dans la mauvaise direction… Je m’énerve déjà un peu et sollicite mon Iphone pour me situer. Je finis par le trouver au bout de ¾ d’heure de marche alors qu’il est tout à côté de Montparnasse. Comme j'arrive de très bonne heure, le type me dit que ma chambre ne sera prête qu'à 12H00 comme précisé sur le mail de confirmation.
Je négocie, il appelle une femme de chambre et miracle, une chambre est prête. Il me dit elle est au 7ème mais l'ascenseur ne s'arrête qu'au 6ème ensuite c'est un escalier. Mais c'est pas grave mon bon monsieur. Je la prends de suite votre chambre toute prête. A 10H15 je suis déjà installé et j'inaugure les toilettes
J'achète mes tickets de métro. Je prends un carnet de 10 alors qu'il ne m'en faut en tout et pour tout 6 pour tout le week-end. On sait jamais Après ça je file comme une bombe à Running Expo pour éviter la foule et j’y retrouve un collègue tout émoustillé de se retrouver dans ce paradis du running. Je retire tout d’abord mon dossard et un gars me demande : Mais il est où le tee-shirt ? Je lui fait comprendre que ça se mérite et qu’il faut finir la course pour l’avoir. Il semble déçu
Avec mon collègue nous faisons tous les stands et nous offrons un petit verre de l’amitié. On se sépare vers 12H30 tandis que je téléphone au Coach pour un point de rendez-vous. Je le retrouve avec un certain Stéphane je crois qui doit valoir 2H40 au marathon. Et coup sur coup, Wilf et son fils débarquent puis Sabine et toute sa bande. Ca y est, les discussions vont bon train et je me découvre une passion commune avec… le fils de Wilf. Un gars qui connait un peu le monde du hockey. Tellement rare
On décide alors d’aller ensemble au restaurant manger un morceau et là tout va mal. Le premier vaut quand même le détour. Comme il vient d’ouvrir, une femme nous démarche. Déjà nous avons un peu de mal à le repérer. Une fois sur place nous demandons si nous pouvons nous installer. Et le patron qui a une tête patibulaire mais presque envoie presque balader des clients qui avaient deux tables au lieu d’une. Nous nous installons tranquillement quand les plus observateurs d’entre nous notent qu’il n’y a qu’un serveur qui fait office accessoirement de gérant et un cuistot. La salle est comble et Wilf nous dit le plus tranquillement du monde qu’il ne manquerait plus qu’on soit malade . Au bout de 20 mn, on voit ce même patron revenir avec des baguettes. Le type n’avait même pas assez de pain !!! Mais il ne s'affole pas pour autant. Il doit juste faire les courses, servir, prendre les commandes etc. Pour le menu, bah y’en a pas ! Il faut regarder sur les deux ardoises situées sur les murs que les clients cachent (sic) puisque très mal placées. Une demi-heure après, on n’est toujours pas venu nous voir. On discute, on tergiverse et d’un commun accord on se lève tous. Je crois que nous sommes 10. Cela n’émeut pas plus que ça le patron qui ne nous jette même pas un regard. Par contre certains clients nous disent qu’ils sont à deux doigts de faire pareil.
Bon, aller retour en arrière, on revient Porte de Versailles pour finalement aller au premier restaurant que nous avions vu. Ils sont déjà plus rôdés et l’apéritif (sans alcool) nous est offert. Pas mal. Chacun commande son plat et Sabine qui n’aura pas eu de chance ce week-end a le sien quand le notre est terminé. N’étant pas très satisfait de ma portion de pâtes, Sabine m’offre le reste des siennes. C’est à ce moment là que le serveur revient et nous demande si nous en voulons d’autres alors que cela faisait un moment que nous avions fini. Au hasard de la conversation avec ce dernier, il apparait que ce restaurant appartient au même patron que celui où nous sommes partis hahahaha. Trop bon…
Bon on a quand même réussi à manger et c’est bien là l’essentiel, et malgré tout ce n’était pas si mauvais que cela. Chacun ensuite vaque à ses occupations et pour ma part je retourne à Running expo avec le coach. Je le lâche plus maintenant que je le tiens. On discute puis on se sépare alors que je lui précise que je ne peux quitter cet endroit sans m’acheter un beau tee shirt. Ca le fait bien rire et moi aussi finalement. Je me ballade à nouveau dans les allées. A noter que pour les spécialistes il y a eu la relève pour les femmes en sous vêtements. Ce ne sont plus les mêmes (désolé pour le hors sujet hihihi, mais elles sont plus jolies que ce matin).
Je retourne ensuite à l’hôtel vers 17H00 avec un beau tee-shirt vert et noir de la même marque que les tee-shirt de la team.
Je commence à préparer mes petites affaires pour le lendemain, prends une bonne douche et je m’aperçois vite que le temps tourne et que nous avons rendez-vous à la pizzéria dite Dédé la Frite lol. Malgré ma maitrise du métro parisien je m’embrouille un peu et ne prends pas le chemin le plus simple. Comble du bonheur, la station où je dois descendre pour changer de ligne est fermée. Je dois donc trouver une solution de rechange et mets 55 mn pour arriver tout en étant obligé de marcher pas mal. Mais je suis le premier quand même, au moins j'aurais gagné quelque chose Alors je m’assure que tout est ok auprès du solide gaillard italien qui fait office de patron. Notre table n’attend plus que nous. Petit détail sans importance. C’est juste à côté du gymnase Jappy. Quand j’étais flicard sur Paname, nous avions évacué ce lieu qui servait de squat alors que les jeunes ne pouvaient plus faire de sport. Cela avait été médiatisé car Yves Contassot s’était mis en travers de notre route pour protester. C'était il y a 10 ans je crois.
Bref, tout le monde arrive petit à petit, et la soirée se passe dans une belle ambiance tandis qu’Elina et Jean-Luc se sont joints à nous. Un vrai plaisir que de les revoir car forcément pour moi ils évoquent mon tout premier marathon à La Rochelle avec ses bons souvenirs. Plus loin et l'un de ses amis font parti du groupe. Ils ont l'air taillé pour le marathon. D'ailleurs sur la photo de Wilf on les voit tous les deux en débardeurs. Un signe
Je crois qu’on quitte le restaurant vers 22H30 et nous prenons le métro ensemble Au fur et à mesure des arrêts le groupe perd de son importance. Je me retrouve seul et arrive à mon hôtel vers 23H15. Je dois encore finir de préparer mes affaires pour le lendemain. Je finis mon gâteau de semoule maison en guise de dessert puis je me couche vers 00H30. Mais je me relève encore pour vérifier que tout est bon. Cela semble être le cas. Je m’endors assez vite finalement.
La suite dès que j’ai fini mon compte rendu.
Last Edit:il y a 13 ans 7 mois
par Nabulio - Sé.B
Dernière édition: il y a 13 ans 7 mois par Nabulio - Sé.B.
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- FredX
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Réponse de FredX sur le sujet Re: Nabulio était à Waterloo, euh Paris… (Part. 1)
Posted il y a 13 ans 7 mois #96190
Pfffioouuuuu.... déjà l'avant marathon est bien corsé, alors qu'est-ce que ça va être pour le récit de course !!!
par FredX
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Réponse de Seb35 sur le sujet Re: Nabulio était à Waterloo, euh Paris… (Part. 1)
Posted il y a 13 ans 7 mois #96197
Sympa les préliminaires , on attend la suite avec impatience !
par Seb35
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Réponse de plusloin sur le sujet Re: Nabulio était à Waterloo, euh Paris… (Part. 1)
Posted il y a 13 ans 7 mois #96241
Aldo a fait des émules avec ses CR façon série américaine
Et moi qui n'ai pas encore commencé à taper le mien
Et moi qui n'ai pas encore commencé à taper le mien
par plusloin
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- titi1177
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Réponse de titi1177 sur le sujet Re: Nabulio était à Waterloo, euh Paris… (Part. 1)
Posted il y a 13 ans 7 mois #96250
la suite la suite...
par titi1177
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- Nabulio - Sé.B
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Réponse de Nabulio - Sé.B sur le sujet Re: Nabulio était à Waterloo, euh Paris…
Posted il y a 13 ans 7 mois #96252
Voilà le jour J
Je me lève naturellement vers 5H45. Je suis de suite debout et en pleine forme contrairement aux jours où je pars au travail . La journée s’annonce sous les meilleurs auspices et je vois le soleil se lever depuis ma fenêtre avec en fond d’écran la Tour Montparnasse et ses environs. Ca change de la grisaille Rochelaise et de sa pluie de novembre 2010.
Ensuite vient le rituel des pansements. J’ai les pieds fragiles, c’est vraiment une faiblesse chez moi (ampoules, ongles, verrue etc.). J’attends 6H45 pour manger mon gatosport. J’ai du mal à le finir mais je me force. Bon aller, place aux négociations maintenant avec le gérant de l’établissement pour bénéficier de la douche au retour. Comme depuis hier je fus sympathique, selon ses dires, avec le personnel, il me laisse sous entendre que c’est ok, mais qu’il a facturé une nuit supplémentaire à des marathoniens pour le même service. Il me demande d’être discret. Je me dis qu’il doit faire le coup à tout le monde, mais non en fait. Sur le perron de l’hôtel les sportifs ne sont pas du tout content de l’accueil.
Coup de bol, la station de métro est à 100 m, et la ligne est directe pour les Champs-Elysées. Même si je connais l’itinéraire, il me suffit juste de suivre les gens qui sont en short lol Effectivement le métro est bondé, que des marathoniens, c’est trop bon. Ca y est on est y, on ne peut plus faire machine arrière.
J’arrive à notre point de rendez-vous avec la team… le premier lol. J’attends un peu en me baladant mais tout le monde arrive rapidement pour la photo souvenir. C’est vraiment sympa de les retrouver à nouveau. On se dirige vers nos sas respectifs alors que je n’arrête pas d’aller faire pipi. Les nombreuses flaques d’eau que l’on voit sur la plus belle avenue du monde ne sont que l’œuvre des marathoniens et marathoniennes qui ne se cachent plus tellement il est difficile de trouver un peu d’intimité. Je ne me prive pas de marquer à plusieurs reprises mon territoire lol
Ayant pris un dossard 3H30, cela me permet de me mettre en fond de grille pour être à côté du ballon 3H45. Malin le Nabulio hihihi mais première impression plutôt désagréable : on est encagé contrairement à La Rochelle où on pouvait faire ce qu’on voulait. Là il faut montrer patte blanche pour entrer dans le bon sas. Des gens sont carrément renvoyés parce qu’ils entrent dans celui des 3H30 avec un dossard 3H45. Curieux cette façon de procéder, car même entre les sas, il y a des barrières. Bref j’aime pas du tout cette privation de liberté… C’est peut-être pour la bonne cause, mais là non…
Première grande émotion. Le discours de l’ambassadeur du Japon en France. J’écoute avec attention ce qu’il dit et nous observons une minute de silence à la mémoire des disparus du Tsunami. Belle initiative. Le Maire de la ville nous fait son baratin que je n'écoute pas du tout avant que le départ des Handisports ne soit donné. Nous sommes loin de cette ligne de départ, mais tout le monde applaudit ces valeureux sportifs.
J’ai encore envie de faire pipi , je sors vite fait du sas, puis je reviens. Le départ est imminent, et je me place...dans la queue pour le pipi du sas (c’est psychologique). Au moment où je fais mon affaire, le départ est donné. Mais je sais que j’ai le temps alors qu’il y a toujours la queue.
Bon, bah c’est parti, je marche tranquillement à côté du ballon 3H45. Un ancien tout de rouge vêtu. C’est la fête du sport, et tout le monde sourit. J’ai mon bracelet des allures pour 3H45. La musique nous met dans le rythme.
Je dis 3H45 car j’ai fais mon premier marathon en 4H08 à La Rochelle. Mon but était de le faire en 4H00 cette fois-ci, mais vu mes entraînements je pouvais légitimement espérer les 3H45.
Ca y est je franchis la ligne de départ alors que les cadors sont déjà loin devant. Les puces sonnent à tout rompre et je déclenche mon chrono. Bon le but est de suivre coûte que coûte le ballon violet (3H45). Je me rends vite compte que la chose n’est pas aisée. Les gars se battent pour rester coller à lui, et moi je n’ai pas envie de me chamailler. Je me laisse proprement enfermer, il y a trop de monde c’est impossible. Mon allure doit absolument se situer à 5.20/km pour être dans les clous. Je lève là tête et il est déjà loin devant. Malgré tout ça va bien, et heureusement encore car nous n’en sommes qu’au début. D’ailleurs je passe le kilomètre 5 en 26.46’ soit exactement 6 secondes de retard sur l’objectif initial. Pas mal. Mais là je trouve que le meneur a un comportement bizarre. Alors que je garde le même rythme, il se retrouve loin devant. Alors j’accélère pour le suivre, puis quand je le rattrape il ralentit comme pour compenser le fait qu’il soit allé un peu vite avant. Cela est une constante. Il ré-accélère fort, donc je le suis, mais je vois bien déjà que je dois constamment changer d’allure pour tenter de le coller. Puis il s’arrête pour la pause pipi, du coup on ralentit tous. Compliqué comme rythme. De plus, et je le comprends, il doit faire avec le monde, donc pas évident. Mais ça me perturbe grandement car je ne veux pas le lâcher.
On n’est même pas au kilomètre 10 que j’en vois un s’arrêter puis vomir, ça calme un peu. Ensuite je me prends la tête avec un gars qui me rentre dedans. On se pourrit littéralement tout en étant à deux doigts du contact physique. Mais comme on court, je le pousse du coude, il me pousse aussi. Compliqué ce moment. Je lui gueule dessus en lui disant qu’il m’emmerde et il me rétorque c’est comme ça le marathon de Paris. Dont acte. Il faut faire avec et l’ambiance conviviale et festive en prend une claque.
Je passe le kilomètre 10 en 53.30', soit 10 secondes de retard sur l’objectif initial. Tout va bien. Mon meilleur kilomètre se situe à 5.11’ mais parfois mon cardio est un peu haut. Cela s’explique par les accélérations que je fais pour rattraper ce « maudit » meneur. D’ailleurs quand je vois que sur ces 10 premiers kilomètres j’ai des meilleures allures à 4.13’ ça m’inquiète un peu. Mais je ne ralentis pas pour autant tout en ayant à l’esprit que je risque de le payer à un moment ou un autre. Et c’est repartit, il se retrouve loin devant alors que j’étais à côté. Mais qu’est ce qui se passe, pourquoi je n’arrive jamais à le coller. Du coup le kilomètre 11 se fait en 5.04’. Ce n’est pas bon ces accélérations quand lors de mes entraînements je m’efforce d’être un métronome en ayant des allures très régulières. Bon tant pis, j’ai pris le parti de le suivre malgré tout au lieu de rester sur une allure constante de 5.20’ et surtout en négligeant les sacro saints 85 %. Mais que c’est difficile, car il y a toujours autant de monde et les ravitaillements sont extrêmement pénibles à prendre. Déjà parce qu’ils ne sont jamais du même côté, et qu’ensuite tout le monde joue des coudes pour chopper une bouteille d’eau. On perd trop de temps et de l’énergie.
Je mange régulièrement un demi-morceau de sucre alors que je passe le kilomètre 15 en 1H20 et 15 secondes soit 15 secondes de retard. C'est-à-dire que depuis le départ j’ai perdu régulièrement 5 secondes tous les 5 km. Ce n’est pas un drame, mais cela me démontre que le suivi du meneur n’est pas forcément une bonne solution. Car au lieu de me concentrer sur ma course et de courir à 85%, je ne me concentre que sur lui. Je lève toujours là tête pour le trouver et des fois je le cherche. Devant, loin devant, derrière. Compliqué mon affaire et je commence sérieusement à me poser des questions sur la suite des évènements. Vais-je tenir avec ces nombreuses accélérations que j’ai du faire tout en slalomant ? Ça cogite déjà pas mal dans ma tête. Pas très bon signe tout ça.
Et là, je passe la barre du semi en 1H52.18’. J’ai maintenant 14 secondes d’avance. J’avais bien noté que sans changer de rythme j’étais devant le ballon violet. Mais le gros souci, c’est que les kilomètres 17, 18 et 19 se sont fait respectivement à 4.55’, 5.04’ et 5.07’ soit des allures qui ne me correspondent pas du tout et pourtant je suis super à l’aise. De fait ma fréquence a augmenté et je suis largement au dessus des 85 %. Je cogite toujours car pour les 5 km suivants, la tendance se confirme. Je suis à 5.06’ par deux fois. Tout ça parce que je veux suivre à tout prix ce ballon et que j’en démords pas. Mais je me dis qu’après tout on est en course et qu’il faut bien à un moment ou à un autre se faire violence et sortir des sentiers battus alors tant pis, je suis bien alors je continue.
Maintenant mes pensées vont vers Jean-Luc et Ninette qui doivent se trouver sur le bord de la route. Après le grand tunnel qu’ils m’avaient dit… J’attends ce grand tunnel, infernal, long et qui dérègle complètement ma montre. Le GPS n’est plus reconnu. Pas grave enfin si quand même, je vois mes amis, je les salue. On s’échange un large sourire et j'entends leurs encouragements tandis que le doute s’installe en moi. Maintenant je le sais, je ne tiendrai pas le rythme. Nous passons devant la Tour Eiffel et je sais que mes collègues sont là. Ca occupe toutes mes pensées, je les vois. Ils sont en tenue, mais gueulent quand même pour m’encourager. Nous sommes aux kilomètres 30 et je le passe en 2H40.43’, soit 43’ de retard. Ce qui n’est pas si mal. Mais je slalome pour passer devant mes collègues, et ce n’est pas bon d’autant que je leur dit un mot à chaque fois. Quand je quitte tout ce monde, je m’aperçois que les indications kilométriques sur ma montre ne veulent plus rien dire. Le tunnel a eu raison d’elle. J’ai 2 km de trop, et mon dernier kilomètre s’est fait en 3.42’. Du grand n’importe quoi et là, ça y est, j’ai mal aux cuisses d’un coup. Les mêmes qui m’avaient fait souffrir à La Rochelle, mais jamais à l’entraînement. Cela m’avait servi de leçon. Alors pour palier à cette faiblesse, j’ai fait du vélo cet hiver, j’ai beaucoup nagé et durant ma semaine de ski, j’ai fait des côtes puis j’ai fait la chaise aussi. Enfin j'ai mis tous les atours de mon côté pour ne plus avoir mal aux cuisses. Alors soit j’en ai trop fait et je le paye, soit pas assez et je le paye aussi. Pourtant il reste 12.195 km à faire. Le mal est bien là. Elles m’empêchent de continuer sur mon rythme et les temps tombent naturellement, le 31ème se fait en 5.22’ ça va encore, puis le 32ème en 5.36’ puis 5.44’ pour arriver au 34ème en 6.17’. Ca va mal, et pourtant je passe le 35ème kilomètre en 3H12.23’ soit 23 secondes de retard. Car à ma grande stupéfaction, et malgré mes jambes qui n’en peuvent plus, je vois le ballon des 3H45, preuve que je n'ai pas arrêté de faire l'élastique. Je n'en reviens pas alors que je souffre. Ca me redonne du tonus, mais j’ai mal, très mal. Trop mal pour espérer suivre. Et pourtant, il ne reste pas beaucoup de kilomètres et je peux continuer à assurer un rythme, certes lent, mais ça peut le faire. A cet instant je suis sorti des 3H45. Je ne le reverrai plus
Je crois que c’est à ce moment là que le stand Powerade fait son apparition. J’ai horreur de cette boisson, mais je me dis que cela va me faire du bien car je tourne à l’eau et au sucre depuis le début avec une seule pâte de fruit. J’en bois un verre complet. La boisson est bleue et cela m’écoeure plus qu'autre chose. Pas la couleur mais le goût. Je reprends et c’est peut-être là que se produit le tournant de ce marathon. Deux ambulances arrivent derrière nous. Elles sont côte à côte. Je comprends parfaitement l’urgence de la situation car il fait chaud et des gens ont sûrement besoin d’aide un peu plus loin. Les deux tons-giros sont actionnés, j’en deviens omnibulé. Que font-elles, où vont-elles passer, je me retourne constamment pour ne pas les gêner. Elles s’écartent un peu, et m’encadrent. L’une d’elle s’arrête, celle de gauche, l’autre continue, mais au même rythme que moi, dur de se décaler, car il y a toujours du monde. Elle prend de l’avance, puis s’arrête net. Je frôle l’ambulance, plus aussi lucide que je devrais l’être. Le conducteur ouvre la porte, je fonce droit dedans. Je fais alors un mouvement violent sur ma gauche pour éviter la porte et là, coup de poignard dans le mollet. Comme une crampe. Ça me fait horriblement mal, et les cuisses vont de mal en pis. Pourtant je n’en veux pas au chauffeur, dans d’autres circonstances, je l’aurai maudit, mais là ils sont là pour nous. C’est indéniable, j’ai mal tellement mal, que je suis obligé de m’arrêter de suite avant que cela ne s’aggrave. J'étire le mollet sur le côté de la route puis repars en marchant et le kilomètre 36 se fait en 7.00’ pile. Autant avec mes cuisses douloureuses je parvenais à limiter les dégâts, autant là, avec cette crampe ou pas, je n’en sais pas plus en fait je ne peux rien faire. Ma descente aux enfers est inéluctable maintenant.
Je règle ma montre pour voir chaque 100 mètres effectué. J’alterne marche rapide et course à pied et je sens une douleur éphémère aux adducteurs. Ce n’est pas grave. Je fais de la randonnée sportive, et je pense à celles que j’effectue avec ma compagne. Je me dis, allez Seb, t’es avec Sophie et tu marches vite, tu ne perds pas tant que ça, et pourtant si, je perds beaucoup de temps. Je dois continuer à courir, il le faut. Je n’ai pas fait tout ça pour rien. Pas si près du but. Mais dès que je recommence, les cuisses sont devenues atrocement douloureuses et mon mollet droit me fait mal, très mal. Je m’arrête de nouveau. Je m’étire à fond. Beaucoup marchent. Je me fais doubler. Pourtant j’ai un moral d’acier, avec le recul, à aucun moment je me suis dit « allez, tant pis, j’arrête là ». Non, rien de tout ça. Je compte chaque mètre que se présente à moi, et je considère que tous les 100 mètres passés sont une grande victoire pour moi. Je ne lâcherai rien alors que je passe le km 38. Encore une grande victoire que ce passage au 38 il ne reste que 4 km environ. Mais elle est où cette maudite avenue Foch, pourquoi n’est t’elle pas encore là ? Bon, aller, pour m’encourager, je me dis que je fais mon petit footing du dimanche matin. Mais rien à faire, la douleur au mollet me tiraille toujours un peu plus. Je m’arrête à nouveau, je m’étire. Ça me fait du bien, après je reprends une marche rapide qui me soulage de partout. Dès que je commence à courir, je souffre de partout sauf du mental. Je mets ma musique à donf, en me disant, allez, quand ce morceau est fini, j’aurai bien avancé. Il faut continuer coute que coute, c’est aussi ça l’apprentissage du marathon et je vous promets, je n’en rajoute pas. J’ai souffert comme beaucoup on du souffrir dimanche. C’est une belle leçon de vie et de courage que cette école. On le sait que l’on peut souffrir, il faut l’accepter, sinon cela ne sert à rien de s’engager. L’inscription doit être mûrement réfléchie. On se dépasse. Mais rien ne m’arrêtera, même pas les marcheurs qui se mettent en plein milieu alors que moi je me mettais bien sur le côté pour laisser passer les gens. Je passe le kilomètre 40 et un regain de forme apparait. Je peux courir normalement. Doucement mais je peux courir. Je suis encore devant le ballon des 4H00, cela reste jouable, je tente d’accélérer au 41ème, mais le mollet se rappelle à moi d’une façon violente. Pas grave, je ne m’arrête plus. J’ai le mental pour ça. Ma santé n’est pas en danger, c’est l’essentiel. C’est juste musculaire. Et je franchis la ligne d’arrivée alors que l’annonceur nous félicite en nous disant qu’on arrive avant le ballon des 4 heures puisqu’il ne le voit pas à l’horizon et pourtant je suis crédité de 4H00.35’ bizarre. Enfin bref, j’ai fini mon second marathon en deux tentatives. Je suis sincèrement content de ça. J’ai travaillé tout l’hiver pour réussir, sous la pluie, la neige, le vent, mais jamais par forte chaleur. Même s’il a fait chaud, je pense que ma défaillance et uniquement due à cet incident dans le bois de Boulogne avec l’ambulance même si je ne me cherche aucune excuse, car mes cuisses douloureuses sont de mon seul fait.
Après avoir franchi la ligne d’arrivée, je me suis dirigé, comme tout le monde du reste, vers la zone des tee-shirts. J’ai été littéralement stupéfait par le silence ambiant. Seuls les bénévoles parlaient et nous réconfortaient. Cela fait plaisir, mais ensuite je voyais beaucoup de monde allongé, assis, faisant la queue pour la récupération et au loin l’Arc de Triomphe où il fallait que je me rende pour retrouver mon métro. Le chemin fut pénible car beaucoup de monde et comme au départ, les grilles nous empêchaient de partir sur les côtés, certains coureurs faisaient de l'escalade pour éviter la cohue. Mais paradoxalement j’étais en super forme comparé à beaucoup de coureurs que je voyais presqu’agonisants, et je prenais cette attente comme une ballade où j'appréciais chaque instant.
Du coup l’après-midi, j’ai retrouvé ma cousine, son mari et ma filleule. Finalement on a pas mal marché pour faire plaisir à la petite qui voulait aller partout avec moi lol. Son mari qui est médecin, m’a dit que je n’avais pas pris assez de sucre pour une course pareille.
Conclusion :
Je fais mon marathon en 4H00. Alors déception ou pas ? Et bien je vous le dis tout de go, je ne suis absolument pas déçu de ne pas avoir fait 3H45 et encore moins d’avoir échoué pour 35 secondes sur les 4 heures. J’ai progressé de 8 mn en 4 mois de marathon. La course à pied n'est pas une fin en soi, il faut savoir admettre toutes les situations quelles qu'elles soient. Pour moi ce fut tout une aventure, et la course n’a été que l’aboutissement d’un week-end merveilleux avec la rencontre des amis du team avec de bons moments de convivialité partagés. C’est aussi ça l’aventure du marathon. C’est un tout.
Je ne regrette nullement ma préparation et pour mon prochain marathon, je ne changerai pas grand-chose, si ce n’est que de travailler mon AS42 pour finir en 3H45. Je dois trouver des solutions pour mes cuisses. Je vais à Berlin gonflé à bloc avec l’idée première de terminer mon 3ème marathon car c’est une épreuve difficile où il faut savoir rester humble. Je débute dans l'histoire des marathons, j'emmagasine de l'expérience et je sais qu'il y aura des hauts et des bas. Je l'accepte volontiers.
Cela dit, je miserai peut-être à l'avenir sur des marathons qui drainent moins de monde car ce n'est vraiment pas facile à gérer. Malgré que j'ai promis à ma filleule que je referai Paris afin qu'elle me voit courir.
Merci à tous pour vos messages d’encouragements durant toute ma préparation et la course. Bons entraînements et bonnes courses à tous. A bientôt pour de nouvelles aventures.
Je me lève naturellement vers 5H45. Je suis de suite debout et en pleine forme contrairement aux jours où je pars au travail . La journée s’annonce sous les meilleurs auspices et je vois le soleil se lever depuis ma fenêtre avec en fond d’écran la Tour Montparnasse et ses environs. Ca change de la grisaille Rochelaise et de sa pluie de novembre 2010.
Ensuite vient le rituel des pansements. J’ai les pieds fragiles, c’est vraiment une faiblesse chez moi (ampoules, ongles, verrue etc.). J’attends 6H45 pour manger mon gatosport. J’ai du mal à le finir mais je me force. Bon aller, place aux négociations maintenant avec le gérant de l’établissement pour bénéficier de la douche au retour. Comme depuis hier je fus sympathique, selon ses dires, avec le personnel, il me laisse sous entendre que c’est ok, mais qu’il a facturé une nuit supplémentaire à des marathoniens pour le même service. Il me demande d’être discret. Je me dis qu’il doit faire le coup à tout le monde, mais non en fait. Sur le perron de l’hôtel les sportifs ne sont pas du tout content de l’accueil.
Coup de bol, la station de métro est à 100 m, et la ligne est directe pour les Champs-Elysées. Même si je connais l’itinéraire, il me suffit juste de suivre les gens qui sont en short lol Effectivement le métro est bondé, que des marathoniens, c’est trop bon. Ca y est on est y, on ne peut plus faire machine arrière.
J’arrive à notre point de rendez-vous avec la team… le premier lol. J’attends un peu en me baladant mais tout le monde arrive rapidement pour la photo souvenir. C’est vraiment sympa de les retrouver à nouveau. On se dirige vers nos sas respectifs alors que je n’arrête pas d’aller faire pipi. Les nombreuses flaques d’eau que l’on voit sur la plus belle avenue du monde ne sont que l’œuvre des marathoniens et marathoniennes qui ne se cachent plus tellement il est difficile de trouver un peu d’intimité. Je ne me prive pas de marquer à plusieurs reprises mon territoire lol
Ayant pris un dossard 3H30, cela me permet de me mettre en fond de grille pour être à côté du ballon 3H45. Malin le Nabulio hihihi mais première impression plutôt désagréable : on est encagé contrairement à La Rochelle où on pouvait faire ce qu’on voulait. Là il faut montrer patte blanche pour entrer dans le bon sas. Des gens sont carrément renvoyés parce qu’ils entrent dans celui des 3H30 avec un dossard 3H45. Curieux cette façon de procéder, car même entre les sas, il y a des barrières. Bref j’aime pas du tout cette privation de liberté… C’est peut-être pour la bonne cause, mais là non…
Première grande émotion. Le discours de l’ambassadeur du Japon en France. J’écoute avec attention ce qu’il dit et nous observons une minute de silence à la mémoire des disparus du Tsunami. Belle initiative. Le Maire de la ville nous fait son baratin que je n'écoute pas du tout avant que le départ des Handisports ne soit donné. Nous sommes loin de cette ligne de départ, mais tout le monde applaudit ces valeureux sportifs.
J’ai encore envie de faire pipi , je sors vite fait du sas, puis je reviens. Le départ est imminent, et je me place...dans la queue pour le pipi du sas (c’est psychologique). Au moment où je fais mon affaire, le départ est donné. Mais je sais que j’ai le temps alors qu’il y a toujours la queue.
Bon, bah c’est parti, je marche tranquillement à côté du ballon 3H45. Un ancien tout de rouge vêtu. C’est la fête du sport, et tout le monde sourit. J’ai mon bracelet des allures pour 3H45. La musique nous met dans le rythme.
Je dis 3H45 car j’ai fais mon premier marathon en 4H08 à La Rochelle. Mon but était de le faire en 4H00 cette fois-ci, mais vu mes entraînements je pouvais légitimement espérer les 3H45.
Ca y est je franchis la ligne de départ alors que les cadors sont déjà loin devant. Les puces sonnent à tout rompre et je déclenche mon chrono. Bon le but est de suivre coûte que coûte le ballon violet (3H45). Je me rends vite compte que la chose n’est pas aisée. Les gars se battent pour rester coller à lui, et moi je n’ai pas envie de me chamailler. Je me laisse proprement enfermer, il y a trop de monde c’est impossible. Mon allure doit absolument se situer à 5.20/km pour être dans les clous. Je lève là tête et il est déjà loin devant. Malgré tout ça va bien, et heureusement encore car nous n’en sommes qu’au début. D’ailleurs je passe le kilomètre 5 en 26.46’ soit exactement 6 secondes de retard sur l’objectif initial. Pas mal. Mais là je trouve que le meneur a un comportement bizarre. Alors que je garde le même rythme, il se retrouve loin devant. Alors j’accélère pour le suivre, puis quand je le rattrape il ralentit comme pour compenser le fait qu’il soit allé un peu vite avant. Cela est une constante. Il ré-accélère fort, donc je le suis, mais je vois bien déjà que je dois constamment changer d’allure pour tenter de le coller. Puis il s’arrête pour la pause pipi, du coup on ralentit tous. Compliqué comme rythme. De plus, et je le comprends, il doit faire avec le monde, donc pas évident. Mais ça me perturbe grandement car je ne veux pas le lâcher.
On n’est même pas au kilomètre 10 que j’en vois un s’arrêter puis vomir, ça calme un peu. Ensuite je me prends la tête avec un gars qui me rentre dedans. On se pourrit littéralement tout en étant à deux doigts du contact physique. Mais comme on court, je le pousse du coude, il me pousse aussi. Compliqué ce moment. Je lui gueule dessus en lui disant qu’il m’emmerde et il me rétorque c’est comme ça le marathon de Paris. Dont acte. Il faut faire avec et l’ambiance conviviale et festive en prend une claque.
Je passe le kilomètre 10 en 53.30', soit 10 secondes de retard sur l’objectif initial. Tout va bien. Mon meilleur kilomètre se situe à 5.11’ mais parfois mon cardio est un peu haut. Cela s’explique par les accélérations que je fais pour rattraper ce « maudit » meneur. D’ailleurs quand je vois que sur ces 10 premiers kilomètres j’ai des meilleures allures à 4.13’ ça m’inquiète un peu. Mais je ne ralentis pas pour autant tout en ayant à l’esprit que je risque de le payer à un moment ou un autre. Et c’est repartit, il se retrouve loin devant alors que j’étais à côté. Mais qu’est ce qui se passe, pourquoi je n’arrive jamais à le coller. Du coup le kilomètre 11 se fait en 5.04’. Ce n’est pas bon ces accélérations quand lors de mes entraînements je m’efforce d’être un métronome en ayant des allures très régulières. Bon tant pis, j’ai pris le parti de le suivre malgré tout au lieu de rester sur une allure constante de 5.20’ et surtout en négligeant les sacro saints 85 %. Mais que c’est difficile, car il y a toujours autant de monde et les ravitaillements sont extrêmement pénibles à prendre. Déjà parce qu’ils ne sont jamais du même côté, et qu’ensuite tout le monde joue des coudes pour chopper une bouteille d’eau. On perd trop de temps et de l’énergie.
Je mange régulièrement un demi-morceau de sucre alors que je passe le kilomètre 15 en 1H20 et 15 secondes soit 15 secondes de retard. C'est-à-dire que depuis le départ j’ai perdu régulièrement 5 secondes tous les 5 km. Ce n’est pas un drame, mais cela me démontre que le suivi du meneur n’est pas forcément une bonne solution. Car au lieu de me concentrer sur ma course et de courir à 85%, je ne me concentre que sur lui. Je lève toujours là tête pour le trouver et des fois je le cherche. Devant, loin devant, derrière. Compliqué mon affaire et je commence sérieusement à me poser des questions sur la suite des évènements. Vais-je tenir avec ces nombreuses accélérations que j’ai du faire tout en slalomant ? Ça cogite déjà pas mal dans ma tête. Pas très bon signe tout ça.
Et là, je passe la barre du semi en 1H52.18’. J’ai maintenant 14 secondes d’avance. J’avais bien noté que sans changer de rythme j’étais devant le ballon violet. Mais le gros souci, c’est que les kilomètres 17, 18 et 19 se sont fait respectivement à 4.55’, 5.04’ et 5.07’ soit des allures qui ne me correspondent pas du tout et pourtant je suis super à l’aise. De fait ma fréquence a augmenté et je suis largement au dessus des 85 %. Je cogite toujours car pour les 5 km suivants, la tendance se confirme. Je suis à 5.06’ par deux fois. Tout ça parce que je veux suivre à tout prix ce ballon et que j’en démords pas. Mais je me dis qu’après tout on est en course et qu’il faut bien à un moment ou à un autre se faire violence et sortir des sentiers battus alors tant pis, je suis bien alors je continue.
Maintenant mes pensées vont vers Jean-Luc et Ninette qui doivent se trouver sur le bord de la route. Après le grand tunnel qu’ils m’avaient dit… J’attends ce grand tunnel, infernal, long et qui dérègle complètement ma montre. Le GPS n’est plus reconnu. Pas grave enfin si quand même, je vois mes amis, je les salue. On s’échange un large sourire et j'entends leurs encouragements tandis que le doute s’installe en moi. Maintenant je le sais, je ne tiendrai pas le rythme. Nous passons devant la Tour Eiffel et je sais que mes collègues sont là. Ca occupe toutes mes pensées, je les vois. Ils sont en tenue, mais gueulent quand même pour m’encourager. Nous sommes aux kilomètres 30 et je le passe en 2H40.43’, soit 43’ de retard. Ce qui n’est pas si mal. Mais je slalome pour passer devant mes collègues, et ce n’est pas bon d’autant que je leur dit un mot à chaque fois. Quand je quitte tout ce monde, je m’aperçois que les indications kilométriques sur ma montre ne veulent plus rien dire. Le tunnel a eu raison d’elle. J’ai 2 km de trop, et mon dernier kilomètre s’est fait en 3.42’. Du grand n’importe quoi et là, ça y est, j’ai mal aux cuisses d’un coup. Les mêmes qui m’avaient fait souffrir à La Rochelle, mais jamais à l’entraînement. Cela m’avait servi de leçon. Alors pour palier à cette faiblesse, j’ai fait du vélo cet hiver, j’ai beaucoup nagé et durant ma semaine de ski, j’ai fait des côtes puis j’ai fait la chaise aussi. Enfin j'ai mis tous les atours de mon côté pour ne plus avoir mal aux cuisses. Alors soit j’en ai trop fait et je le paye, soit pas assez et je le paye aussi. Pourtant il reste 12.195 km à faire. Le mal est bien là. Elles m’empêchent de continuer sur mon rythme et les temps tombent naturellement, le 31ème se fait en 5.22’ ça va encore, puis le 32ème en 5.36’ puis 5.44’ pour arriver au 34ème en 6.17’. Ca va mal, et pourtant je passe le 35ème kilomètre en 3H12.23’ soit 23 secondes de retard. Car à ma grande stupéfaction, et malgré mes jambes qui n’en peuvent plus, je vois le ballon des 3H45, preuve que je n'ai pas arrêté de faire l'élastique. Je n'en reviens pas alors que je souffre. Ca me redonne du tonus, mais j’ai mal, très mal. Trop mal pour espérer suivre. Et pourtant, il ne reste pas beaucoup de kilomètres et je peux continuer à assurer un rythme, certes lent, mais ça peut le faire. A cet instant je suis sorti des 3H45. Je ne le reverrai plus
Je crois que c’est à ce moment là que le stand Powerade fait son apparition. J’ai horreur de cette boisson, mais je me dis que cela va me faire du bien car je tourne à l’eau et au sucre depuis le début avec une seule pâte de fruit. J’en bois un verre complet. La boisson est bleue et cela m’écoeure plus qu'autre chose. Pas la couleur mais le goût. Je reprends et c’est peut-être là que se produit le tournant de ce marathon. Deux ambulances arrivent derrière nous. Elles sont côte à côte. Je comprends parfaitement l’urgence de la situation car il fait chaud et des gens ont sûrement besoin d’aide un peu plus loin. Les deux tons-giros sont actionnés, j’en deviens omnibulé. Que font-elles, où vont-elles passer, je me retourne constamment pour ne pas les gêner. Elles s’écartent un peu, et m’encadrent. L’une d’elle s’arrête, celle de gauche, l’autre continue, mais au même rythme que moi, dur de se décaler, car il y a toujours du monde. Elle prend de l’avance, puis s’arrête net. Je frôle l’ambulance, plus aussi lucide que je devrais l’être. Le conducteur ouvre la porte, je fonce droit dedans. Je fais alors un mouvement violent sur ma gauche pour éviter la porte et là, coup de poignard dans le mollet. Comme une crampe. Ça me fait horriblement mal, et les cuisses vont de mal en pis. Pourtant je n’en veux pas au chauffeur, dans d’autres circonstances, je l’aurai maudit, mais là ils sont là pour nous. C’est indéniable, j’ai mal tellement mal, que je suis obligé de m’arrêter de suite avant que cela ne s’aggrave. J'étire le mollet sur le côté de la route puis repars en marchant et le kilomètre 36 se fait en 7.00’ pile. Autant avec mes cuisses douloureuses je parvenais à limiter les dégâts, autant là, avec cette crampe ou pas, je n’en sais pas plus en fait je ne peux rien faire. Ma descente aux enfers est inéluctable maintenant.
Je règle ma montre pour voir chaque 100 mètres effectué. J’alterne marche rapide et course à pied et je sens une douleur éphémère aux adducteurs. Ce n’est pas grave. Je fais de la randonnée sportive, et je pense à celles que j’effectue avec ma compagne. Je me dis, allez Seb, t’es avec Sophie et tu marches vite, tu ne perds pas tant que ça, et pourtant si, je perds beaucoup de temps. Je dois continuer à courir, il le faut. Je n’ai pas fait tout ça pour rien. Pas si près du but. Mais dès que je recommence, les cuisses sont devenues atrocement douloureuses et mon mollet droit me fait mal, très mal. Je m’arrête de nouveau. Je m’étire à fond. Beaucoup marchent. Je me fais doubler. Pourtant j’ai un moral d’acier, avec le recul, à aucun moment je me suis dit « allez, tant pis, j’arrête là ». Non, rien de tout ça. Je compte chaque mètre que se présente à moi, et je considère que tous les 100 mètres passés sont une grande victoire pour moi. Je ne lâcherai rien alors que je passe le km 38. Encore une grande victoire que ce passage au 38 il ne reste que 4 km environ. Mais elle est où cette maudite avenue Foch, pourquoi n’est t’elle pas encore là ? Bon, aller, pour m’encourager, je me dis que je fais mon petit footing du dimanche matin. Mais rien à faire, la douleur au mollet me tiraille toujours un peu plus. Je m’arrête à nouveau, je m’étire. Ça me fait du bien, après je reprends une marche rapide qui me soulage de partout. Dès que je commence à courir, je souffre de partout sauf du mental. Je mets ma musique à donf, en me disant, allez, quand ce morceau est fini, j’aurai bien avancé. Il faut continuer coute que coute, c’est aussi ça l’apprentissage du marathon et je vous promets, je n’en rajoute pas. J’ai souffert comme beaucoup on du souffrir dimanche. C’est une belle leçon de vie et de courage que cette école. On le sait que l’on peut souffrir, il faut l’accepter, sinon cela ne sert à rien de s’engager. L’inscription doit être mûrement réfléchie. On se dépasse. Mais rien ne m’arrêtera, même pas les marcheurs qui se mettent en plein milieu alors que moi je me mettais bien sur le côté pour laisser passer les gens. Je passe le kilomètre 40 et un regain de forme apparait. Je peux courir normalement. Doucement mais je peux courir. Je suis encore devant le ballon des 4H00, cela reste jouable, je tente d’accélérer au 41ème, mais le mollet se rappelle à moi d’une façon violente. Pas grave, je ne m’arrête plus. J’ai le mental pour ça. Ma santé n’est pas en danger, c’est l’essentiel. C’est juste musculaire. Et je franchis la ligne d’arrivée alors que l’annonceur nous félicite en nous disant qu’on arrive avant le ballon des 4 heures puisqu’il ne le voit pas à l’horizon et pourtant je suis crédité de 4H00.35’ bizarre. Enfin bref, j’ai fini mon second marathon en deux tentatives. Je suis sincèrement content de ça. J’ai travaillé tout l’hiver pour réussir, sous la pluie, la neige, le vent, mais jamais par forte chaleur. Même s’il a fait chaud, je pense que ma défaillance et uniquement due à cet incident dans le bois de Boulogne avec l’ambulance même si je ne me cherche aucune excuse, car mes cuisses douloureuses sont de mon seul fait.
Après avoir franchi la ligne d’arrivée, je me suis dirigé, comme tout le monde du reste, vers la zone des tee-shirts. J’ai été littéralement stupéfait par le silence ambiant. Seuls les bénévoles parlaient et nous réconfortaient. Cela fait plaisir, mais ensuite je voyais beaucoup de monde allongé, assis, faisant la queue pour la récupération et au loin l’Arc de Triomphe où il fallait que je me rende pour retrouver mon métro. Le chemin fut pénible car beaucoup de monde et comme au départ, les grilles nous empêchaient de partir sur les côtés, certains coureurs faisaient de l'escalade pour éviter la cohue. Mais paradoxalement j’étais en super forme comparé à beaucoup de coureurs que je voyais presqu’agonisants, et je prenais cette attente comme une ballade où j'appréciais chaque instant.
Du coup l’après-midi, j’ai retrouvé ma cousine, son mari et ma filleule. Finalement on a pas mal marché pour faire plaisir à la petite qui voulait aller partout avec moi lol. Son mari qui est médecin, m’a dit que je n’avais pas pris assez de sucre pour une course pareille.
Conclusion :
Je fais mon marathon en 4H00. Alors déception ou pas ? Et bien je vous le dis tout de go, je ne suis absolument pas déçu de ne pas avoir fait 3H45 et encore moins d’avoir échoué pour 35 secondes sur les 4 heures. J’ai progressé de 8 mn en 4 mois de marathon. La course à pied n'est pas une fin en soi, il faut savoir admettre toutes les situations quelles qu'elles soient. Pour moi ce fut tout une aventure, et la course n’a été que l’aboutissement d’un week-end merveilleux avec la rencontre des amis du team avec de bons moments de convivialité partagés. C’est aussi ça l’aventure du marathon. C’est un tout.
Je ne regrette nullement ma préparation et pour mon prochain marathon, je ne changerai pas grand-chose, si ce n’est que de travailler mon AS42 pour finir en 3H45. Je dois trouver des solutions pour mes cuisses. Je vais à Berlin gonflé à bloc avec l’idée première de terminer mon 3ème marathon car c’est une épreuve difficile où il faut savoir rester humble. Je débute dans l'histoire des marathons, j'emmagasine de l'expérience et je sais qu'il y aura des hauts et des bas. Je l'accepte volontiers.
Cela dit, je miserai peut-être à l'avenir sur des marathons qui drainent moins de monde car ce n'est vraiment pas facile à gérer. Malgré que j'ai promis à ma filleule que je referai Paris afin qu'elle me voit courir.
Merci à tous pour vos messages d’encouragements durant toute ma préparation et la course. Bons entraînements et bonnes courses à tous. A bientôt pour de nouvelles aventures.
Last Edit:il y a 13 ans 7 mois
par Nabulio - Sé.B
Dernière édition: il y a 13 ans 7 mois par Nabulio - Sé.B.
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