CR Beaujolais Trail

42km D+1750m au programme. Me voici au départ, prêt à en découdre. La préparation a été bonne, les copains sont venus de l’Oisans et du Gapençais, tout est réuni pour un beau we de fête, malheureusement la météo s’annonce bien pourrie. Le trajet en voiture se fait sous la pluie, dommage
Du coup je suis exceptionnellement en « long » et veste gore-tex sur le dos.
2 minutes avant le départ la pluie s’arrête. Et ça part.
Première course où j’emmène des bâtons. Mes leki flambants neufs dans le sac, j’ai décidé d’innover au niveau gestion de course.
D’habitude prudent, je finis fort. Cette fois je sors de ma « zône de confort », je joue, je vais profiter des bâtons pour mettre du rythme d’entrée dans toutes les côtes.
Première côte assez raide 1km après le départ, les bâtons sont d’une grande aide. Je pousse sans toutefois me mettre dans le rouge.
Côté météo on attendait de la pluie et du froid, le soleil sort et il commence à faire chaud. J’enrage d’être parti pour une fois en long Je range la veste.
Après la première bosse le parcours est vallonné. J’arrive à Claveisolles au 10.5km en 1h02.
Premier ravito où on peut découvrir les produits choisis par Robin-le-bio : purée de noix de cajou, miel perso, galettes de riz…sympa, ça change du traditionnel. Merci
Après Claveisolles ça grimpe gentiment sur 2km puis on attaque la montée au mont Soubran 2.5km à 14%.
Là encore les bâtons sont d’une grande utilité. J’y vois surtout la possibilité de mettre un bon rythme sans « taper » dans les cuisses. Je passe au sommet après 40’ de montée en bonne forme
Km16 ça commence par une première descente bien raide, technique. Puis le parcours devient vallonné.
J’échange avec un camarade en 2h on a parcouru 17.2km. Bonne moyenne on va essayer de garder ça
Quelques spectateurs bruyants à la croix Marchampt puis on rejoint le parcours du 29km à la croix Rozier, km20 pour nous.
Je suis bien, je connais cette partie du parcours et j’attends la montée de « la pyramide » surprise de dernière minute par rapport à la reco.
Je ne vais pas être déçu
Juste avant la montée l’orage menace et on essuie une averse de grêle. Je fais une pause pour enfiler la veste et les bâtons sont de sortie.
Donc c’est 1km500 à 10% sous la grêle y compris au sommet qui est bien dégagé.
Ça descend bien raide pour commencer. Ça fait quelques temps que je me sens à l’aise en descente donc je lâche les chevaux.
On descend sur 2.5km jusqu’à la ferme du creux. Je commence à trouver le chemin long
Ravito km27 à l’abri d’une pluie régulière. Je profite du miel et des bananes.
Quand je repars dans le vent et la pluie j’ai froid
Après un raidillon on repart dans une longue descente. Escalade d’une clôture Puis descente très raide et glissante entre les arbres. Les cuisses ramassent
Je commence à doubler des 100bornards. Ils ont une sale mine. Ça galère et les quelques marches à gravir sont des montagnes.
Moi qui pensait tenter un 100km au mois d’octobre je suis un peu refroidi
On passe le « Parasoir » km28. Arrive une descente « bucolique » dans un bois. On virevolte au milieu des arbres. Joliment sauvage.
A la sortie du bois la descente est terminée. J’en ai un peu plein les cannes.
Il faut grimper au milieu des vignes. Rien de terrible mais il n'y a plus beaucoup d’essence dans la machine.
Au hameau de Montrichard j’aborde les 10 derniers km, une partie que je ne connais pas avec une longue montée. On est au km33, 4h de course, c’est pas mal
Je me ravitaille en gel caféïné pour bénéficier j’espère d’un coup de fouet.
Allez j’attaque l’ascension pétris de volonté. Je pousse sur les bâtons, j’insiste.
Un premier 1km400 D+100m en 14’. Un coureur devant moi glisse dans la pente boueuse. Arrivé quasiment en haut je m’aperçois qu’une corde a été installée. Traînant dans la boue on ne l’avait pas vue
Puis 1kmD+150m en 16’
Sur le replat qui suit je ne peut pas relancer, je récupère en marchant, usé par les descentes, la boue, la météo
Mais la route forestière enfin descend. Ouf.
200m plus loin mauvaise surprise, le parcours part à gauche « droit dans le pentu » et dans la pénombre.
C’est trop, on n’en voit pas le bout
Les 600m à 18% vont sembler interminables. 10’ pour venir à bout de cette portion. Il m’aura fallu 45’ pour parcourir ces 3km500
Là haut un petit paquet de coureurs s’arrête pour récupérer et s’équiper. Il est 20h45. Il fait nuit dans la forêt et la présence de bruine réduit encore la visibilité. Les frontales sont de sortie.
Le début de la descente est périlleux, succession de petits lacets sur une monotrace entre les arbres. L’effort est plus aisé mais je suis vigilent. Avec la fatigue et les conditions difficiles je redoute une chute.
A mi-descente je m’arrête avec un camarade pour aider un coureur qui après une chute est perclus de crampes.
Il fait nuit noire. Qu’elle semble longue cette descente
Enfin on aperçoit les lumières de Vaux-en-Beaujolais qui se situe 1km avant l’arrivée.
4km400 de descente en 35’ !!! Y a plus grand-chose dans les chaussettes, si, de la boue
Au pied de Vaux un dernier sursaut de je ne sais quoi me pousse à faire l’effort, je grimpe à bonne allure et reprend pas mal de coureurs toutes distances.
Dans le village je sais que c’est gagné, l’arrivée est derrière en contrebas à 1km.
Je rate une bifurcation. Sans ce brave coureur 50m derrière moi je partais je ne sais où. Je serais encore en train de courir
Dernière descente dans la nuit dans les coteaux. Une toute dernière piste noire (rien ne nous aura été épargné) et c’est l’arrivée, EN-FIN
Très sympa David Uliana m’accueille chaleureusement et me félicite de mon clast.
La famille les amis sont là. J’entre hagard dans la salle des fêtes.
J’ai le plaisir d’y voir Robin et Béné. François D’Haene est toujours là de la fête.

43km D+1640m en 5h33. La moyenne a gravement chuté sur la fin. J’ai payé mon début de course audacieux. C’était le risque. Je n’ai pas été déçu
Vu la tête des 100bornards doublés tout au long de la soirée, je renonce à mes projets de 100km (ça c’était il y a 5 jours ).

Bonus : après m’être changé et ravitaillé je repars avec Béa pour récupérer la voiture. Impossible de démarrer. Il est 23h, je suis claqué et on est bloqués là sur un parking.
On va réussir à rentrer finalement après avoir contacté l’assistance.
Les amis sont à la maison. On va se pêter une bonne bouteille. Bien méritée

Respect pour ce trail dans des conditions particulièrement difficile

Il est sur quand sans le mental on fait demi tour et on se remets au chaud dans son canapé

Je parierais que tu seras bientôt sur un 100

Merci Jean-Michel pour ce joli CR qui montre la difficulté d'une telle course, rendue plus difficile encore par les conditions météo !
Faire un 100km dans de telles conditions ne sera pas une partie de plaisir ... mais on ne peut jamais savoir les conditions météo du jour J, ce n'est donc forcément pas ce critère qui fera que tu te lanceras ou non sur cette distance

Qq chose me dit que tu franchiras le pas dans qq mois

Encore bravo pour ce BVT et merci de nous avoir fait partager ta course !

Bonne suite !

Une bonne prépa, prise de risque au départ, du mental pour finir dans des conditions météo dégueu, J'AIMEEEEEEEEEEEE!!

e/Sick la voiture sur le parking

Un gros bravo pour avoir fini avec des conditions vraiment difficiles !

Note pour plus tard : Ne pas s'inscrire à des trails Organisés par Robin, ils sont trop durs ...même si la purée de noix de cajou au ravito, ça me tente bien

Bravo et merci pour ce CR qui nous rappelle ho combien il faut de la patience et de l'humilité pour aller au bout de courses aussi compliquées. Finalement seuls les beaux souvenirs resteront !
Bonne récupération !