Fin de saison au sommet aux Crêtes de La Hulpe
- joelDi
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Fin de saison au sommet aux Crêtes de La Hulpe a été créé par joelDi
Posted il y a 9 ans 1 mois #388683
En Belgique, comme chez les nordistes, on aime les pavés... Vous voilà prévenus.
Prologue
Les Crêtes de La Hulpe, ce sont 17 km (vendus pour 16,7) dont les 2 tiers se déroulent en forêt, sur des chemins parfois plus proches du trail que du jogging. Cette course me tient à cœur car elle se déroule dans mon village d’enfance et son parcours serpente sur les chemins que je connais comme ma poche. Sept crêtes, dont trois sont de vrais petits murs, viennent mettre les mollets des participants à rude épreuve.
Après un samedi après-midi passé à récolter des champignons et une soirée dégustation, non seulement de la récolte mais aussi des breuvages artisanaux plus ou moins alcoolisés de notre hôte j’ai pu passer une bonne nuit de huit heures. Comme je n’ai pas mal aux cheveux au réveil et que le temps bien que maussade n’est pas à la pluie, je me décide à y aller, sans me fixer le moindre objectif chronométrique. Je garde tout de même dans un coin de la tête le temps de l’année dernière (1h36’12 soit 5’36/km) qui m’avait un peu déçu.
Sur place, l’inscription ne prend que quelques secondes et un très court échauffement me permet de constater que la balade mycologique de la veille a laissé quelques traces dans les jambes. Cela me confirme dans mon choix stratégique : un premier tiers de course tout en retenue avec un cardio qui doit rester en dessous de 160. C’est d’autant plus important que deux des murs se succèdent aux 5 et 6e km.
Go, go, go
Contrairement aux précédentes éditions, cette fois une puce électronique permet de chronométrer le temps réel. Cela donne donc un départ moins chaotique car bien qu’il n’y ait que 560 participants, la route est assez étroite avec des voitures garées de part et d’autre. Les 800 premiers mètres sont en descente, ce qui est parfait pour l’échauffement. J’y vais à l’aise, histoire de faire monter doucement le cardio. Je sais qu’au kilomètre, après 200m de côte vient un goulet d’étranglement où il faudra de toute façon s’arrêter et puis marcher quelques mètres avant de faire la file indienne pendant une borne. Je perds beaucoup de temps dans ce passage (7’16 pour le 2e km) mais je ne cherche pas, contrairement à l’an dernier, à dépasser les coureurs plus lents à la faveur de passages un peu plus larges. Cela me permet de garder le cardio bien bas et de ne pas m’obliger à faire sans cesse des accélérations. Les 3e et 4e km sont favorables, principalement en descente et en plus situés dans un beau parc boisé. Je profite du paysage, je m’amuse même à identifier les champignons qui bordent le chemin. Je ne regarde ma montre que pour vérifier que la FC reste dans les limites fixées et je ne me préoccupe pas du tout de mon allure. J’entends déjà des concurrents au souffle court et je les plains car les choses sérieuses vont seulement commencer.
Dans le vif du sujet
On sort du parc et on se retrouve dans le joli petit hameau de Gaillemarde. Au pied de la première véritable difficulté du jour, au 5e kilomètre, un organisateur m’apprend que je suis 306e. Je sais qu’il sera ensuite aux 13e kilomètre et je mémorise donc l’information. La côte est un vrai mur, tout droit, démoralisant. Je me dis que si les jambes ne suivent pas, je gravirai les derniers mètres en marchant. Mais finalement elles ne rechignent pas trop à travailler et je franchis la difficulté au petit trot. Le cardio atteint les 160 de moyenne, mais à ce moment-ci de la course, c’est normal, je suis dans le bon. Suit une rapide descente technique en single track. Malgré les souches et les racines qui parsèment le chemin, certains descendent à tombeau ouvert pour récupérer quelques secondes. Je préfère faire redescendre ma FC car je sais ce qui m’attend : le deuxième mur du jour. Celui où chaque année la course se joue pour les meilleurs. Pour ma part, le but est juste de ne pas trop se mettre dans le rouge. Même en trottinant, le cardio monte jusqu’à 174 (98%). Pour la première fois depuis le début de la course, je commence à dépasser certains concurrents.
Dans la forêt
On entre à nouveau dans la forêt sur des chemins étroits mais où on peut généralement encore se dépasser sans problème. Cette partie du parcours est plus facile, avec quand même deux casse-pattes qui obligent à relancer. Un petit coup d’œil à la montre, ça va, la FC est stabilisée aux alentours de 161-162. Je sens mes jambes et en passant au 7e kilomètre je me dis que ça va quand même être long. Puis, je réfléchis un peu, et je me dis qu’il y a trois semaines, j’étais plus fatigué que cela quand il m’en restait 17 à faire. Alors je garde mon rythme et je continue à ne me préoccuper que de ma FC. Cela me réussit bien car je remonte les concurrents petit-à-petit. Comme d’habitude je ne trouve jamais de groupe qui court à mon rythme.
Aux 10 kilomètres je jette un œil sur le temps que j’ai mis. 56’10 à peu près. Je calcule donc que j’ai 1’10 de retard pour faire un beau 5’30 au kilomètre. Je sais qu'à l'exception d'une petite côte au 13e et le dernier mur au 16e, la fin du parcours est roulante et majoritairement descendante. En plus, le soleil fait son apparition. Commence alors à germer dans mon esprit l’espoir d’atteindre ces 5’30 au kilomètre. Je ne cherche cependant pas à accélérer mais juste à garder mon rythme et ma fréquence cardiaque reste assez stable autour des 160. A chaque petite relance je dépasse des concurrents dans le dur. Cela me donne le moral de voir que je suis frais par rapport à eux. Au 13e, le gars de l’organisation me signale que je suis maintenant 276e. J’ai donc dépassé 30 concurrents, ça gonfle un peu mon orgueil, je l'avoue. Maintenant c’est plein gaz jusqu’au pied de la dernière côte. Trois kilomètres avec de longues lignes droites où je peux prendre des coureurs en point de mire. Je m’applique à les rattraper au train. Au loin je vois une athlète que je croise presque à chaque compétition. En 2015, à une occasion près, elle a toujours terminé bien avant moi. Ca me motive et je vais la rechercher juste avant le pied du dernier mur. Cette côte, c’est 400 mètres de gros effort puis encore 400 ou 500 mètres de faux plat. Là, il n’est plus question de regarder le cardio, on y va avec tout ce qui reste dans le ventre. Je garde à l’esprit que le plus important est de pouvoir relancer dès le faux plat. Les jambes font mal mais je mords sur ma chique. Il reste maintenant moins d’un kilomètre et je me bats contre moi-même. Je sens que je suis occupé à faire un bon temps. Je ne termine pas au sprint car je n’aime pas cela, mais j’accélère quand même le rythme et je passe la ligne en 1h32’32. Pas mal, je me dis, je dois être à peu près à 5’30/km, j’y suis donc parvenu. Puis je joue un peu avec ma montre et je découvre que j’ai fait le parcours en 5’24/km. C’est pour moi une très belle surprise. Une prestation qui vient couronner une belle saison de CAP.
Conclusion
Quand j’analyse un peu ma saison 2015, je constate que mes plus belles courses, je les ai faites quand je ne me suis pas pris la tête au départ, que je n’ai pas cherché à ne pas perdre trop de temps dans les embouteillages du début. A chaque fois que j’ai fait le premier tiers un peu en dedans (sauf sur un 10 km) j’ai pu terminer très fort et au final, mon allure moyenne y a gagné. En plus, cela donne la possibilité de dépasser des concurrents au moment où on en a le plus besoin mentalement. Je vais méditer cela pour 2016.
Prologue
Les Crêtes de La Hulpe, ce sont 17 km (vendus pour 16,7) dont les 2 tiers se déroulent en forêt, sur des chemins parfois plus proches du trail que du jogging. Cette course me tient à cœur car elle se déroule dans mon village d’enfance et son parcours serpente sur les chemins que je connais comme ma poche. Sept crêtes, dont trois sont de vrais petits murs, viennent mettre les mollets des participants à rude épreuve.
Après un samedi après-midi passé à récolter des champignons et une soirée dégustation, non seulement de la récolte mais aussi des breuvages artisanaux plus ou moins alcoolisés de notre hôte j’ai pu passer une bonne nuit de huit heures. Comme je n’ai pas mal aux cheveux au réveil et que le temps bien que maussade n’est pas à la pluie, je me décide à y aller, sans me fixer le moindre objectif chronométrique. Je garde tout de même dans un coin de la tête le temps de l’année dernière (1h36’12 soit 5’36/km) qui m’avait un peu déçu.
Sur place, l’inscription ne prend que quelques secondes et un très court échauffement me permet de constater que la balade mycologique de la veille a laissé quelques traces dans les jambes. Cela me confirme dans mon choix stratégique : un premier tiers de course tout en retenue avec un cardio qui doit rester en dessous de 160. C’est d’autant plus important que deux des murs se succèdent aux 5 et 6e km.
Go, go, go
Contrairement aux précédentes éditions, cette fois une puce électronique permet de chronométrer le temps réel. Cela donne donc un départ moins chaotique car bien qu’il n’y ait que 560 participants, la route est assez étroite avec des voitures garées de part et d’autre. Les 800 premiers mètres sont en descente, ce qui est parfait pour l’échauffement. J’y vais à l’aise, histoire de faire monter doucement le cardio. Je sais qu’au kilomètre, après 200m de côte vient un goulet d’étranglement où il faudra de toute façon s’arrêter et puis marcher quelques mètres avant de faire la file indienne pendant une borne. Je perds beaucoup de temps dans ce passage (7’16 pour le 2e km) mais je ne cherche pas, contrairement à l’an dernier, à dépasser les coureurs plus lents à la faveur de passages un peu plus larges. Cela me permet de garder le cardio bien bas et de ne pas m’obliger à faire sans cesse des accélérations. Les 3e et 4e km sont favorables, principalement en descente et en plus situés dans un beau parc boisé. Je profite du paysage, je m’amuse même à identifier les champignons qui bordent le chemin. Je ne regarde ma montre que pour vérifier que la FC reste dans les limites fixées et je ne me préoccupe pas du tout de mon allure. J’entends déjà des concurrents au souffle court et je les plains car les choses sérieuses vont seulement commencer.
Dans le vif du sujet
On sort du parc et on se retrouve dans le joli petit hameau de Gaillemarde. Au pied de la première véritable difficulté du jour, au 5e kilomètre, un organisateur m’apprend que je suis 306e. Je sais qu’il sera ensuite aux 13e kilomètre et je mémorise donc l’information. La côte est un vrai mur, tout droit, démoralisant. Je me dis que si les jambes ne suivent pas, je gravirai les derniers mètres en marchant. Mais finalement elles ne rechignent pas trop à travailler et je franchis la difficulté au petit trot. Le cardio atteint les 160 de moyenne, mais à ce moment-ci de la course, c’est normal, je suis dans le bon. Suit une rapide descente technique en single track. Malgré les souches et les racines qui parsèment le chemin, certains descendent à tombeau ouvert pour récupérer quelques secondes. Je préfère faire redescendre ma FC car je sais ce qui m’attend : le deuxième mur du jour. Celui où chaque année la course se joue pour les meilleurs. Pour ma part, le but est juste de ne pas trop se mettre dans le rouge. Même en trottinant, le cardio monte jusqu’à 174 (98%). Pour la première fois depuis le début de la course, je commence à dépasser certains concurrents.
Dans la forêt
On entre à nouveau dans la forêt sur des chemins étroits mais où on peut généralement encore se dépasser sans problème. Cette partie du parcours est plus facile, avec quand même deux casse-pattes qui obligent à relancer. Un petit coup d’œil à la montre, ça va, la FC est stabilisée aux alentours de 161-162. Je sens mes jambes et en passant au 7e kilomètre je me dis que ça va quand même être long. Puis, je réfléchis un peu, et je me dis qu’il y a trois semaines, j’étais plus fatigué que cela quand il m’en restait 17 à faire. Alors je garde mon rythme et je continue à ne me préoccuper que de ma FC. Cela me réussit bien car je remonte les concurrents petit-à-petit. Comme d’habitude je ne trouve jamais de groupe qui court à mon rythme.
Aux 10 kilomètres je jette un œil sur le temps que j’ai mis. 56’10 à peu près. Je calcule donc que j’ai 1’10 de retard pour faire un beau 5’30 au kilomètre. Je sais qu'à l'exception d'une petite côte au 13e et le dernier mur au 16e, la fin du parcours est roulante et majoritairement descendante. En plus, le soleil fait son apparition. Commence alors à germer dans mon esprit l’espoir d’atteindre ces 5’30 au kilomètre. Je ne cherche cependant pas à accélérer mais juste à garder mon rythme et ma fréquence cardiaque reste assez stable autour des 160. A chaque petite relance je dépasse des concurrents dans le dur. Cela me donne le moral de voir que je suis frais par rapport à eux. Au 13e, le gars de l’organisation me signale que je suis maintenant 276e. J’ai donc dépassé 30 concurrents, ça gonfle un peu mon orgueil, je l'avoue. Maintenant c’est plein gaz jusqu’au pied de la dernière côte. Trois kilomètres avec de longues lignes droites où je peux prendre des coureurs en point de mire. Je m’applique à les rattraper au train. Au loin je vois une athlète que je croise presque à chaque compétition. En 2015, à une occasion près, elle a toujours terminé bien avant moi. Ca me motive et je vais la rechercher juste avant le pied du dernier mur. Cette côte, c’est 400 mètres de gros effort puis encore 400 ou 500 mètres de faux plat. Là, il n’est plus question de regarder le cardio, on y va avec tout ce qui reste dans le ventre. Je garde à l’esprit que le plus important est de pouvoir relancer dès le faux plat. Les jambes font mal mais je mords sur ma chique. Il reste maintenant moins d’un kilomètre et je me bats contre moi-même. Je sens que je suis occupé à faire un bon temps. Je ne termine pas au sprint car je n’aime pas cela, mais j’accélère quand même le rythme et je passe la ligne en 1h32’32. Pas mal, je me dis, je dois être à peu près à 5’30/km, j’y suis donc parvenu. Puis je joue un peu avec ma montre et je découvre que j’ai fait le parcours en 5’24/km. C’est pour moi une très belle surprise. Une prestation qui vient couronner une belle saison de CAP.
Conclusion
Quand j’analyse un peu ma saison 2015, je constate que mes plus belles courses, je les ai faites quand je ne me suis pas pris la tête au départ, que je n’ai pas cherché à ne pas perdre trop de temps dans les embouteillages du début. A chaque fois que j’ai fait le premier tiers un peu en dedans (sauf sur un 10 km) j’ai pu terminer très fort et au final, mon allure moyenne y a gagné. En plus, cela donne la possibilité de dépasser des concurrents au moment où on en a le plus besoin mentalement. Je vais méditer cela pour 2016.
par joelDi
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- jeanmarc
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Réponse de jeanmarc sur le sujet Fin de saison au sommet aux Crêtes de La Hulpe
Posted il y a 9 ans 1 mois #388690
merci pour le CR
je pense que tu as bien gerer le debut de course ce qui ta permis de finir avec un rythme tres bon
comme quoi la CAP c est aussi avec la tete
je pense que tu as bien gerer le debut de course ce qui ta permis de finir avec un rythme tres bon
comme quoi la CAP c est aussi avec la tete
par jeanmarc
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Réponse de Patrick57 sur le sujet Fin de saison au sommet aux Crêtes de La Hulpe
Posted il y a 9 ans 1 mois #389264
Bravo Joël pour ta course et ton chrono !!
Belle gestion de course qui couronne une belle année 2015 et qui augure du bon pour 2016 !!
Bonne récup et bonne fin de saison !
Belle gestion de course qui couronne une belle année 2015 et qui augure du bon pour 2016 !!
Bonne récup et bonne fin de saison !
par Patrick57
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