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Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course !

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Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course ! a été créé par Pache

Posted il y a 9 ans 2 mois #382412
Hello tout le monde ! Nous voilà à J+9 de la course qui a occupé mon esprit (et mes jambes) depuis maintenant plus de 3 mois : le triathlon XL de Gérardmer.
Petite présentation pour ceux qui ne connaissent pas :
- 3 courses au programme de ce weekend : format sprint (500m-20km-5km), DO (1500m-40km-10km), et pour moi, format XL (1900m-93km-21km)
- 4500 concurrents sur l'ensemble des trois courses
- le top du top (du top) de l'organisation en triathlon !
- les 3 courses sold-out de longs mois avant la date de la course, d'où la nécessité de s'y prendre très tôt !
- le tout à 1h30 de la maison, que demander de mieux ? :)

Quelques mots rapides sur la préparation que j'ai réalisé, sans détailler outre mesure car tout se trouve dans mon suivi :
- reprise en douceur après mon entorse début avril après 4 mois d'arrêt complet de sport et +5kg sur la balance
- en mai j'augmente progressivement les sorties vélo
- fin mai, mon concours de fin de 6eme année
- juin-juillet-août : on envoie la sauce, en moyenne c'est du 10h par semaine, des grosses semaines vélo à plus de 200km, du dénivelé (Ventoux :evil: ), des reconnaissances du parcours avec les copains qui se soldent sur une grosse assiette de frites et une bonne bière, pas de prise de tête ! J'ai franchement profité de cet été au maximum :)
- à deux semaines de la course ce petit souci à l'oeil, sans conséquence heureusement mais qui m'a tout de même empêché de nager pendant 3 semaines, et qui a fait planer l'ombre d'un forfait de dernière minute. Je ne vous cache pas que cela m'aurait collé un énorme coup sur la tête, heureusement ce ne fut pas le cas !

La veille :

Le parc à vélo était ouvert de 14h à 18h le vendredi. Arrivée tranquille sur les lieux vers 16h, retrait des dossards et des sacs de transitions (je détaillerai plus loin, les transitions…. :blush: ), toutes mes affaires sont déjà prête dans mon sac de sport, on peut passer tout déposer dans le parc, au moins ça sera déjà ça de fait demain matin, c'est du stress en moins, je prends. Car en effet, je sens que la pression est clairement montée d'un cran. Je sais que j'ai fait une bonne préparation, mais cela n'empêche que je me lance sur un half-ironman alors que je n'ai même jamais fait de DO… Un pas de géant quoi !
À 18h c'est l'ouverture de la pasta party, comprise dans l'inscription à la course (145€ en tant que licencié). Eh bien franchement, ils ne se foutent pas de la gueule du monde : buffet d'entrée avec salades en tout genre, pâtes et sauces multiples proposées, buffet de desserts et de fruits, fromages sur les tables, bière à volonté (une seule, mais une quand même :) ). Je mange donc une bonne assiette avec les compagnons de course du lendemain, et à 20h on se quitte, chacun rentre à son logement sauf… sauf moi. Et oui, j'ai un ami qui peut me loger dans la vallée voisine, seulement il était en Belgique la journée et n'a prévu de rentrer que vers 23h… J'ai donc 3h à tuer :
- je refais en voiture la boucle vélo pour voir où sont situés les ravito
- je me balade dans La Bresse en regardant les annonce immobilières dans les agences (d'ailleurs c'est vraiment pas cher !)
- je me balade dans Cornimont en attendant mon pote, dont le chalet se situe dans ce bled paumé au coeur des Hautes-Vosges :)

Enfin le voilà, on s'installe en vitesse, 2 verres de cidres et au lit pour une courte nuit : il est déjà minuit et le réveil sonnera à 6h15 demain matin.

*Driiiiiiing*

Comme d'habitude, je saute les 2 pieds hors du lit contrairement aux jours où il est question de bosser, je crois que nous sommes tous ici atteints de cet étrange syndrome.
Pour le petit dej, c'est du classique d'avant course mais en plus chargé : pain de mie, biscotte, miel. En grande quantité vu la journée qui m'attend !
Comme prévu, décollage à 7h45 pour arriver vers 8h15 à Gerardmer, ce qui me laissera 1h15 pour retrouver les copains, passer au parc à vélo me changer, et aller au départ natation, ça devrait le faire largement. La voiture affiche 5 degrés, temps idéal pour aller barboter dans un lac de montagne…

Enfilage de la combi sous les tentes prévues, mais cette fois j'anticipe les irritations au niveau du cou et des aisselles, et je m'enduis de vaseline en prévention. Une fois les mains couverte de ce lubrifiant, j'ai un peu de mal à enfiler la combinaison, mais je me retrouve tant bien que mal sur la plage du départ avec 15min d'avance, ce qui me laisse le temps d'aller faire trempette pour constater la température glaciale de l'eau qui est à… 21 degrés ?!? Je suis encore étonné qu'elle ait pu être aussi chaude après ce qu'il était tombé comme pluie récemment et les quasi-gelées des nuits précédentes.
Petite commission dans la combi, le rituel, puis je ressors de l'eau à l'annonce du speaker, dans 2min on partira pour plus de 6h d'effort (en ce qui me concerne).

Musique boum boum à fond dans les enceintes, tout le monde qui tape dans les mains, et PAAAAN !! Il est temps de se jeter à la baille ! Enfin, se jeter, c'est un bien grand mot, étant donné qu'avec mon entrainement en natation, j'ai pris la décision de partir dans les derniers et sur un côté afin de prendre un virage large à la 1ère bouée. Tient d'ailleurs, c'est marrant mais sans lentilles, je ne la vois pas cette bouée… Tant pis, je prends les pieds d'un mec que je ne lâche pas et je nage. Plutôt pas trop trop mal d'ailleurs puisque quand je jette un œil au chrono, je vois que je suis nettement sous les 2min/100m, exploit pour moi après une prépa tronquée !

Tant bien que mal la première bouée se dessine, pour le virage large c'est loupé, je me retrouve à l'intérieur à brasser. Tant pis, ça râle derrière mais moi je ne suis pas pressé, je veux juste sortir de l'eau sans trop avoir souffert car je sais que le gros de ma prépa était axé vélo et CAP, c'est là que je reprendrai du monde ! Quelques pauses nécessaires pour enlever la buée des lunettes me font perdre quelques secondes mais franchement, je me dis que je m'en fous, je préfère nager sereinement avec quelques secondes de retard.
Après 1400m, on arrive à la sortie à l'australienne : je me redresse, la tête tourne, je vois flou, je n'essaye même pas de courir sur le sable, je marche tranquillement les 20-30m en respirant bien profondément, et je replonge pur les 500m restant avec un virage. Cette fois je vois bien la bouée donc je garde ma propre trajectoire. On continue à respirer tous les 2 temps, sans s'essouffler, j'évite les coups tant bien que mal, et voilà déjà que je vois le fond du lac, je lève la tête, voilà la sortie de l'eau que j'attendais et redoutais tant. Je finis donc cette première partie en 36'45, temps qui me convient parfaitement puisqu'avec mon souci oculaire, je m'étais rabattu sur un 40min.

Voilà donc la fameuse transition… 8min20, que dire… :D
Je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir trainé : j'ai toujours trottiné entre la sortie de l'eau et la tente, en attrapant mon sac avec les affaires de vélo au passage, en ayant déjà retiré le haut de la combi, les bonnets et les lunettes.
Mais il fait froid ce matin, alors je prends bien le temps de me sécher, puis j'enfile, par dessus la trifonction, un maillot de vélo manche courte en me trompant de manche, je corrige, puis un maillot manche longue, je galère avec le zip. Puis vint le long moment du séchage de pieds pour pouvoir entrer dans les chaussettes sans trop en baver. Chaussures de vélo, porte-dossard, ça fait 8min tout ça ?? ☺
Je cours au vélo et l'enfourche, ok j'ai pris trop de temps, mais au moins je suis bien lucide et bien frais pour les 5h45 restantes !


Pour le vélo, on nous a servi au programme 3 tours de 31km chacun et 600D+ par tour. Je le connais sur le bout des doigts et jusqu'au bout des pneus. 3 difficultés par tour à gérer, peu de plat pur dérouler, profil qui me convient, parcours fermé à la circulation : c'est le top pour faire les descentes à fond en sortant large à chaque virage !
Le maitre mot pour cette discipline est : SOUPLE. Hors de question de se mettre dans le rouge, sans expérience sur la distance c'est juste bon pour se cramer pour le semi.

On sort de Gerardmer en 3min, et c'est parti pour la première ascension : le Poli. Revêtement moisi, je gère, le cardio est bas, je n'ai pas froid, mal nulle part, je suis sur les bons rails ! Je commence à doubler des gens, ça me surprend d'ailleurs car je ne force pas… Mais évidemment il y a 300-400 guguss qui m'ont doublé à la transition, donc y'a forcément des moins bons que moi à reprendre ! (notamment une connaissance qui finira en plus de 8h dont 3h05 sur le semi... dur dur). La côte passe bien, au sommet 1er ravito (il y en a 3 par tour, solide + liquide à chaque fois). Je chope 2 bidons, un d'eau et un de boisson Overstim's dont j'appréhende la dilution, qui au final est très bien faite ! Pour le ravito solide je ne prends jamais rien puisque j'ai en poche 4 barres dont j'ai l'habitude à l'entrainement.
On redescend, un peu de plat, je peste contre des groupes de 10-15 mecs qui draftent comme des porcs (mais que je double quand même sans forcer) puis 2eme difficulté : le col des Feignes sous Vologne. C'est très roulant, la pente est régulière, ça se monte au train. Plutôt TER qui TGV en ce qui me concerne, mais le sommet est vite atteint, avec le 2eme ravito où je ne prends rien. Re-descente, puis c'est parti pour le col de Grosse Pierre, qui fait la liaison entre La Bresse et Gerardmer. Rien à signaler, ça grimpe facile, je double, ravito au sommet où je mange ma première barre, je balance les 2 bidons et en reprend 2 pleins, puis on descend sur Gerardmer. La descente, un vrai régal quand on sait qu'on a la route pour soi !! Je prends la corde à chaque virage, jamais sous les 55-60km/h. Mais par contre, qu'est-ce que je me les pèle… D'ailleurs c'est marrant, d'habitude j'ai mal aux pieds dans mes chaussures, mais là je ne les sens plus tellement il sont gelés… C'est donc un mal pour un bien :D
Au milieu des 8km de la descente il y a une petite portion qui grimpe à nouveau sur 400-500m, on ne force pas quitte à se laisser doubler, je ne suis pas pressé de toute façon. Puis on plonge sur Gerardmer pour la fin du premier tour, un coup d'œil au chrono : 1h10 !!! Mais merde Pierre, qu'est ce que t'as foutu, à l'entrainement tu poussais un peu pour faire 1h15 et là tu sors 5min de moins, ça n'augure rien de bon pour la fin, juste des jambes dures en vue… Bref il y a intérêt à ralentir pour la suite, sinon ça va être compliqué sur le semi…
Mais on va pas non plus s'arrêter pour s'étirer, on attaque le tour 2 ! C'est reparti pour le Poli : toujours souple, je double moins de monde mais je double toujours. Il y a pas mal de supporters qui mettent une bonne ambiance, à coup de tambours et de corne de brume, c'est le top. Je me retiens néanmoins de me dresser sur les pédales, chaque watt d'énergie économisé sera utile plus tard ☺ Ravito, changement des bidons, descentes, plat et dépassement des mecs qui draftent, Feignes sous Vologne, ravito où je prends une barre de ma poche, je pense bien à boire même s'il fait moins de 10 degrés et que je n'ai pas soif du tout. Tout se passe vraiment bien, Grosse Pierre, changement de bidon, COURANT D'AIR au moment ou le premier me dépasse à au moins 10km/h de plus que ma vitesse (petite déception, j'espèrais boucler mon 2ème tour avant que lui ne finisse son 3ème… Mais il se trouve que c'est un ancien cycliste pro, suspendu 2 ans pour dopage à l'EPO, qui s'est reconverti en triathlète et qui rafle tout… D'ailleurs cette année il a explosé de 5min le record vélo de l'épreuve, donc ça jase pas mal du côté des pros quand on sait qu'il y a 8500€ pour le vainqueur), descente, petite portion montante toujours en souplesse en me laissant doubler, Gerardmer, en avant pour le 3ème tour ! En passant sous la ligne, petit coup d'œil au chrono : 1h08, plus vite que le précédent… Décidemment je ne comprends pas, je ne force pas et je vais de plus en plus vite…

Cette fois la barre est engloutie au sommet du Poli (à chaque tour je mangeais 1 ravito plus tôt que le tour précédent, pour avoir bien eu le temps de digérer avant le semi !). Pour le coup, sur ce tour, j'ai vraiment levé le pied dans cette montée, mais c'est vraiment volontaire, j'ai décidé de laisser filer 2min si possible par difficulté, de bien mouliner SOUPLE. Je bois bien, changement de bidons au sommet, et on descend. Ça commence à devenir monotone, mais tout va bien, les cuisses ne sont pas dures du tout, la FC est dans les chaussettes, ça sent bon cette histoire. Je suis donc sur le plat, en route vers le col des Feignes sous Vologne, et même s'il y a beaucoup plus d'espace entre les concurrents, je dépasse toujours des gars, voire des groupes de 5-6 mecs qui se suivent et se relayent (évidemment, cette année il n'y a pas d'arbitres). Pour ma part, je me colle à gauche de la route, je fais l'effort en solo, même si certains tricheurs ne l'entendent pas de cette oreille. Et c'est donc après avoir doublé un de ces groupes, que j'ai la vraie MAUVAISE SUPRISE d'entendre un mec derrière moi. J'imagine bien son raisonnement : pourquoi se faire chier à rester dans un groupe de 5-6 alors qu'à notre gauche y'a un type tout seul qui nous double facilement et qui va me faire gagner 2min sans effort sur mon tour ?!? :angry: Eh ouais mon gars, sauf qu'à moi on ne la fait pas ☺ Je le laisse suivre une dizaine de secondes, le temps de nous repositionner tous les 2 en tête du groupe où il était, bien sur la droite de la chaussée, un coup d'œil sur la gauche pour m'assurer de ne pas créer un gros accident, et en moins de temps qu'il n'en faut pour faire un tour de pédalier, je me dresse sur les pédales et je fais un écart violent qui me fait traverser la route et me retrouver seul sur la gauche (là où je serais encore s'il m'avait laissé tranquille ce crétin), en danseuse. Un coup d'œil sur la droite maintenant, pour constater que le mec est resté scotché en tête du groupe, que c'est lui qui fait l'effort et qu'il s'est redressé. Allez ciao les tocards, on se revoit à l'arrivée :D :evil:

Evidemment, je ne les revois pas dans le col des Feignes, quelques autres mecs me dépassent puisque je lâche des minutes pour rester bien frais. Cette fois ci, au pied de la montée je bois un coup, je vide les 2 bidons par terre, j'en changerai au somment de toute façon ! Le ravito pointe le bout de son nez, bidons pleins (que je viderai au pied du Col de Grosse Pierre avant d'en changer encore au sommet). Dans cette dernière difficulté, j'y vais ultra light car malgré l'état de fraicheur apparent, je ne sais pas comment je vais me sentir en posant le vélo, je n'ai jamais enchainé la CAP après une aussi longue distance… Je double malgré tout quelques personnes qui n'ont pas vraiment le physique de grimpeur, ravito au sommet, j'embarque un bout de banane uniquement, et des bidons pour me lester pour la descente. Descente que je fais quasiment en roue libre et remuant mes jambes pour bien détendre les muscles. Du coup je me fais reprendre par les mecs que j'ai déposé dans la montée et qui poussent encore comme des bœufs, le genre de mec un peu balèze qui descend 10kmh plus vite que moi sans pédaler, qui me mange sur le plat car il a des quadri 2 fois comme les miens, mais qui ne vaut rien dès qu'il y a plus de 2% de pente :D Pour info, les 5-6 gars comme cela qui m'ont doublé dans la dernière descente, je les ai tous repris dans les 2 premiers kilomètres du semi ;)
Tour 3 : 1h18, certes j'ai perdu des places et des minutes, mais je suis frais au maximum pour courir !


J'arrive donc pour la dernière fois sur Gerardmer en vélo, mais cette année, pas question de jouer au con en essayant de déchausser avant de sauter du vélo en marche : à la ligne au sol, je m'arrête, pose tranquillement pied à terre, et trottine doucement vers mon emplacement vélo. J'y enlève les chaussures et commence à aller vers la tente pour récupérer mon sac de course à pied, je ne sens plus mes orteils… Je prends donc un peu de temps pour les mobiliser manuellement, assis sur un banc sous ma tente, quasiment seul, je fais bien les lacets (pas questions de lacets élastiques, je vois pas l'intérêt de gratter 30sec à T2 sur une épreuve de 6h, à moins de jouer la gagne !).

Je m'en vais donc vers la sortie du parc à vélo, et je constate avec bonheur que les jambes répondent à merveille !! Ça tombe pas mal puisque je vais devoir encore m'en servir pour 1h45-1h50, si tout va bien ! Surtout que je connais le parcours (3 boucles autour du lac), il est loin d'être plat.

En avant donc pour ces 21km de course, ça fait longtemps que j'ai pas fait une telle distance d'ailleurs, espérons que ça se passe bien ! Evidemment les organisateurs ont compliqué le truc en installant des escaliers, sous lesquels les spectateurs peuvent passer pour circuler sur le parcours, et afin de nous faire emprunter une passerelle flottante installée pour l'occasion (qui se finit également par des marches…)
L'allure est bonne, je respecte le plan de course qui est constitué d'objectifs à court terme, à savoir les ravito : il y en a 3 par tour de course, ça me fait donc 9 objectifs intermédiaires sur la course, et psychologiquement, ça aide énormément !!
L'organisation a mis en place un système de bracelets de couleur pour savoir à quel tour nous en somme et à quel moment on peut franchir la ligne d'arrivée. Cela est également très pratique pour me rassurer quand je me fais doubler par des fusées qui doivent tourner vers les 4'-4'10"/km à vue de nez (quand moi je suis vers les 4'45"-50"). Ces mecs longilignes ont déjà le bras couvert de bracelets, alors que moi j'ai mon pauvre chouchou noir :D Mais du coup je constate également que tous les mecs qui me doublent sont en avance d'un tour (voire 2 !) sur moi (donc clairement meilleurs que moi), et que je double énormément de gens qui sont dans le même tour que moi !! Je dépasse également des mecs qui ont un tour d'avance et qui craquent, mais je ne m'en préoccupe pas car il sera impossible pour moi de les reprendre, sauf s'ils explosent complètement. Je me concentre sur ma respiration et sur les gars que je remonte, ça me boost à fond !! Un coup d'œil sur le cardio : à peine 80% FCmax, ça grimpe dans les montées mais c'est normal, pas d'inquiétude ! Au premier ravito je chope un gel anti-oxydant, ça fait longtemps que j'en a pas pris un mais je sais que je tolère, donc pas de crainte. Un verre d'eau pris en marchant (d'ailleurs je marcherai pour boire à chaque ravito, je préfère ça plutôt que de m'étouffer). Dès que j'ai tout avalé je repars, et au km 3 environ je croise un pote et sa sœur en mode supporter, eux font les épreuves du lendemain. Ça fait du bien au moral, gonflé à bloc. J'arrive sur la zone d'environ 1200m où on croise les gens devant nous, et je croise tout de suite un type que je connais, avec qui j'ai déjà roulé. Merde je le pensais derrière moi !! Mais j'ai 18km pour le reprendre, il doit avoir 7min d'avance sur moi, on va voir ce que ça donne ! Objectif ravito 2, eau + chips car j'ai une grosse envie de salé ! Puis long faux plat descendant jusqu'au 3ème ravito, je déroule, eau+chips toujours, et j'arrive à la fin du premier tour, où l'on me donne mon 2ème chouchou, un vert cette fois il me semble ☺

Passage des marches irrégulières, ça crampe pas mal autour de moi, mais pour ma part tout baigne, les sorties trails doivent bien m'aider dans ces moments comparativement aux mecs qui ne font que de la route !

Comme le 1er, le 2eme tour commence par une côte, puis une descente en bas de laquelle se trouve le 1er ravito. Je baisse l'allure dans la montée, autour de moi c'est l'hécatombe, d'ailleurs je dépose un ami qui vaut presque 5min de moins que moi sur 10km, à mon grand étonnement ! Je bascule dans la descente, je vois qu'il ne suit pas, c'est bon ça !! Pause ravito, eau+chips encore, et je repars sur mon rythme mais la pente qui s'élève à nouveau fait brutalement couiner mes ischios à gauche… Je sens que c'est à la limite de cramper, alors je baisse l'allure et adopte une foulée bien rasante qui m'évite de plier trop la jambe, ce qui déclencherait à coup sûr la crampe. Aïe Pierre, comment tu vas te démerder, il reste 10km et ça commence à coincer, là je me dis que ça va être chaud. Je ralentis, mais trottine toujours, et j'essaye doucement de masser l'arrière de ma cuisse pour faire passer la tension musculaire. La route redescend un peu heureusement pour moi, mais ça grince toujours… je vois mon pote qui me gueule dessus en m'encourageant. Je lui dis que ça tire fort, il me crie "mais non t'es bien !! allez tu finis !!".

Bordel de merde, il a raison mon pote, il n'est pas question d'abandonner. Là je me mets en mode pensée positive. Je me vois franchir la ligne, taper les mains de tous les gosses qui les tendent le long du tapis rouge à l'arrivée, à côté duquel je suis déjà passé 2 fois sans pouvoir l'emprunter. Je me repasse en mémoire tout l'été de préparation que je viens de passer, je me revois sur les pentes terribles du Ventoux, ou autour de ma piste d'athlé à enchainer les 400m ou les 800m sous le soleil et la chaleur. Je pense à mon pote devant que je dois reprendre, et à celui derrière que je ne veux pas voir revenir. J'entends la petite voix dans mon oreille qui me dit : "écoute Pierre, ça fait 3 mois que tu penses triathlon, tu manges triathlon, tu dors triathlon, tu vis triathlon, tu vas franchir cette putain de ligne d'arrivée avec les 2 bras en l'air et on te mettra cette putain de médaille autour du cou, et tu te lamenteras après".

Je crois que j'ai refait le plein de motivation pour les 10km restant là. J'oublie que ça tire, d'ailleurs ça ne tire plus… J'allonge à nouveau la foulée, je peux reprendre mon allure de croisière aux alentours des 5'/km. Et j'arrive sur l'aire de croisement. Il est l'heure de voir où j'en suis par rapport à mon pote que j'avais croisé au 1er tour au tout début de la zone… Je cours, 10s, 20s, 30s, 1min… Merde, il m'a tracé ? Pourtant c'est pas un coureur, il est plus vélo lui ! Et là, au bout de 1min30, je le croise comme par magie. J'ai repris 3min sur un tour et il m'en reste 1 et 1/2, ça va le faire !

Next ravito, marche et eau+chips comme d'hab, puis je déroule sur le faux plat descendant jusqu'au 3eme ravito du tour, où rebelote, eau/chips. J'attaque les marches, ça tend un peu mon ischio cette fois mais je cours toujours pour les monter et les descendre. D'ailleurs j'entends "Ooooh, waaaaw,, la vaaaache" qui émanent du public massé autour de ces escaliers de torture. Je sais que c'est pour moi puisqu'à part moi, tout le monde marche ces courtes montées et descentes, tout le monde crampe. Salauds d'organisateurs marmonnent-ils tous, mais moi je m'en fous, je les dépose, je chope le 3ème chouchou rouge et j'attaque le 3eme tour.

Coup d'œil au chrono au 14eme km, je passe en 1h09:xx, donc toujours sous les 5'/km de moyenne, mais je sens bien que les jambes durcissent et que je vais devoir lâcher du leste sur le dernier tour, tant pis, je veux cette médaille !

La montée avant le 1er ravito est vraiment dure, et pour la première fois (hors ravito), je me contrains à marcher un peu pour ne pas exploser le cardio et les jambes. Juste une 50aine de mètres, les derniers de la difficulté, puis je relance immédiatement et arrive au ravito, où je passe plus de temps qu'aux autres tours. Je mange plus et bois un peu plus, histoire de justifier mon arrêt :p

Je continue à dépasser beaucoup de monde, mais ils ont tous des bracelets en moins que moi. Néanmoins, ça me pousse à continuer l'effort, je ne me fais que très peu doubler par des mecs dans le même tour que moi.

Et immédiatement, je relance. Certes sur un petit rythme bien en deça des 5'/km, mais dans la montée je cours et c'est l'essentiel. Je croise une dernière fois mon pote qui m'encourage, et j'arrive à la zone de croisement : je suis tout juste à 1min de mon pote devant !!! Et celui de derrière ne recolle pas !! Mais malgré tout ce que ça peut donner comme motivation, la petite côte avant le 2eme ravito du tour, dont je n'ai pas parlé jusqu'ici puisqu'elle se passait bien à chaque fois, me contraint à aligner quelques pas de marche, encore une 50aine, puis à souffler au ravito, une bonne 30aine de secondes. Il me reste alors 3km pour essayer de rejoindre mon pote, mais les jambes sont dures, les ischios sont contractés à mort, les genoux couinent aussi. Même en faux plat descendant, je peine à maintenir mon allure autour des 5'10/km. J'arrive au dernier ravito à 500m de l'arrivée, évidemment je ne m'y arrête pas, je prends juste un verre d'eau à la volée et je me le vide sur le crâne histoire de finir bien lucide ! A nouveau les marches, hors de question de marcher à 200m de l'arrivée ! J'arrive sur la zone de distribution des chouchou ou on m'envoie dans le dernier couloir pour prendre le Graal, le chouchou jaune, celui qui évite de se faire diriger vers un tour supplémentaire et qui m'autorise à enfin rallier ce tapis rouge auquel j'ai si souvent pensé tout au long de ces 6h10 de course.
Franchissement de la passerelle flottante, 6 dernières marches, et là j'entends le speaker donner mon nom. C'est un truc de dingue, j'arrive enfin sur ce tapis, mon tapis !! Ça fait 3 mois que je trime à l'entrainement pour avoir le droit de courir dessus et enfin j'y suis !! Les deux poings serrés je m'y engage à grandes enjambées, et comme je l'avais imaginé, je m'applique à taper TOUTES les mains tendues et je savouuuure ce moment, les larmes aux yeux, c'est génial !! J'ai 4 amis qui sont là sur le côté que j'entends gueuler en arrivant, c'est un plaisir indescriptible !!

Voilà, je l'ai fait. J'ai bouclé mon premier triathlon XL en 6h12, et j'en suis super fier !! ☺

Très content de ma gestion de course, jamais dans le rouge en vélo ni en course jusqu'au 15-16eme km.
Pour la petite anecdote, mon pote devant moi finira 12sec avant moi, et celui derrière, 45sec après. Et un autre a fini 10min devant, mais il est clairement meilleur !
par Pache
Les utilisateur(s) suivant ont remercié: Patrick57

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Réponse de naucala sur le sujet Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course !

Posted il y a 9 ans 2 mois #382423
Félicitations Pierre,belle performance. tu es très organisé dans ton approche de la compétition et tu as su gérer ta course avec beaucoup de discernement.
par naucala

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Réponse de jordan40 sur le sujet Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course !

Posted il y a 9 ans 2 mois #382426
Pouaaahhh quelle course !!! Bravo pour le chrono (qui laisse envisager d'autre tout aussi bon ) et pour le CR , on s'y croirait ;) Bonne récup :)
par jordan40

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Réponse de Francistador sur le sujet Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course !

Posted il y a 9 ans 2 mois #382429
Bravo pour ce compte rendu, et félicitation pour ta course.

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Réponse de Jen37 sur le sujet Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course !

Posted il y a 9 ans 2 mois #382435
Bravo pour cette superbe course quel beau chrono :woohoo:

Merci de nous avoir fais revivre toutes ces superbes émotions dans ton CR :)
par Jen37

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Réponse de secalex sur le sujet Half-Ironman de Gerardmer, ma plus belle course !

Posted il y a 9 ans 2 mois #382468
Bravo à toi.

Une bien belle course très bien gérée. ;)

Merci pour ce super CR qui donne envie. :)
par secalex

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