Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire]
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Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire] a été créé par personne
Posted il y a 10 ans 6 jours #340994
Et voilà, en cette mi-novembre, me voici partis pour ma dernière course de l’année. J’ai choisi le semi-marathon de la vente des vins de Beaune car, a) ce n’est pas trop loin de chez moi, et j’aime bien faire les courses locales, b) ça sera l’occasion de voir des amis de longue date que je n’ai pas vu depuis longtemps, et c) Beaune est à priori un cadre plus que sympathique. On va régler le petit c : pas de belles photos de vigne aux couleurs automnales de ma part. Malheureusement, le climat a été assez pourri ces dernières semaines, et donc plus de feuillages sur les vignes vaincues par des litres d’eau.
En ce qui concerne la course, le départ est à un confortable 14h, ce qui permet de partir dans le calme avec femmes et enfants, de se rendre au forum pour retirer le dossard déjà envahi par le monde deux heures avant le début de la première course, et ensuite direction les amis pour les retrouver après leur matinée dégustation. Ils profiteront d’un bon plat de bolognaise tandis que je me contenterais de mon Gatosport. Et oui, vive les estomacs délicats. Mais je ne veux pas prendre de risque, alors je suis raisonnable, me contentant de quelques pates chipées à ma fille n°2. Ensuite en route pour le point de départ situé en centre-ville, mes amis devant rejoindre leurs amis participant au 10 km partant 20 mn avant le semi, ça me laisserait le temps de m’échauffer brièvement.
Encore une fois, placé bizarrement. J’avoue que j’hésite. Soit on se place direct, mais on attend dans ce cas-là au moins 20 minutes en profitant certes d’une bonne position, mais perdant l’échauffement. J’ai choisi de m’échauffer un peu plus, et plus près de l’heure du départ (je suis plutôt long à chauffer), et n’ai patienté que environ 10mns. Je me suis ensuite faufilé moyennant une escalade de barrière dans la foule pas trop compact environ 20 mètres après la ligne. Donc pas idéal, mais pas si pire. De toute façon, il y a des gens pas à leur place dès les premières lignes. Donc, au moins, ça me servira de guide pour partir pas trop vite sur les premiers kilos que je me dis pour me réconforter.
Place au traditionnel ban bourguignon les mains en l’air avant le départ, le loupage de décompte au départ, et nous voilà parti au deuxième décompte. Et ça part mal. Ça n’avance pas, un virage plus une patte d’oie créant un trafic un peu chaotique. Sans compter ceux s’arrêtant sur le bas-côté pour faire la bise à leur famille (Si si). Le premier kilomètre se fait donc de manière un peu tendue, comme d’habitude en fait, mais ça double plutôt bien, enfin disons dans la bonne humeur. Premier kilo abattu en 4:37, pour une FC moyenne de 171 et max de 179, bref plutôt cool, mais ça ne va pas durer. Enfin plutôt cool, je suis déjà à la fin de ce kilomètre à 90% de ma FMC, et je ne repasserais pas en dessous. Et en fait, je m’en fiche . Car aujourd’hui, j’ai décomposé le parcours en un premier 10km plat (ou presque), et un 10 km de montagnes russes. Mon plan : je cours à "fond" les dix premiers kilos, et je grimpe à encore plus à "fond" les montagnes russes. Aquila, spéciale dédicace, c’est à cause de toi que j’ai choisi cette tactique. Mon semi précédent a été fait à 93% de FCM en moyenne sans trop de souci, je sais donc que j’encaisse plutôt mal ces FCs. C’est aussi des FCs que je pratique beaucoup à l’entrainement, donc je "sens" aussi quand je suis vraiment dans le rouge, donc je jette un œil sur le cardio de temps en temps quand je sens que ça tape un peu histoire de me rassurer ou de me freiner, mais je ne me fixe pas de limite. Enfin si, mais j’en suis encore un peu loin. Du coup, je serais entre 90 et 95% de ma FCM dès le deuxième kilo, et à peu près comme cela jusqu’au kilomètre 21. C’est fou, mais c’est comme ça le bourguignon, têtu comme des cochons quitte à rentrer dans le mur, et je ne vous parle pas du caractère si vous vous avisez à faire une remarque sur la débilité de l’approche .
Après ce premier kilo en ville, on passe directement dans le vif du sujet, les vignes. La pluie étant tombée non-stop le vendredi, les routes vigneronnes sont aussi empruntées par des torrents d’eau, ce qui limite la progression du flux des coureurs en supprimant environ 1/3 de la route disponible. Cela monte en plus doucement mais surement, c’est donc un mélange trail dans les parcelles et sur la route qui me permet de remonter gentiment les concurrents. Kilos suivant en 4:20, 4:23, et 4:17. Toujours pas dans l’allure, toujours déjà au-dessus du seuil théorique, une douleur au mollet (toujours la même quand je cours un peu vite, elle passe après les premiers kilos). Bref, un début de course classique.
Au kilo 5, le premier village vigneron se profile. Pommard. Un de mes vins rouge préféré. Par réflexe, la main se porte direct sur la gourdasse dans le dos, une giclée de potion, une grimace de dégout avec la déception du gout citron plutôt que la saveur Pommard 2003 tant espérée (j’en ai retrouvé un à la cave ce dimanche matin d’ailleurs, je l’ai informé de sa mise à mort dans les règles de l’art le week-end prochain). Sous le choc de la déception, vla t’y pas que je me retrouve à forcer l’allure. 4:09 p, à FC toujours dans les stratosphères. Arrivée à Volnay, tentative à la gourde. Rhaa, toujours pas le gout vin rouge, ça reste cette cochonnerie de boissons de l’effort. J’ai besoin de plus là, je suis partis pour faire n’importe quoi, j’ai besoin d’une vrai boisson. Et je ne vous parle pas de ma déception de ne pas avoir vu de verre de vins au ravito à Pommard, j’ai dû confondre avec la Saint Vincent, erreur d’agenda au combien funeste.
Mon sang commençant à tourner au blanc par manque de vin rouge, je quitte Volnay direction Meursault toujours plus énervé, me lançant sur les routes vigneronnes accueillant des litres d’eau à défaut de vin et en sautant dans les flaques autant pour me défouler que pour me venger de mes adversaires qui prennent à malin plaisir à me cracher dessus. De plus, les flaques sont la ligne directe, pas envie de faire du rab aujourd’hui. Et si comme moi gamin vous avez appris à sauter dans les flaques, vous savez qu’il faut mieux être celui qui saute à pied joint dedans que celui qui se marre sur le côté. Plus sérieusement, après les premiers kilos qui montaient, me voilà donc à parti du 7 à redescendre légèrement, et donc les allures qui vont avec: 4:02, 3:57, 4:02, 4:06 pour finir par traverser le parc du Château de Meursault (La Grande vadrouille ) à un tout rond 4:00. De jolies allures, une FC toujours haute, trop haute, mais je me sens bien, et plein de jus. Je continue, et commence même à rêver de belles choses. Mais je sais que le plus dur reste à faire. Meursault marque la fin des dix premiers kilos (abattu en 41:54), et le début de la phase ascension. Ma montre est réglé sur une rythme de 1h28, j’ai une trentaine de secondes de retard sur ce planning, vu le profil, je me dis que mon objectif de 1h35 est bien parti, et que le 1h30 est presque envisageable, même si j’ai toutefois un profond respect pour les montées qui s’annoncent. Ce n’est pas les Alpes, mais ça monte parfois bien raide.
Pour sortir de Meursault, ça monte, régulièrement mais longtemps. J’avais eu le déplaisir de le découvrir lors d’une Saint Vincent, et bizarrement aujourd’hui à "jeun" et bien préparé, la monté de deux kilomètres se fait à bon train, et en bonne aisance. Gros moment plaisir. 4:13 et 4:25 pour ces deux kilomètres de monté dans le village avec respectivement 35 et 15m de dénivelés. Ensuite, redescente sur Volnay. J’en profite pour récupérer à un pépère 4:02 dans la descente du K13 (+5m, -20m) avec les quadriceps qui brulent et hurlent, mais pas autant que les chaussures des concurrents. C’est là que je me dis qu’en fait, je suis en grande forme. La montée c’est bien passé, même si j’avais repéré et commencé à craindre celle du prochain kilomètre qui me fera gagner en altitude tout ce que j’avais perdu dans le kilomètre précédent, donc 4:14 pour +20m et -5m. En fait, c’est un petit bout de route raide mais roulant qui nous fait rentrer à nouveau dans Volnay, je le monte à bon train et peut réattaquer direct après, je suis de plus en plus surpris par ma bonne forme, et surtout par le peu de fatigue malgré le fait que je taquine en moyenne les 95% de FCM depuis quelques kilomètre déjà.
Après Volnay, on descend à toute vitesse sur Pommard (3 :45) avant de réattaquer des montées. Montées que je savais présente, mais dont je n’avais pas anticipé le caractère piquant, voir technique. Pendant deux kilomètres, c’est chemin viticole étroit, moyennement pavé, gorgés d’eau, bref le paradis pour le pseudo trailer qui se cache (mais alors bien profond) en moi en fait . Malgré cela, je ne fais pas le malin, mais je continue à reprendre gentiment du monde sans me faire doubler, monte au train, en faisant attention de bien passer sur les extérieurs des virages en épingle pour ne pas me cogner les plus forts pourcentages. J’arrive même à ingurgiter un gel dans ces passages terribles (toujours aussi peu plaisant ce coup de fouet). Les allures sont pas folichonnes (4 :31 et 4 :33), mais je pense avoir fait preuve d’humilité et avoir baissé le rythme suffisamment, en espérant que je n’ai pas trop puisé dans les réserves pour la suite.
En fait, je commence à douter. Le profil de la course semblait plutôt indiqué que ça aurait dû descendre depuis quelques kilomètres déjà. Mais me voilà toujours en train de monter. Ca commence à faire mal au moral, surtout que les jambes commencent à demander merci en approchant le KM18. Mais ce qui me remonte le moral, c’est que le cœur va toujours bien, et que je suis toujours dans les temps pour un sub 1h30, en fait, je suis seulement en retard d’une bonne minute et quelques secondes pour le sub 1h28. Et ca c’est autant inespéré que revigorant. Donc je réattaque à fond la descente et les quelques mètres de montée sur les deux kilos suivants (3:35 et 3:49). Ensuite, on attaque le contournement de la ville de Beaune par le nord, en longeant les vignes ou les faubourgs, mais sans que ce soit vraiment palpitant. Je me concentre juste sur la foulée, regrette d’avoir négligé le travail de PPG, surtout le gainage, ces dernières semaines, et m’efforce de me dire que 2km, c’est peanuts comparé aux séances de seuil que j’affectionne tant. Les deux derniers kilomètres en légère montée sont avalés en 3:51 et 3:52.
Dernier 400 mètres en ligne droite, la délivrance est au bout. Un camarade de souffrance nous lance le défi de tout donner sur la fin, j’hésite, le vois partir, puis le suit et enfin le double. Il me dit que ces mollets l’ont trahis, que je triche avec ma coupe de cheveux aérodynamique (avec la vitesse, ça forme un casque type CLM, ça améliore le drag il parait, la drague euh non, surtout quand l’on est rouge comme une grappe bien mure). Je franchis la ligne, un doigt sur la montre que je ne regarde pas, un œil sur le chrono 1h28mnXX (sérieux ???) et j’aperçois ma famille et mes amis, que je m’empresse de rejoindre après avoir pris le temps d’attendre notre tentateur du dépassement de soi dans la dernières ligne droite pour lui serrer la pince. Direction le stand de ravitaillement et de cadeau, je prends le temps de jeter un coup d’œil sur la montre. 1h27mn22 (officiel 1h27mn23) pour 21,18km, soit un joli 4:07 de moyenne, un 184bpm de moyenne et une nouvelle FCM sur la fin de 198 (au lieu de 197 précédemment). Encore un léger négative split (le deuxième 10km en 40 : 58) malgré le fait que je pensais faire un positive split ici.
Dans l’aire de récup, j’envoie mentalement une spéciale dédicace à Aquila, c’est grâce à lui que j’ai choisi de tenter le tout pour le tout sur le départ, et resté fidèle à cette tactique malgré des sensations moyennes sur les premiers kilomètres, je n’aurais peut-être pas osé le faire sans ses (et d’autres) commentaires sur mon précédent semi. Courir sans me soucier ni de la FC (enfin pas trop, juste moins que d’habitude) ni de l’allure (pas du tout). Et au final, je fais un temps que je n’aurais jamais rêvé de faire sur un tel parcours. Bref, après six mois d’entrainement à la FC, couplé à une organisation du travail basé sur les plans de Gillles plus vos précieux conseils, me voici ayant plus qu’atteint mes objectifs sur semi, presque sur 10, je vais donc persévérer à ce mixage des approches, les résultats étant plus que satisfaisant en ce qui me concerne. Avoir atteint le sub 1h28 cette année alors que c’était l’objectif de l’année prochaine me laisse du coup encore plus perplexe sur l’orientation de la suite de mon programme. Mais j’ai tout l’hiver pour y réfléchir, mais ca sera surement du mi long voir du long.
En ce qui concerne la course, le départ est à un confortable 14h, ce qui permet de partir dans le calme avec femmes et enfants, de se rendre au forum pour retirer le dossard déjà envahi par le monde deux heures avant le début de la première course, et ensuite direction les amis pour les retrouver après leur matinée dégustation. Ils profiteront d’un bon plat de bolognaise tandis que je me contenterais de mon Gatosport. Et oui, vive les estomacs délicats. Mais je ne veux pas prendre de risque, alors je suis raisonnable, me contentant de quelques pates chipées à ma fille n°2. Ensuite en route pour le point de départ situé en centre-ville, mes amis devant rejoindre leurs amis participant au 10 km partant 20 mn avant le semi, ça me laisserait le temps de m’échauffer brièvement.
Encore une fois, placé bizarrement. J’avoue que j’hésite. Soit on se place direct, mais on attend dans ce cas-là au moins 20 minutes en profitant certes d’une bonne position, mais perdant l’échauffement. J’ai choisi de m’échauffer un peu plus, et plus près de l’heure du départ (je suis plutôt long à chauffer), et n’ai patienté que environ 10mns. Je me suis ensuite faufilé moyennant une escalade de barrière dans la foule pas trop compact environ 20 mètres après la ligne. Donc pas idéal, mais pas si pire. De toute façon, il y a des gens pas à leur place dès les premières lignes. Donc, au moins, ça me servira de guide pour partir pas trop vite sur les premiers kilos que je me dis pour me réconforter.
Place au traditionnel ban bourguignon les mains en l’air avant le départ, le loupage de décompte au départ, et nous voilà parti au deuxième décompte. Et ça part mal. Ça n’avance pas, un virage plus une patte d’oie créant un trafic un peu chaotique. Sans compter ceux s’arrêtant sur le bas-côté pour faire la bise à leur famille (Si si). Le premier kilomètre se fait donc de manière un peu tendue, comme d’habitude en fait, mais ça double plutôt bien, enfin disons dans la bonne humeur. Premier kilo abattu en 4:37, pour une FC moyenne de 171 et max de 179, bref plutôt cool, mais ça ne va pas durer. Enfin plutôt cool, je suis déjà à la fin de ce kilomètre à 90% de ma FMC, et je ne repasserais pas en dessous. Et en fait, je m’en fiche . Car aujourd’hui, j’ai décomposé le parcours en un premier 10km plat (ou presque), et un 10 km de montagnes russes. Mon plan : je cours à "fond" les dix premiers kilos, et je grimpe à encore plus à "fond" les montagnes russes. Aquila, spéciale dédicace, c’est à cause de toi que j’ai choisi cette tactique. Mon semi précédent a été fait à 93% de FCM en moyenne sans trop de souci, je sais donc que j’encaisse plutôt mal ces FCs. C’est aussi des FCs que je pratique beaucoup à l’entrainement, donc je "sens" aussi quand je suis vraiment dans le rouge, donc je jette un œil sur le cardio de temps en temps quand je sens que ça tape un peu histoire de me rassurer ou de me freiner, mais je ne me fixe pas de limite. Enfin si, mais j’en suis encore un peu loin. Du coup, je serais entre 90 et 95% de ma FCM dès le deuxième kilo, et à peu près comme cela jusqu’au kilomètre 21. C’est fou, mais c’est comme ça le bourguignon, têtu comme des cochons quitte à rentrer dans le mur, et je ne vous parle pas du caractère si vous vous avisez à faire une remarque sur la débilité de l’approche .
Après ce premier kilo en ville, on passe directement dans le vif du sujet, les vignes. La pluie étant tombée non-stop le vendredi, les routes vigneronnes sont aussi empruntées par des torrents d’eau, ce qui limite la progression du flux des coureurs en supprimant environ 1/3 de la route disponible. Cela monte en plus doucement mais surement, c’est donc un mélange trail dans les parcelles et sur la route qui me permet de remonter gentiment les concurrents. Kilos suivant en 4:20, 4:23, et 4:17. Toujours pas dans l’allure, toujours déjà au-dessus du seuil théorique, une douleur au mollet (toujours la même quand je cours un peu vite, elle passe après les premiers kilos). Bref, un début de course classique.
Au kilo 5, le premier village vigneron se profile. Pommard. Un de mes vins rouge préféré. Par réflexe, la main se porte direct sur la gourdasse dans le dos, une giclée de potion, une grimace de dégout avec la déception du gout citron plutôt que la saveur Pommard 2003 tant espérée (j’en ai retrouvé un à la cave ce dimanche matin d’ailleurs, je l’ai informé de sa mise à mort dans les règles de l’art le week-end prochain). Sous le choc de la déception, vla t’y pas que je me retrouve à forcer l’allure. 4:09 p, à FC toujours dans les stratosphères. Arrivée à Volnay, tentative à la gourde. Rhaa, toujours pas le gout vin rouge, ça reste cette cochonnerie de boissons de l’effort. J’ai besoin de plus là, je suis partis pour faire n’importe quoi, j’ai besoin d’une vrai boisson. Et je ne vous parle pas de ma déception de ne pas avoir vu de verre de vins au ravito à Pommard, j’ai dû confondre avec la Saint Vincent, erreur d’agenda au combien funeste.
Mon sang commençant à tourner au blanc par manque de vin rouge, je quitte Volnay direction Meursault toujours plus énervé, me lançant sur les routes vigneronnes accueillant des litres d’eau à défaut de vin et en sautant dans les flaques autant pour me défouler que pour me venger de mes adversaires qui prennent à malin plaisir à me cracher dessus. De plus, les flaques sont la ligne directe, pas envie de faire du rab aujourd’hui. Et si comme moi gamin vous avez appris à sauter dans les flaques, vous savez qu’il faut mieux être celui qui saute à pied joint dedans que celui qui se marre sur le côté. Plus sérieusement, après les premiers kilos qui montaient, me voilà donc à parti du 7 à redescendre légèrement, et donc les allures qui vont avec: 4:02, 3:57, 4:02, 4:06 pour finir par traverser le parc du Château de Meursault (La Grande vadrouille ) à un tout rond 4:00. De jolies allures, une FC toujours haute, trop haute, mais je me sens bien, et plein de jus. Je continue, et commence même à rêver de belles choses. Mais je sais que le plus dur reste à faire. Meursault marque la fin des dix premiers kilos (abattu en 41:54), et le début de la phase ascension. Ma montre est réglé sur une rythme de 1h28, j’ai une trentaine de secondes de retard sur ce planning, vu le profil, je me dis que mon objectif de 1h35 est bien parti, et que le 1h30 est presque envisageable, même si j’ai toutefois un profond respect pour les montées qui s’annoncent. Ce n’est pas les Alpes, mais ça monte parfois bien raide.
Pour sortir de Meursault, ça monte, régulièrement mais longtemps. J’avais eu le déplaisir de le découvrir lors d’une Saint Vincent, et bizarrement aujourd’hui à "jeun" et bien préparé, la monté de deux kilomètres se fait à bon train, et en bonne aisance. Gros moment plaisir. 4:13 et 4:25 pour ces deux kilomètres de monté dans le village avec respectivement 35 et 15m de dénivelés. Ensuite, redescente sur Volnay. J’en profite pour récupérer à un pépère 4:02 dans la descente du K13 (+5m, -20m) avec les quadriceps qui brulent et hurlent, mais pas autant que les chaussures des concurrents. C’est là que je me dis qu’en fait, je suis en grande forme. La montée c’est bien passé, même si j’avais repéré et commencé à craindre celle du prochain kilomètre qui me fera gagner en altitude tout ce que j’avais perdu dans le kilomètre précédent, donc 4:14 pour +20m et -5m. En fait, c’est un petit bout de route raide mais roulant qui nous fait rentrer à nouveau dans Volnay, je le monte à bon train et peut réattaquer direct après, je suis de plus en plus surpris par ma bonne forme, et surtout par le peu de fatigue malgré le fait que je taquine en moyenne les 95% de FCM depuis quelques kilomètre déjà.
Après Volnay, on descend à toute vitesse sur Pommard (3 :45) avant de réattaquer des montées. Montées que je savais présente, mais dont je n’avais pas anticipé le caractère piquant, voir technique. Pendant deux kilomètres, c’est chemin viticole étroit, moyennement pavé, gorgés d’eau, bref le paradis pour le pseudo trailer qui se cache (mais alors bien profond) en moi en fait . Malgré cela, je ne fais pas le malin, mais je continue à reprendre gentiment du monde sans me faire doubler, monte au train, en faisant attention de bien passer sur les extérieurs des virages en épingle pour ne pas me cogner les plus forts pourcentages. J’arrive même à ingurgiter un gel dans ces passages terribles (toujours aussi peu plaisant ce coup de fouet). Les allures sont pas folichonnes (4 :31 et 4 :33), mais je pense avoir fait preuve d’humilité et avoir baissé le rythme suffisamment, en espérant que je n’ai pas trop puisé dans les réserves pour la suite.
En fait, je commence à douter. Le profil de la course semblait plutôt indiqué que ça aurait dû descendre depuis quelques kilomètres déjà. Mais me voilà toujours en train de monter. Ca commence à faire mal au moral, surtout que les jambes commencent à demander merci en approchant le KM18. Mais ce qui me remonte le moral, c’est que le cœur va toujours bien, et que je suis toujours dans les temps pour un sub 1h30, en fait, je suis seulement en retard d’une bonne minute et quelques secondes pour le sub 1h28. Et ca c’est autant inespéré que revigorant. Donc je réattaque à fond la descente et les quelques mètres de montée sur les deux kilos suivants (3:35 et 3:49). Ensuite, on attaque le contournement de la ville de Beaune par le nord, en longeant les vignes ou les faubourgs, mais sans que ce soit vraiment palpitant. Je me concentre juste sur la foulée, regrette d’avoir négligé le travail de PPG, surtout le gainage, ces dernières semaines, et m’efforce de me dire que 2km, c’est peanuts comparé aux séances de seuil que j’affectionne tant. Les deux derniers kilomètres en légère montée sont avalés en 3:51 et 3:52.
Dernier 400 mètres en ligne droite, la délivrance est au bout. Un camarade de souffrance nous lance le défi de tout donner sur la fin, j’hésite, le vois partir, puis le suit et enfin le double. Il me dit que ces mollets l’ont trahis, que je triche avec ma coupe de cheveux aérodynamique (avec la vitesse, ça forme un casque type CLM, ça améliore le drag il parait, la drague euh non, surtout quand l’on est rouge comme une grappe bien mure). Je franchis la ligne, un doigt sur la montre que je ne regarde pas, un œil sur le chrono 1h28mnXX (sérieux ???) et j’aperçois ma famille et mes amis, que je m’empresse de rejoindre après avoir pris le temps d’attendre notre tentateur du dépassement de soi dans la dernières ligne droite pour lui serrer la pince. Direction le stand de ravitaillement et de cadeau, je prends le temps de jeter un coup d’œil sur la montre. 1h27mn22 (officiel 1h27mn23) pour 21,18km, soit un joli 4:07 de moyenne, un 184bpm de moyenne et une nouvelle FCM sur la fin de 198 (au lieu de 197 précédemment). Encore un léger négative split (le deuxième 10km en 40 : 58) malgré le fait que je pensais faire un positive split ici.
Dans l’aire de récup, j’envoie mentalement une spéciale dédicace à Aquila, c’est grâce à lui que j’ai choisi de tenter le tout pour le tout sur le départ, et resté fidèle à cette tactique malgré des sensations moyennes sur les premiers kilomètres, je n’aurais peut-être pas osé le faire sans ses (et d’autres) commentaires sur mon précédent semi. Courir sans me soucier ni de la FC (enfin pas trop, juste moins que d’habitude) ni de l’allure (pas du tout). Et au final, je fais un temps que je n’aurais jamais rêvé de faire sur un tel parcours. Bref, après six mois d’entrainement à la FC, couplé à une organisation du travail basé sur les plans de Gillles plus vos précieux conseils, me voici ayant plus qu’atteint mes objectifs sur semi, presque sur 10, je vais donc persévérer à ce mixage des approches, les résultats étant plus que satisfaisant en ce qui me concerne. Avoir atteint le sub 1h28 cette année alors que c’était l’objectif de l’année prochaine me laisse du coup encore plus perplexe sur l’orientation de la suite de mon programme. Mais j’ai tout l’hiver pour y réfléchir, mais ca sera surement du mi long voir du long.
Last Edit:il y a 10 ans 6 jours
par personne
Dernière édition: il y a 10 ans 6 jours par personne.
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- Kodama
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Réponse de Kodama sur le sujet Re: Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire]
Posted il y a 10 ans 6 jours #341012
Bravo pour ta course ! C'est impressionnant de descendre sa marque si rapidement !
Bien joué.
On est invité pour la mise à mort du Pommard ? Pcq tu m'as donné soif avec tes histoires.
Bien joué.
On est invité pour la mise à mort du Pommard ? Pcq tu m'as donné soif avec tes histoires.
par Kodama
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- Osmo
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Réponse de Osmo sur le sujet Re: Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire]
Posted il y a 10 ans 6 jours #341015
Pas grand chose à dire de mieux que A pas grand chose j'en oublierais presque mes courbatures. Rien qu'à te lire, je souffre avec toi dans les montées.
Merci pour ce CR que j'ai lu à une FC stratosphérique. Je me garde une 2eme lecture pour de nouvelles émotions
Merci pour ce CR que j'ai lu à une FC stratosphérique. Je me garde une 2eme lecture pour de nouvelles émotions
par Osmo
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- Kharaez
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Réponse de Kharaez sur le sujet Re: Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire]
Posted il y a 10 ans 6 jours #341021
Que dire sinon bravo ?
La progression en terme de gestion de course me parait encore plus impressionante que les minutes gagnées !
Au menu la prochaine fois : un semi plat avec des sas où tu ne serais pas (trop) gêné au départ et que tu cours à 4'/km. Donc un sub1h25. Bienvenu à Paris ?
La progression en terme de gestion de course me parait encore plus impressionante que les minutes gagnées !
Au menu la prochaine fois : un semi plat avec des sas où tu ne serais pas (trop) gêné au départ et que tu cours à 4'/km. Donc un sub1h25. Bienvenu à Paris ?
par Kharaez
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- leoxav
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Réponse de leoxav sur le sujet Re: Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire]
Posted il y a 10 ans 6 jours #341041
Ouah la vache ça dépote sévère !! Superbe course magnifique chrono et beau CR !!
Un négative split impressionnant en plus à la vue profil de la course, chapeau l'artiste
Un négative split impressionnant en plus à la vue profil de la course, chapeau l'artiste
par leoxav
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- ladymary
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Réponse de ladymary sur le sujet Re: Semi Beaune 2014 [pavasse inside à lire]
Posted il y a 10 ans 6 jours #341043
waouah!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Tout d'abord, merci pour avoir rédigé ton CR, il est tout frais et tellement réaliste!Le coup de sauter à pieds joints dans la flaque démontre ta détermination, tu ne fais pas dans la dentelle!
Un grand BRAVO pour cette magnifique perf! Amplement mérité!!
Tout d'abord, merci pour avoir rédigé ton CR, il est tout frais et tellement réaliste!Le coup de sauter à pieds joints dans la flaque démontre ta détermination, tu ne fais pas dans la dentelle!
Un grand BRAVO pour cette magnifique perf! Amplement mérité!!
par ladymary
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