Bonjour,
Dans mon for intérieur je comptais battre mon record du semi marathon du beaujolais 2012 effectué en 1h51m52 fin novembre 2012. Ce marathon était festif et joyeux. On avait pris le départ sur l’air du lac du Connemara pourtant pas dans le beaujolais mais quand même rassembleur. Pas de blocs de départ donc tous ensembles, tous ensembles !! Et aussi une belle cohue brouillonne au départ. Des gens déguisés en christ, bagnards, qui tiraient des charrettes et j’en passe…
Mon deuxième semi-marathon se déroule à Genève. Mon amie a une cousine vers Geneve qui va nous héberger. Je me suis entrainé tout l’hiver à raison de deux sorties régulières avec mon petit club et une autre sortie que je cale le weekend end . Au fur et a mesure je cale une autre sortie. J’en suis à 4 par semaine. J’ai enchainé des 10 km ou j’ai battu mon propre record, je suis à 46m40 le dimanche précédent ce semi ou j’effectue un 10km a Chassieu en banlieue lyonnaise. Mais je ressens une douleur après ce 10 a la jambe gauche , je me diagnostique une tendinite. Je ferai quand même le semi.
Un collègue du club inscrit au marathon abandonne car il s’est fait une élongation ; il me dit que je peux faire 1h45m mais j’y crois pas. Ca fait tourner à 5m au kilomètre. C’est trop hard pour moi. J’ai tourné à 5m07 à ce semi.
La semaine précédent le semi je fais juste deux sorties hyper light. Le samedi à Genève on s’balade tout est luxueux et très très cher.. Je rêve d’une montre Zénith . Mon grand père en possédait une …. Et 80 ans après elle marche encore… Ma jambe gauche me fait mal même en marchant.
Le Dimanche à Geneve c’est le jour du depart du semi-marathon à 8h30 à Chene bourg , un quartier de Geneve. Je m’apprete à aller m’echauffer sur l’avenue ou se trouve l’arche de départ. Avant ca Je vois un type asiatique qui s’échauffe de manière hyper fluide, il passe en revue tous ses membres avec des gestes chaloupés du pouce jusqu’au doigt de pied, j’ai jamais vu un type s’echauffer de cette manière. Le lendemain sur un journal je reconnais sa tete il finissait 5 eme du semi…
Il est presque l’heure les blocs de départ sont formés, je rejoins les moins de deux heures donc le C.
Il y a une corde devant chaque bloc de départ pour empêcher les impatients de démarrer avant son bloc. C’est hyper bien ficelé si je puis dire. Je me trouve au 1 er rang de ce bloc. Apres la minute de silence pour Boston , je sens qu’on est pas loin du départ. A ma gauche un type qui a des chaussures minimalistes, je lui dis avec ca tu n’auras pas de soucis de lacets. Il rigole… il dit qu’il s’est entrainé avec ca et qu’il s’y fait avec un fort accent Anglos saxon. Comment peut on courir avec ce genre de pompes on dirait des chaussures de plongée du temps du grand Bleu. A ma droite une fille métisse qui sautille...
Ca y est c’est le départ pour les premiers blocs … Notre bloc n’a pas démarré ; il est a quelques dizaines de mètres de l’arche de départ. L’organisation nous déplace maintenant vers l’arche de départ pour faire démarrer notre bloc. J’ai compris qu’à ce moment il n’y aurait pas de bouchons au départ. Grosse différence avec des départs sans blocs…
L’organisation détend la corde et c’est le départ de mon bloc. Je fais un bon départ honnêtement, je cours seul plusieurs dizaines de mètres mon premier kilomètre s’effectue en 4m43. Mais je reve pas il faut vite que je trouve ma cadence autour de 5m au kilomètres. Je vois l’homme grenouille qui me dépasse avec ses chaussures à la Cousteau. Voila le départ s’suis bien opéré-je sens quant même que c’est légèrement montant .
Cette première moitié de course nous emmène en bordure de la ville avec des airs de routes champêtres.. Je me dis que le 10 kilometres de la semaine d’avant m’a été benefique pour ce départ.
Mentalement il faut tenir cette cadence que je me suis fixé aux alentour de 5m au km . Je ne m’arrête pas au premier ravito.. J’ai peur de casser mon allure. De temps en temps je regarde ma montre car j’ai affiché la cadence au kilo , je suis à 5m et des brouettes .. Il faut il fallait etre vigilant car 5m02 ou 5m07 ou 5m010 au bout du compte ca fait pas du tout le meme temps à l’arrivée. Difficile d’intégrer ca.
Au 7 eme , 8 eme kilometre de course on a un chemin de terre je reste hyper vigilant car ca peut casser la cadence. J’ai pas mal à ma jambe ….. Paradoxalement a chaud j’ai plus mal ….
Au 9 eme kilometre c’est l’amorce de la descente sur le lac de geneve ; j’essaye d’envoyer un peu dans cette descente ; je double des concurrents dans cette partie de course.
Du 10 eme au 15 eme kilometre on va longer le lac de geneve par une grande route d’asphalte longue et rectiligne. Je conserve ma cadence à 5m au kilometre environ. Je vois une grande concurrente accelerer. Que faire essayer d’augmenter la cadence ou se maintenir ? je decide de prendre la deuxieme option. En fait cette question est vitale a mi-course ; c’est un peu comme le 1 er jeu du 2 eme set au tennis : vital. Par ailleurs je commence à sentir un debut de crampe sur jambe gauche mais rien de méchant, je décide de me positionner sur le coté droit de l’asphalte , ca me réussit car cette douleur s’en va. Je pense que le goudron est légèrement plus aplati coté droit a cause des voitures. J’arrive à la hauteur d’un gars qui marche , qui peine. Cette ligne droite est longue…. Il faut se concentrer sur sa respiration, sa foulée... Essayer de regarder un peu plus au loin … D’entrapercevoir le grand geyser encore loin. Finalement je me sens pas mal car au 15eme kilomètre on se dit qu’on a fait le plus difficile.
Au 16 eme kilometre les lamborghini et les ferrari nous ont laissé la place ce dimanche , il faut encore puiser dans les reserves pour laisser la moyenne chuter. Mais les encouragements des personnes sont la pour nous aider.
Au 18 eme kilometre je trouve qu’il y a un mechant faux plat avant de rentrer dans le jardin . Mais du style à te faire caler. C’est fou comme je me sens aspiré par l’asphalte . Cette sensation disparait au fur et à mesure que la pente se reduit.
Au 19 eme kilometre on est dans le jardin qui longe le lac mais de manière opposé a tout à l’heure. C’est pas simple ces allees etroites et sinueuses dans le jardin. Un autre concurrent est affalé sur un banc ; il a dégusté il me semble.
J’ai dans le viseur la fin de course et le 20 eme kilometre juste avant le pont, j’essaye d’allonger la foulee mais j’ai perdu du temps il me semble dans ce jardin car mon temps au kilometre est pas terrible par rapport à ce que je pensais. Je suis content d’envoyer un sprint sur les 300 derniers metres , on finit sur un parterre recouvert de feutre.
Je finis à 1h49m tout rond , je suis content car j’ai battu mon record du beaujolais de l’année dernière Mais on est jamais totalement satisfait…
Apres la course, ma jambe me refait mal, je peux a peine marcher… je retrouve mes amies…
La cousine de ma copine s’exprime sur la course, elles étaient a l’arrivée donc elles ont vu tous les concurrents, c’est une personne qui ne pratique pas du tout la course a pied mais sa reflexion est hyper intéressante :<< On a l’impression que les premiers donnent vraiment tous ce qu’ils ont …>> En me faisant comprendre que nous aussi on a bien donné mais voila. A méditer.
Ca me renvoie au fait que lors de cette longue ligne droite entre le 10 et le 15 eme kilomètre j’aurais pu augmenter la cadence et rognier sur le sprint qui a mon avis au niveau du rendement n’est pas très rentable mais grisant. D’autres personnes ont terminé dans la douleur vraiement sur la ligne d’arrivée m’a-t-on dit : un type a rendu ses tripes 25 metres avant l’arrivee… une nana s’est fait sur elle aussi à l’arrivee …. Terrible ….
Pas facile de jauger le fait de tout donner et aussi de gérer la course pour pas finir par terre. Le mental de chacun peut juger ca… Une nana de mon club me disait : il faut etre mauvais dans le sens méchant dans sa tète quelque part pour vaincre.
A bientôt Merci pour tous vos conseils….
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