Marathon de Berlin 2011 : Le miracle !
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Marathon de Berlin 2011 : Le miracle ! a été créé par Nabulio - Sé.B
Posted il y a 13 ans 1 mois #122200
1ère partie...
La préparation : Catastrophique
En préambule de mon compte rendu, il me faut revenir quelques temps en arrière. Tout d’abord afin d’aborder dans les meilleures conditions ce marathon et après en avoir couru deux dans mon humble carrière, je suis le plan de 14 semaines à raison de 4 séances hebdomadaires. Tout se passe bien jusqu'à la fin de la 11ème semaine soit le 4 septembre où à l’issue de la sortie longue de 2H20 je ressens des douleurs lombaires assez intenses. Le dimanche sera d’ailleurs très pénible. Nous sommes à exactement 21 jours du marathon mais je ne m’inquiète pas pour autant. Pourtant le lendemain j’ai toujours aussi mal et je décide de consulter le médecin puis je fais des radios qui ne révèlent rien d’anormal. Je retente de courir le mercredi, mais au bout de 3 km les douleurs se réveillent. Là, je ne prends pas encore conscience de la situation. Après tout, cela ne fait que trois jours que j’ai mal. Mais par la suite je ne ferais que deux sorties dont une fois 3 km et l’autre 7 km le tout dans la douleur. Ce qui fait que j’ai accumulé 13 kilomètres durant les 3 semaines précédent la compétition en ayant enfreins toutes les règles diététiques. La blessure ayant atteint mon moral je me suis vengé sur la nourriture et l’idée de renoncer au projet devient omniprésente mais je décide tout de même de tenter l’aventure à la lecture de vos nombreux messages et des encouragements de mes collègues et amis.
Avant de vous raconter la course proprement dite, j’ai envie de vous faire partager l’ensemble de notre aventure qui nous emmènera sur la ligne de départ.
Jeudi : La fiesta
Je pars de chez moi à midi avec un collègue. Nous faisons la route ensemble direction Saint Rémy. Un joli petit village vosgien près d’Epinal où visiblement il fait bon vivre sa retraite. Nous arrivons vers 19H30 chez P. et sa femme où nous retrouvons S. et C.
Pour situer le niveau de mes petits camarades voici vite fait leur petit CV :
- J. a fait 3 marathons et vaut 3H15, mais son dernier marathon remonter à 1988.
- P. l’heureux retraité, celui qui nous accueille chez lui en a une quarantaine à son actif, plus quelques courses mythiques comme la CCC (il a d’ailleurs abandonné au 78ème km il y a un mois), la SaintéLyon, la 6000 D etc. Il vaut 3H50 je crois.
- S. ne fait que des semi et des marathons. Il valait 2H48 à son apogée mais avec le poids de l'âge et de son ventre il vaut à 4H00.
- C. 39 ans, 38 marathons, 2 UTMB, 1 Diagonale des Fous etc. Il a une hygiène de vie de malade et vaut pourtant 2H39. Pour ce marathon il n’a pu s’entraîner correctement et cela fait deux semaines qu’il est descendu à 2 séances hebdomadaires.
Pour la petite histoire, tout ce beau monde courre les 100 km de Millau.
Il est temps pour nous, à J-3 de fêter dignement nos retrouvailles. L’apéritif est dantesque comme la suite du reste. Mais madame P. nous a préparé des pâtes et nous mangeons comme des goinfres. La liqueur à la mirabelle viendra conclure un grand moment de convivialité. 4 bouteilles de bordeaux seront tout de même descendues. Pour ma part, je n’ai aucun scrupule puisque dans ma tête j’y vais pour vivre l’évènement et au moins prendre le départ bien que je sois très raisonnable au niveau de la boisson. On se couche aux alentours de minuit et demi un peu gais pour certains et convenons de partir le lendemain vers 8H00.
Vendredi matin : Malchance
Tout ce petit monde se lève joyeusement à l’idée de partir en Allemagne. Le petit déjeuner est tout aussi copieux que le dîner de la veille. C’est qu’il sait recevoir notre ami retraité. On charge les affaires, on s’installe bien puis on achète les journaux pour occuper notre temps. C'est qu'on a de la place dans un Renault Espace rallongé. C'est tout simplement royal pour faire la route. C'est trop beau d'ailleurs, même un peu trop beau...
Au bout de 35 km, sur la route de Strasbourg, le véhicule tombe en panne. J. connait bien la mécanique et est sceptique sur les suites à donner. On appelle le dépanneur que l’on attend 45 minutes. Il fait frais et on rigole finalement de la situation sauf J… Madame P, revient chercher une partie du groupe et on se retrouve chez le garage Renault du coin à attendre un diagnostic. L'heure est grave, le véhicule n'est pas réparable dans l'immédiat. Nous revenons à notre point de départ vers 11H00. Tout va bien et il faut vite activer le plan B. Il ne nous reste plus beaucoup de solutions si ce n’est que de prendre la « minuscule » Audi A3 de S. Du coup, on doit alléger nos bagages pour que tout tienne. On fait des sacrifices sur les affaires à prendre, les choix sont difficiles et nous prenons qu’un sac chacun au lieu des deux prévus. On se tasse, on est serré derrière mais nous voilà enfin parti. On a une petite pensée émue lorsque l’on passe devant l’endroit où nous sommes tombés en panne. Enfin nous voilà parti avec l’espoir de ne rien avoir oublié. J'oubliais, on ne peux plus lire les journaux faute de place
Vendredi après-midi : Ça va mieux
Il est déjà 13 heures (nous devrions déjà être loin à cette heure-çi) alors nous nous arrêtons dans la première boulangerie venue pour déjeuner. Sandwichs à volonté et pâtisseries pour nous récompenser de cette matinée tumultueuse. Bref nous parvenons à franchir le Rhin et nous faisons nos premières rencontres avec les bolides allemands qui roulent à des vitesses vertigineuses sur les autoroutes. On se croirait sur un circuit automobiles et notre conducteur doit faire preuve de bravoure lorsqu’il tente de déboîter. On ne voit que des Audi, Mercedes ou encore BMW. Bon l'avantage avec notre petite A3 c'est qu'on fait un peu plus local comme ça. Ça va vite sur ces autoroutes, enfin pas pour tout le monde car pour nous le voyage est compliqué tellement nous sommes serrés dans l’auto et on doit faire une pause toutes les 1H00 pour se détendre les jambes alors qu’il faut environ 8 heures de trajet. Chemin faisant, où sur pratiquement chaque aire de repos nous sommes surpris de voir des Magasins érotiques nous nous arrêtons dîner. Et là, pas grand chose de diététique. L’un préfère ne rien manger, moi je mange des pâtes en sauce avec des boulettes de viande tout comme C. Horrible ! Tandis que les deux autres mangent un plat avec des frites (sic) et des gâteaux en dessert. Alors évidemment je prends des photos, car je leur dit que personne ne me croira qu’à deux jours d’un marathon ils mangent des frites et de la viande en sauce.
Bon nous reprenons notre route et arrivons, enfin, à notre hôtel à 22H30 alors que nous aurions du arriver à 17H00. Tout est calme à Berlin. Nous avons loué 2 chambres, l’une de 2 et l’autre de 3. C’est un hôtel Mercure situé au bout de Friedrichstraße (là où se trouve le Check Point Charlie). En gros nous sommes à 15 mn à pied du départ. Les chambres sont spacieuses et magnifiques.
Samedi matin : Tourisme
Il y a la course de 5 km dite course des Nations Unies. Je ne vais pas y prendre part afin de me préserver. Alors je profite de cette matinée ensoleillée pour visiter le quartier où nous sommes. En fait c’est le plus historique de la ville avec le fameux Check Point Charlie, le bunker d’Hitler, la Porte de Brandebourg etc. Nous allons au village marathon non sans avoir assisté à la seconde mi-temps de France-Nouvelle Zélande.
Le Berlin-Vital a lieu dans un aéroport civil désaffecté qui a énormément servi durant la guerre froide. C’est grandiose et impressionnant à la fois. On arrive là où étaient situées les compagnies aériennes, on voit encore les tapis pour les bagages, les vieilles pendules… Le salon proprement dit a lieu là où se situaient les salles d’attente et d’embarquement des passagers. Puis sur le tarmac tout est là prêt pour ravitailler le coureur, saucisses, bretzel, pâtes etc. C’est deux fois plus grand qu’à Paris, mais aussi deux fois plus spacieux. C’est immense et déjà magique. Quand je dis que je suis Français au moment de retirer mon dossard, la femme ne me parle que de la beauté de Paris. J’en profite pour m’acheter mon tee-shirt estampillé Marathon de Berlin ainsi qu'une belle casquette également estampillée. Petite particularité et non des moindres il n’y a pas de tee-shirt offert. Pour un tel marathon avouez que c’est vraiment dommage. Bref on déambule comme des gamins là-dedans et je photographie sous tous les angles cet aéroport désuet mais qui a quelque chose de mystique. Évidemment on ressort avec des prospectus de partout qui fatalement finiront à la poubelle et des beaux sacs Adidas-BMW. Nous retournons poser notre paquetage à l’hôtel puis nous nous retrouvons tous à midi pour déjeuner. On découvre par hasard un restaurant italien qui propose des pâtes. La veille d’un marathon, c’est une bonne idée hihihi. Je suis le mouvement de mes collègues qui s’y connaissent rudement en diététique en prenant un demi de bière. Précision, le demi est égal à un demi-litre et non 75 cl. Je suis fou à vouloir les suivre, mais je me dis que ce peut-être un bon signe. Sincèrement je pense à mon dos qui me titille et me dis que si j’arrive à finir le marathon en ayant eu une telle hygiène de vie, je boirai dorénavant une bière la veille.
Samedi après-midi : Vive Berlin
Nous assistons à la course des rollers tandis que l'on sent déjà l’ambiance monter d’un cran tellement il y a de monde pour admirer. On a une approche de ce que sera l’arrivée à la porte de Brandebourg. Finalement et contre toute attente on décide de visiter la ville au lieu de se reposer. On prend le métro, on marche, on piétine, on fait les magasins, on visite, c’est fantastique. Les gens sont respectueux agréables, les commerçants sont souriants, la circulation est fluide et calme (comparé à Paris). Finalement on rentre vers 19H00 les bras chargés pour aller dîner avec déjà des souvenirs plein la tête.
On retourne au même restaurant manger des pâtes. Petite anecdote, nous prenons les plats de pâtes pour deux. Le serveur en ramène donc deux pour quatre (le dernier collègue a pris autre chose). Mais nous, nous voulons un plat chacun. Le serveur nous signale que ce n’est pas prévu et que c’est pour deux. Nous insistons et nous voilà avec une plâtrée de pâtes comme on n’avait jamais vu (assortiments). Dans le restaurant il n’y a que des marathoniens mais ils regardent, stupéfaits, notre plat. Finalement il n’y a que moi qui ne termine pas. Au niveau de la boisson, presque rien ne change, à part C. et moi, les trois autres prennent leur demi de bière. Il est 22 heures et nous regagnons nos chambres respectives.
Dimanche : La pression monte
Nous nous retrouvons au petit déjeuner à 5H45. Pas de gatosport cette fois. Mais ô suprise, il n’y a que des bonnes choses à manger. Mais rien de bien bon pour courir 42.195 km. On arrive toutefois à trouver du gâteau de riz et quelques fruits. Ouf l’honneur est sauf. La salle est remplie de sportifs de toutes les nationalités et il ne fallait par arriver plus tard sous peine de ne plus avoir de place. On remonte dans nos chambres pour se préparer tout en mettant l'ambiance dans l'ascenseur qui nous mène au 7ème étage. Notre chambre étant située au 8ème il faut finir par un escalier pour y arriver. Pas de soucis pour le moment, mais ces escaliers s'avèreront un calvaire dans l'après-midi. Tout va bien mais je suis toujours aussi inquiet quant à mon dos. Cela fait quelques jours que je ne ressens plus rien, mais pour la course c’est autre chose. D’ailleurs au moment de la photo on voit que je ne suis pas bien rassuré. On va tranquillement au départ tous les cinq en rigolant bien et en discutant avec les gens. Les rues sont désertes, il fait jour et beau et le trajet est ponctué de franches rigolades. On s’amuse comme des petits fous et on se dit déjà qu’on aurait pas du autant marcher la veille ni même manger et boire. On regrette... Non, on a bien fait finalement, ce n'est pas tous les jours que l'on vient ici. C’est agréable et c’est ça qui fait qu'un marathon c’est magique. La pression commence naturellement à monter mais je n’ai aucun stress. Sincèrement.
Arrivé sur place on sent les odeurs de saucisses. Il y a plein de stands pour manger avant de rejoindre les sas et ça sent rudement bon. En fait on est obligé de passer devant toutes ces stands. Il y a même, ou plutôt forcément de la bière. Tout est prévu pour le marathonien qui aurait oublié de prendre son petit déjeuner C’est dur de résister. Des toilettes mobiles sont installées tout au long des sas. Aucun souci pour les envies pressentes, tout est prévu, c’est ce qu’on appelle certainement la rigueur allemande. Ce qui est marrant, enfin pour moi, c’est qu’on ne comprend rien à ce que dit le speacker et pourtant il parle bien le bougre, mais je ne connais pas l’allemand. Je profite de ce bon moment qu’est l’avant départ pour me promener le long des sas, regarder les gens, leur tenue, leur attitude, enfin vivre pleinement le marathon de Berlin. Tout est coloré. Les gens se félicitent déjà d’être sur la ligne, on voit les ballons qui s’envolent et je filme la scène avec mon téléphone que j’ai pris sur moi pour que cette fête reste gravée. La musique nous signale que le départ est donné, tonnerre d’applaudissement, les hélicoptères nous survolent, l’avenue est large, très large, la porte de Brandebourg est derrière nous. Il nous faudra parcourir 42 km pour avoir l'honneur de passer dessous. Il y a de la place pour tout le monde et personne ne se bouscule. Les gens applaudissent, crient, chantent, on commence à marcher, puis à courir alors qu’il n’y a même pas 3 minutes que c’est parti. Voilà, on est y est, je range soigneusement mon téléphone et je commence moi aussi à courir.
La suite prochainement. A bientôt
La préparation : Catastrophique
En préambule de mon compte rendu, il me faut revenir quelques temps en arrière. Tout d’abord afin d’aborder dans les meilleures conditions ce marathon et après en avoir couru deux dans mon humble carrière, je suis le plan de 14 semaines à raison de 4 séances hebdomadaires. Tout se passe bien jusqu'à la fin de la 11ème semaine soit le 4 septembre où à l’issue de la sortie longue de 2H20 je ressens des douleurs lombaires assez intenses. Le dimanche sera d’ailleurs très pénible. Nous sommes à exactement 21 jours du marathon mais je ne m’inquiète pas pour autant. Pourtant le lendemain j’ai toujours aussi mal et je décide de consulter le médecin puis je fais des radios qui ne révèlent rien d’anormal. Je retente de courir le mercredi, mais au bout de 3 km les douleurs se réveillent. Là, je ne prends pas encore conscience de la situation. Après tout, cela ne fait que trois jours que j’ai mal. Mais par la suite je ne ferais que deux sorties dont une fois 3 km et l’autre 7 km le tout dans la douleur. Ce qui fait que j’ai accumulé 13 kilomètres durant les 3 semaines précédent la compétition en ayant enfreins toutes les règles diététiques. La blessure ayant atteint mon moral je me suis vengé sur la nourriture et l’idée de renoncer au projet devient omniprésente mais je décide tout de même de tenter l’aventure à la lecture de vos nombreux messages et des encouragements de mes collègues et amis.
Avant de vous raconter la course proprement dite, j’ai envie de vous faire partager l’ensemble de notre aventure qui nous emmènera sur la ligne de départ.
Jeudi : La fiesta
Je pars de chez moi à midi avec un collègue. Nous faisons la route ensemble direction Saint Rémy. Un joli petit village vosgien près d’Epinal où visiblement il fait bon vivre sa retraite. Nous arrivons vers 19H30 chez P. et sa femme où nous retrouvons S. et C.
Pour situer le niveau de mes petits camarades voici vite fait leur petit CV :
- J. a fait 3 marathons et vaut 3H15, mais son dernier marathon remonter à 1988.
- P. l’heureux retraité, celui qui nous accueille chez lui en a une quarantaine à son actif, plus quelques courses mythiques comme la CCC (il a d’ailleurs abandonné au 78ème km il y a un mois), la SaintéLyon, la 6000 D etc. Il vaut 3H50 je crois.
- S. ne fait que des semi et des marathons. Il valait 2H48 à son apogée mais avec le poids de l'âge et de son ventre il vaut à 4H00.
- C. 39 ans, 38 marathons, 2 UTMB, 1 Diagonale des Fous etc. Il a une hygiène de vie de malade et vaut pourtant 2H39. Pour ce marathon il n’a pu s’entraîner correctement et cela fait deux semaines qu’il est descendu à 2 séances hebdomadaires.
Pour la petite histoire, tout ce beau monde courre les 100 km de Millau.
Il est temps pour nous, à J-3 de fêter dignement nos retrouvailles. L’apéritif est dantesque comme la suite du reste. Mais madame P. nous a préparé des pâtes et nous mangeons comme des goinfres. La liqueur à la mirabelle viendra conclure un grand moment de convivialité. 4 bouteilles de bordeaux seront tout de même descendues. Pour ma part, je n’ai aucun scrupule puisque dans ma tête j’y vais pour vivre l’évènement et au moins prendre le départ bien que je sois très raisonnable au niveau de la boisson. On se couche aux alentours de minuit et demi un peu gais pour certains et convenons de partir le lendemain vers 8H00.
Vendredi matin : Malchance
Tout ce petit monde se lève joyeusement à l’idée de partir en Allemagne. Le petit déjeuner est tout aussi copieux que le dîner de la veille. C’est qu’il sait recevoir notre ami retraité. On charge les affaires, on s’installe bien puis on achète les journaux pour occuper notre temps. C'est qu'on a de la place dans un Renault Espace rallongé. C'est tout simplement royal pour faire la route. C'est trop beau d'ailleurs, même un peu trop beau...
Au bout de 35 km, sur la route de Strasbourg, le véhicule tombe en panne. J. connait bien la mécanique et est sceptique sur les suites à donner. On appelle le dépanneur que l’on attend 45 minutes. Il fait frais et on rigole finalement de la situation sauf J… Madame P, revient chercher une partie du groupe et on se retrouve chez le garage Renault du coin à attendre un diagnostic. L'heure est grave, le véhicule n'est pas réparable dans l'immédiat. Nous revenons à notre point de départ vers 11H00. Tout va bien et il faut vite activer le plan B. Il ne nous reste plus beaucoup de solutions si ce n’est que de prendre la « minuscule » Audi A3 de S. Du coup, on doit alléger nos bagages pour que tout tienne. On fait des sacrifices sur les affaires à prendre, les choix sont difficiles et nous prenons qu’un sac chacun au lieu des deux prévus. On se tasse, on est serré derrière mais nous voilà enfin parti. On a une petite pensée émue lorsque l’on passe devant l’endroit où nous sommes tombés en panne. Enfin nous voilà parti avec l’espoir de ne rien avoir oublié. J'oubliais, on ne peux plus lire les journaux faute de place
Vendredi après-midi : Ça va mieux
Il est déjà 13 heures (nous devrions déjà être loin à cette heure-çi) alors nous nous arrêtons dans la première boulangerie venue pour déjeuner. Sandwichs à volonté et pâtisseries pour nous récompenser de cette matinée tumultueuse. Bref nous parvenons à franchir le Rhin et nous faisons nos premières rencontres avec les bolides allemands qui roulent à des vitesses vertigineuses sur les autoroutes. On se croirait sur un circuit automobiles et notre conducteur doit faire preuve de bravoure lorsqu’il tente de déboîter. On ne voit que des Audi, Mercedes ou encore BMW. Bon l'avantage avec notre petite A3 c'est qu'on fait un peu plus local comme ça. Ça va vite sur ces autoroutes, enfin pas pour tout le monde car pour nous le voyage est compliqué tellement nous sommes serrés dans l’auto et on doit faire une pause toutes les 1H00 pour se détendre les jambes alors qu’il faut environ 8 heures de trajet. Chemin faisant, où sur pratiquement chaque aire de repos nous sommes surpris de voir des Magasins érotiques nous nous arrêtons dîner. Et là, pas grand chose de diététique. L’un préfère ne rien manger, moi je mange des pâtes en sauce avec des boulettes de viande tout comme C. Horrible ! Tandis que les deux autres mangent un plat avec des frites (sic) et des gâteaux en dessert. Alors évidemment je prends des photos, car je leur dit que personne ne me croira qu’à deux jours d’un marathon ils mangent des frites et de la viande en sauce.
Bon nous reprenons notre route et arrivons, enfin, à notre hôtel à 22H30 alors que nous aurions du arriver à 17H00. Tout est calme à Berlin. Nous avons loué 2 chambres, l’une de 2 et l’autre de 3. C’est un hôtel Mercure situé au bout de Friedrichstraße (là où se trouve le Check Point Charlie). En gros nous sommes à 15 mn à pied du départ. Les chambres sont spacieuses et magnifiques.
Samedi matin : Tourisme
Il y a la course de 5 km dite course des Nations Unies. Je ne vais pas y prendre part afin de me préserver. Alors je profite de cette matinée ensoleillée pour visiter le quartier où nous sommes. En fait c’est le plus historique de la ville avec le fameux Check Point Charlie, le bunker d’Hitler, la Porte de Brandebourg etc. Nous allons au village marathon non sans avoir assisté à la seconde mi-temps de France-Nouvelle Zélande.
Le Berlin-Vital a lieu dans un aéroport civil désaffecté qui a énormément servi durant la guerre froide. C’est grandiose et impressionnant à la fois. On arrive là où étaient situées les compagnies aériennes, on voit encore les tapis pour les bagages, les vieilles pendules… Le salon proprement dit a lieu là où se situaient les salles d’attente et d’embarquement des passagers. Puis sur le tarmac tout est là prêt pour ravitailler le coureur, saucisses, bretzel, pâtes etc. C’est deux fois plus grand qu’à Paris, mais aussi deux fois plus spacieux. C’est immense et déjà magique. Quand je dis que je suis Français au moment de retirer mon dossard, la femme ne me parle que de la beauté de Paris. J’en profite pour m’acheter mon tee-shirt estampillé Marathon de Berlin ainsi qu'une belle casquette également estampillée. Petite particularité et non des moindres il n’y a pas de tee-shirt offert. Pour un tel marathon avouez que c’est vraiment dommage. Bref on déambule comme des gamins là-dedans et je photographie sous tous les angles cet aéroport désuet mais qui a quelque chose de mystique. Évidemment on ressort avec des prospectus de partout qui fatalement finiront à la poubelle et des beaux sacs Adidas-BMW. Nous retournons poser notre paquetage à l’hôtel puis nous nous retrouvons tous à midi pour déjeuner. On découvre par hasard un restaurant italien qui propose des pâtes. La veille d’un marathon, c’est une bonne idée hihihi. Je suis le mouvement de mes collègues qui s’y connaissent rudement en diététique en prenant un demi de bière. Précision, le demi est égal à un demi-litre et non 75 cl. Je suis fou à vouloir les suivre, mais je me dis que ce peut-être un bon signe. Sincèrement je pense à mon dos qui me titille et me dis que si j’arrive à finir le marathon en ayant eu une telle hygiène de vie, je boirai dorénavant une bière la veille.
Samedi après-midi : Vive Berlin
Nous assistons à la course des rollers tandis que l'on sent déjà l’ambiance monter d’un cran tellement il y a de monde pour admirer. On a une approche de ce que sera l’arrivée à la porte de Brandebourg. Finalement et contre toute attente on décide de visiter la ville au lieu de se reposer. On prend le métro, on marche, on piétine, on fait les magasins, on visite, c’est fantastique. Les gens sont respectueux agréables, les commerçants sont souriants, la circulation est fluide et calme (comparé à Paris). Finalement on rentre vers 19H00 les bras chargés pour aller dîner avec déjà des souvenirs plein la tête.
On retourne au même restaurant manger des pâtes. Petite anecdote, nous prenons les plats de pâtes pour deux. Le serveur en ramène donc deux pour quatre (le dernier collègue a pris autre chose). Mais nous, nous voulons un plat chacun. Le serveur nous signale que ce n’est pas prévu et que c’est pour deux. Nous insistons et nous voilà avec une plâtrée de pâtes comme on n’avait jamais vu (assortiments). Dans le restaurant il n’y a que des marathoniens mais ils regardent, stupéfaits, notre plat. Finalement il n’y a que moi qui ne termine pas. Au niveau de la boisson, presque rien ne change, à part C. et moi, les trois autres prennent leur demi de bière. Il est 22 heures et nous regagnons nos chambres respectives.
Dimanche : La pression monte
Nous nous retrouvons au petit déjeuner à 5H45. Pas de gatosport cette fois. Mais ô suprise, il n’y a que des bonnes choses à manger. Mais rien de bien bon pour courir 42.195 km. On arrive toutefois à trouver du gâteau de riz et quelques fruits. Ouf l’honneur est sauf. La salle est remplie de sportifs de toutes les nationalités et il ne fallait par arriver plus tard sous peine de ne plus avoir de place. On remonte dans nos chambres pour se préparer tout en mettant l'ambiance dans l'ascenseur qui nous mène au 7ème étage. Notre chambre étant située au 8ème il faut finir par un escalier pour y arriver. Pas de soucis pour le moment, mais ces escaliers s'avèreront un calvaire dans l'après-midi. Tout va bien mais je suis toujours aussi inquiet quant à mon dos. Cela fait quelques jours que je ne ressens plus rien, mais pour la course c’est autre chose. D’ailleurs au moment de la photo on voit que je ne suis pas bien rassuré. On va tranquillement au départ tous les cinq en rigolant bien et en discutant avec les gens. Les rues sont désertes, il fait jour et beau et le trajet est ponctué de franches rigolades. On s’amuse comme des petits fous et on se dit déjà qu’on aurait pas du autant marcher la veille ni même manger et boire. On regrette... Non, on a bien fait finalement, ce n'est pas tous les jours que l'on vient ici. C’est agréable et c’est ça qui fait qu'un marathon c’est magique. La pression commence naturellement à monter mais je n’ai aucun stress. Sincèrement.
Arrivé sur place on sent les odeurs de saucisses. Il y a plein de stands pour manger avant de rejoindre les sas et ça sent rudement bon. En fait on est obligé de passer devant toutes ces stands. Il y a même, ou plutôt forcément de la bière. Tout est prévu pour le marathonien qui aurait oublié de prendre son petit déjeuner C’est dur de résister. Des toilettes mobiles sont installées tout au long des sas. Aucun souci pour les envies pressentes, tout est prévu, c’est ce qu’on appelle certainement la rigueur allemande. Ce qui est marrant, enfin pour moi, c’est qu’on ne comprend rien à ce que dit le speacker et pourtant il parle bien le bougre, mais je ne connais pas l’allemand. Je profite de ce bon moment qu’est l’avant départ pour me promener le long des sas, regarder les gens, leur tenue, leur attitude, enfin vivre pleinement le marathon de Berlin. Tout est coloré. Les gens se félicitent déjà d’être sur la ligne, on voit les ballons qui s’envolent et je filme la scène avec mon téléphone que j’ai pris sur moi pour que cette fête reste gravée. La musique nous signale que le départ est donné, tonnerre d’applaudissement, les hélicoptères nous survolent, l’avenue est large, très large, la porte de Brandebourg est derrière nous. Il nous faudra parcourir 42 km pour avoir l'honneur de passer dessous. Il y a de la place pour tout le monde et personne ne se bouscule. Les gens applaudissent, crient, chantent, on commence à marcher, puis à courir alors qu’il n’y a même pas 3 minutes que c’est parti. Voilà, on est y est, je range soigneusement mon téléphone et je commence moi aussi à courir.
La suite prochainement. A bientôt
Last Edit:il y a 13 ans 1 mois
par Nabulio - Sé.B
Dernière édition: il y a 13 ans 1 mois par Nabulio - Sé.B.
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- AtomHeart
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Réponse de AtomHeart sur le sujet Re: Marathon de Berlin 2011 : En route pour le miracle
Posted il y a 13 ans 1 mois #122209
Merci Séb pour ce compte rendu on ne peut plus détaillé. Le moins que l'on puisse dire c'est que tu étais bien accompagné... Il n'y a que l'Espace qui a fait faux bond... Même pas tenu la distance d'un marathon !
Bon comme je connais déjà la fin, j'ai bien noté que tu boiras désormais un demi la veille de chaque marathon !
Au plaisir de lire la suite de ton aventure berlinoise.
Bon comme je connais déjà la fin, j'ai bien noté que tu boiras désormais un demi la veille de chaque marathon !
Au plaisir de lire la suite de ton aventure berlinoise.
par AtomHeart
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- wilf
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Réponse de wilf sur le sujet Re: Marathon de Berlin 2011 : En route pour le miracle
Posted il y a 13 ans 1 mois #122211
He bé le suspens est à son comble
ps: j'esère qu'a NY vous n'allez pas y allez en radeau?
la suite la suite
ps: j'esère qu'a NY vous n'allez pas y allez en radeau?
la suite la suite
par wilf
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- rycker
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Réponse de rycker sur le sujet Re: Marathon de Berlin 2011 : En route pour le miracle
Posted il y a 13 ans 1 mois #122212
Je ne sais pas comment tu fais pour ecrire comme ça , on se croirait vraiment entrain de lire un livre .
quel suspens , les coureurs ayant mangé goulument finiront ils la course ou les retrouveras t'on ivres morts au 1er ravitaillement
J'attends la suite avec impatience Seb
quel suspens , les coureurs ayant mangé goulument finiront ils la course ou les retrouveras t'on ivres morts au 1er ravitaillement
J'attends la suite avec impatience Seb
par rycker
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- rémilens
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Réponse de rémilens sur le sujet Re: Marathon de Berlin 2011 : En route pour le miracle
Posted il y a 13 ans 1 mois #122215
Tout comme Rycker!
par rémilens
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- christine57
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Réponse de christine57 sur le sujet Re: Marathon de Berlin 2011 : En route pour le miracle
Posted il y a 13 ans 1 mois #122228
AtomHeart écrit:
allez, à la suite ...................................
et qu'il mangera des saucisses rien qu en lisant, j'avais l'odeur des saucisses !
Bon comme je connais déjà la fin, j'ai bien noté que tu boiras désormais un demi la veille de chaque marathon !
allez, à la suite ...................................
par christine57
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