Trail des Portes du Vexin (78)
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Afin de préparer le marathon du Mont-Blanc le 26 juin prochain, mon père et moi avons décidé de participer à un trail de bonne distance. Celui des Portes du Vexin était tout indiqué pour la date (1er mai), pour la distance (36km) et pour la proximité. Le dénivelé n'est pas encore assez important, mais avec 750m de D+, c'est déjà honorable.
Le même jour, il y a une marche de 19km, un trail de 19km et celui de 36km. Peu de participants à chaque épreuve, une grosse centaine tout au plus, mais une ambiance plutôt sympa. Le départ des marcheurs est donné à 9h, celui des 36km est à 9h30 et le 19km commencera 1/2h plus tard. Les camelback sont remplis d'un litre d'eau seulement, car il y a 5 ravitaillements disséminés tout le long du parcours.
Notre départ du parc d'Issou est donné, et encore une fois nous sommes en queue de peloton. Même si nous préférerions être dans le peloton, on s'habitue à fermer la marche, le niveau moyen sur ce genre d'épreuve est toujours aussi haut. Le temps est rayonnant alors que la météo prévoyait de la pluie et des orages pour ce week-end. Tant mieux, nous profitons d'autant plus de ce parcours qui alterne monotraces en forêt et chemins champêtres.
Mon père emmène un rythme qui me semble un peu élevé pour la distance, un modeste 10.4 puis 10.7 km/h. Et avec la défaillance rencontrée deux semaines avant au trail de Chateaubourg (un 26km), j'essaye de le ralentir un peu. Mais il est bien et veut en profiter. Ce qu'il fera jusqu'au 10e km. Le temps pour moi de vidanger longuement, et de le rattraper car il ne m'a pas attendu le bougre. Je suis en forme au bout d'une heure de course. A la faveur d'une côte, il se laisse distancer. A partir de là, je mènerai un train de sénateur en veillant à marcher dans les côtes. Les kilomètres passent, régulièrement, tranquillement. Le paysage défile et j'ai du mal à croire que nous sommes si proche de Paris, le Vexin est décidément une très belle région. Nous doublons les marcheurs partis 1/2h plus tôt et qui profitent pleinement de leur balade. Seul fait marquant en arrivant au ravito du 15e, là où les parcours du 19km et 36km se séparent, nous nous faisons doubler tranquillement par le 1er du 19km, nous ne verrons pas le second.
Deux heures passent sans problème. Alors que je suis en mode EF et que je suis vraiment à l'aise, je vois que mon père est bien plus à la limite que moi. Les côtes semblent le fatiguer particulièrement et vers le 25e km, alors que je viens de me tordre la cheville déjà fragilisée et que je m'inquiète pour la suite de la course, lui chute carrément et subit une crampe dans la foulée. Nous terminons la côte en marchant, les jambes sont dures et il faut gérer ça même en mode marche. Il me dit que son moral en a pris un coup et que je devrais faire ma course à présent. Mais je n'ai pas envie de le laisser comme ça, dans le dur, et je suis toujours aussi facile, je profite totalement de la balade.
Finalement, arrivé à la 3e heure environ, vers le 26-27e km, je ferai une grosse descente pour m'amuser un peu, mais je serai tout de suite dans le rouge dans le faux-plat qui suit. Autant je suis facile à 10km/h, autant je n'ai plus du tout de marge pour accélérer et je risque de finir mal très facilement, comme si les AS42, AS21 et AS10 avait totalement sauté et qu'il ne me restait que l'EF et la VMA. J'attends une dernière fois mon père, mais il se laisse décroché dans la côte suivante.
A ce moment, je décide de poursuivre au train, tranquillement, sans me mettre dans le rouge. Km30, un ravito que je marque bien, je bois, je mange et je regarde derrière moi pour l'apercevoir, mais ne le vois. Du coup, je repars de plus belle pour finir les 6 derniers kilomètres à AS10. J'ai du jus, beaucoup de jus même. Je déboule dans les descentes, poursuis sur le plat à env. 12km/h (à l'oeil) et monte les côtes au train. ça surprend quelques concurrents qui, à ce stade de la course, sont dans le dur. J'imagine combien ça doit être écoeurant de voir ça, mais pour une fois que j'ai du jus sur une telle distance, l'occasion est trop belle.
Quelques spectateurs me signalent combien j'ai l'air frais, ça me motive encore davantage. Je finis en 3h53' et pars directement rejoindre le parcours en amont pour encourager mon père. Deux minutes passent, puis trois, quatre, et rien. Dix minutes et toujours rien. Puis je remarque un concurrent avec qui nous avons couru une bonne partie du chemin, je l'applaudis et l'encourage. Mon près arrive une minute plus tard, "ouf" de soulagement. Il passera la ligne en 4h04'.
Je le retrouve et nous échangeons sur cette fin de parcours. Mis à part un arrêt pipi qui lui a fait perdre 2' et qui explique son retard par rapport à son collègue de course, il a poursuivit à un petit train de 9.5 km/h sans plus marcher dans les côtes.
Les jambes sont dures et il faut un petit moment pour que cela passe, avant d'envisager de reprendre la voiture, alors nous nous reposons et profitons du ravitaillement. Je lui raconte ma fin de course, mes sensations d'avoir pu finir aussi fort, le moral qui était au beau fixe pour une fois. Lui me dit qu'il termine moins fatigué que sur le trail de Chateaubourg qu'il avait mieux géré que celui-ci et qu'il avait fait à 100% de ses capacités.
Aujourd'hui, je suis largement rassuré sur mes capacités à faire du long, envolés les doutes. J'apprends à chaque trail : à durer, à aller lentement et à gérer les ravitos. Reste à endurcir mes pieds de fillettes. En avant pour le MMtB!
Le même jour, il y a une marche de 19km, un trail de 19km et celui de 36km. Peu de participants à chaque épreuve, une grosse centaine tout au plus, mais une ambiance plutôt sympa. Le départ des marcheurs est donné à 9h, celui des 36km est à 9h30 et le 19km commencera 1/2h plus tard. Les camelback sont remplis d'un litre d'eau seulement, car il y a 5 ravitaillements disséminés tout le long du parcours.
Notre départ du parc d'Issou est donné, et encore une fois nous sommes en queue de peloton. Même si nous préférerions être dans le peloton, on s'habitue à fermer la marche, le niveau moyen sur ce genre d'épreuve est toujours aussi haut. Le temps est rayonnant alors que la météo prévoyait de la pluie et des orages pour ce week-end. Tant mieux, nous profitons d'autant plus de ce parcours qui alterne monotraces en forêt et chemins champêtres.
Mon père emmène un rythme qui me semble un peu élevé pour la distance, un modeste 10.4 puis 10.7 km/h. Et avec la défaillance rencontrée deux semaines avant au trail de Chateaubourg (un 26km), j'essaye de le ralentir un peu. Mais il est bien et veut en profiter. Ce qu'il fera jusqu'au 10e km. Le temps pour moi de vidanger longuement, et de le rattraper car il ne m'a pas attendu le bougre. Je suis en forme au bout d'une heure de course. A la faveur d'une côte, il se laisse distancer. A partir de là, je mènerai un train de sénateur en veillant à marcher dans les côtes. Les kilomètres passent, régulièrement, tranquillement. Le paysage défile et j'ai du mal à croire que nous sommes si proche de Paris, le Vexin est décidément une très belle région. Nous doublons les marcheurs partis 1/2h plus tôt et qui profitent pleinement de leur balade. Seul fait marquant en arrivant au ravito du 15e, là où les parcours du 19km et 36km se séparent, nous nous faisons doubler tranquillement par le 1er du 19km, nous ne verrons pas le second.
Deux heures passent sans problème. Alors que je suis en mode EF et que je suis vraiment à l'aise, je vois que mon père est bien plus à la limite que moi. Les côtes semblent le fatiguer particulièrement et vers le 25e km, alors que je viens de me tordre la cheville déjà fragilisée et que je m'inquiète pour la suite de la course, lui chute carrément et subit une crampe dans la foulée. Nous terminons la côte en marchant, les jambes sont dures et il faut gérer ça même en mode marche. Il me dit que son moral en a pris un coup et que je devrais faire ma course à présent. Mais je n'ai pas envie de le laisser comme ça, dans le dur, et je suis toujours aussi facile, je profite totalement de la balade.
Finalement, arrivé à la 3e heure environ, vers le 26-27e km, je ferai une grosse descente pour m'amuser un peu, mais je serai tout de suite dans le rouge dans le faux-plat qui suit. Autant je suis facile à 10km/h, autant je n'ai plus du tout de marge pour accélérer et je risque de finir mal très facilement, comme si les AS42, AS21 et AS10 avait totalement sauté et qu'il ne me restait que l'EF et la VMA. J'attends une dernière fois mon père, mais il se laisse décroché dans la côte suivante.
A ce moment, je décide de poursuivre au train, tranquillement, sans me mettre dans le rouge. Km30, un ravito que je marque bien, je bois, je mange et je regarde derrière moi pour l'apercevoir, mais ne le vois. Du coup, je repars de plus belle pour finir les 6 derniers kilomètres à AS10. J'ai du jus, beaucoup de jus même. Je déboule dans les descentes, poursuis sur le plat à env. 12km/h (à l'oeil) et monte les côtes au train. ça surprend quelques concurrents qui, à ce stade de la course, sont dans le dur. J'imagine combien ça doit être écoeurant de voir ça, mais pour une fois que j'ai du jus sur une telle distance, l'occasion est trop belle.
Quelques spectateurs me signalent combien j'ai l'air frais, ça me motive encore davantage. Je finis en 3h53' et pars directement rejoindre le parcours en amont pour encourager mon père. Deux minutes passent, puis trois, quatre, et rien. Dix minutes et toujours rien. Puis je remarque un concurrent avec qui nous avons couru une bonne partie du chemin, je l'applaudis et l'encourage. Mon près arrive une minute plus tard, "ouf" de soulagement. Il passera la ligne en 4h04'.
Je le retrouve et nous échangeons sur cette fin de parcours. Mis à part un arrêt pipi qui lui a fait perdre 2' et qui explique son retard par rapport à son collègue de course, il a poursuivit à un petit train de 9.5 km/h sans plus marcher dans les côtes.
Les jambes sont dures et il faut un petit moment pour que cela passe, avant d'envisager de reprendre la voiture, alors nous nous reposons et profitons du ravitaillement. Je lui raconte ma fin de course, mes sensations d'avoir pu finir aussi fort, le moral qui était au beau fixe pour une fois. Lui me dit qu'il termine moins fatigué que sur le trail de Chateaubourg qu'il avait mieux géré que celui-ci et qu'il avait fait à 100% de ses capacités.
Aujourd'hui, je suis largement rassuré sur mes capacités à faire du long, envolés les doutes. J'apprends à chaque trail : à durer, à aller lentement et à gérer les ravitos. Reste à endurcir mes pieds de fillettes. En avant pour le MMtB!
Last Edit:il y a 13 ans 6 mois
par Azaer
Dernière édition: il y a 13 ans 6 mois par Azaer.
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- gilles84 [Dum Spiro Spero]
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Réponse de gilles84 [Dum Spiro Spero] sur le sujet Re: Trail des Portes du Vexin (78)
Posted il y a 13 ans 6 mois #100066
bravo à vous 2 ...quelle progression dans le long !!!
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- mushagak
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Réponse de mushagak sur le sujet Re: Trail des Portes du Vexin (78)
Posted il y a 13 ans 6 mois #100082
AHHHHHHHHHHHHHH que j'aurai bien voulu courir ca terail mais bon, il y a des choix à faire, t'as interet à me tenir au courant de tes prochaines courses si elles ne sont pas trés loin de PARIS
Bravo Seb, j'ai l'impression d'être dans la "pampa" avec toi grâce à ton CR. Tu as magnifiquement géré ta course et terminé en beauté. Je suis vraiment content que ta cheville ne t'ai pas trop embêté quoique...
Repose toi bien et encore bravo A PAPA et toi.
Bravo Seb, j'ai l'impression d'être dans la "pampa" avec toi grâce à ton CR. Tu as magnifiquement géré ta course et terminé en beauté. Je suis vraiment content que ta cheville ne t'ai pas trop embêté quoique...
Repose toi bien et encore bravo A PAPA et toi.
par mushagak
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- Guigou
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Réponse de Guigou sur le sujet Re: Trail des Portes du Vexin (78)
Posted il y a 13 ans 6 mois #100084
Ben c'est top, ça!
Tu as pris du plaisir, tu as géré tes ressources, tu as fait la plus grande partie avec ton père, et maintenant tu es en confiance car tu vois les résultats de ton entrainement...
En plus, ce genre de sensations sur la fin de course, ça donne effectivement envie d'aller plus loin et plus haut§
Félicitations, Sébastien, et a ton père aussi, il est impressionnant ! C'est génial de partager ça.
Tu as pris du plaisir, tu as géré tes ressources, tu as fait la plus grande partie avec ton père, et maintenant tu es en confiance car tu vois les résultats de ton entrainement...
En plus, ce genre de sensations sur la fin de course, ça donne effectivement envie d'aller plus loin et plus haut§
Félicitations, Sébastien, et a ton père aussi, il est impressionnant ! C'est génial de partager ça.
par Guigou
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- Azaer
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Réponse de Azaer sur le sujet Re: Trail des Portes du Vexin (78)
Posted il y a 13 ans 6 mois #100113
Merci messieurs
C'est davantage une progression de sensations qu'une progression physique, dû à une meilleure gestion de course surtout.
@ Mush' : je pense reprendre une petite EF d'1h jeudi soir, pas avant. Si ça te dit ...
C'est davantage une progression de sensations qu'une progression physique, dû à une meilleure gestion de course surtout.
@ Mush' : je pense reprendre une petite EF d'1h jeudi soir, pas avant. Si ça te dit ...
par Azaer
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- franck
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Réponse de franck sur le sujet Re: Trail des Portes du Vexin (78)
Posted il y a 13 ans 6 mois #100155
Félicitations pour ta gestion de l'épreuve....
C'est toujours bon pour le moral d'avoir une course de référence sur laquelle s'appuyer pour le futur.
Il y a forcément une progression physique même si tu as le sentiment de ne pas aller plus vite qu'avant.
De mon côté après 2 années à arpenter les chemins avec plus ou moins de dénivelées, je n'ai pas la sensation
de progresser en vitesse, mais côté mental et récupération c'est le jour (maintenant) et la nuit (avant)....
En tout cas, bon courage et bonne prépa pour le marathon du mont blanc... Là ca va être vraiment une autre histoire.
Mais accroche toi coute que coute: les lignes d'arrivée sont toujours des moments riches en émotion qui restent gravés dans
la mémoire.
A +
Franck.
C'est toujours bon pour le moral d'avoir une course de référence sur laquelle s'appuyer pour le futur.
Il y a forcément une progression physique même si tu as le sentiment de ne pas aller plus vite qu'avant.
De mon côté après 2 années à arpenter les chemins avec plus ou moins de dénivelées, je n'ai pas la sensation
de progresser en vitesse, mais côté mental et récupération c'est le jour (maintenant) et la nuit (avant)....
En tout cas, bon courage et bonne prépa pour le marathon du mont blanc... Là ca va être vraiment une autre histoire.
Mais accroche toi coute que coute: les lignes d'arrivée sont toujours des moments riches en émotion qui restent gravés dans
la mémoire.
A +
Franck.
par franck
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