Olrik : 2020 pas de Tour, une Diag

Le début de l analyse de ta course est clair et tu sait bien ce qui a était et ce qui a moins bien fonctionner donc cette expérience te serviras obligatoirement pour le prochain

Merci pour ces points positifs !!

Ouf, ça se termine (enfin j'espère) bien pour le trailer en mauvais point que tu as croisé !

Olrik écrit: Rendez-vous samedi pour les causes probables et les prémices de ma défaillance ainsi que d'autres considérations.

Je me disais bien qu'il manquait qq chose ... le point qui concerne ton roadbook personnel

Et lundi c'est départ pour les vacances

Laissez-moi vous conter maintenant les prémices et éventuelles causes de ma défaillance.

Je suis tombé malade deux semaines avant le départ. Les quelques jours avant la course je sentais bien que ce n’était pas encore ça . Lors de la course, maintenant que j’y repense, j’avais déjà un peu de peine à respirer lors de la montée en direction du refuge de l’Oule puis du col de Morétan.

De plus j’avais à tout moment le nez bouché ce qui n’aide pas.

Mais c’est dans la montée sur le refuge de Pierre du Carre que tout s’est déréglé.

Tout d’abord un panneau indicateur mentionne 4,5 kms. Il y a environ un km de chemin 4-4 en légère descente puis c’est la montée. N’ayant pas relu mon roadbook je me dis que 3,5 kms pour 550 D+ ça ira bien. Le début de la montée confirme cette impression jusqu’à ce que j’arrive sur un chemin forestier pas entretenu et très très pentu. En fait la montée de 550 D+ se fait en moins de 2 kms avec une petite descente en prime. La donne change. Si j’avais lu mon carnet de route j’aurai vu que j’avais marqué : « pente style KM vertical, la montée la plus raide, etc… »
De plus le soleil se remet à taper (il avait légèrement disparu derrière une couche nuageuse), mon Buff est presque sec et il n’y a pas d’eau en vue. Pour couronner le tout je n’ai plus d’eau dans mon Camel et je ne veux pas utiliser le contenu de ma gourde pour mouiller mon Buff. Boire ou se rafraîchir il faut choisir.
Une foule de détails, qui additionnés, auront transmis à mon cerveau que c’était le moment de m’envoyer le signal de fin. Le Grand Gouverneur (ou Gouverneur central) va frapper.
Il devait rester environ 150 de D+ quand je m’arrête pour reprendre mon souffle. Impossible. Je me couche et continue de souffler comme un bœuf. Au bout de 5’, un concurrent passe et me demande si ça va. Non ça ne va pas mais je vais y aller tranquillement. Je lui demande juste de signaler au prochain point de contrôle que le dossard 753 est mal en point mais qu’il va gentiment arrivé. Le message sera transmis. Je reste encore couché 5’. J’ai eu des pertes d’image. Je ne pense pas que je me sois évanoui mais plutôt endormi. Je me lève et me recouche immédiatement. J’ai des vertiges (levé trop vite ?) et je suis toujours essoufflé. 5’ plus tard un autre concurrent arrive. Il me propose de m’accompagner un bout. J’accepte et on démarre doucement. Mais il devait être aussi mal en point car il était derrière moi et je l’ai perdu…..il a dû s’arrêter. Je ne me souviens pas mais je ne crois pas qu’il m’a dépassé ni que c’était une hallucination. Arrivé au ravito, mon dossard étant un peu caché on me demande mon numéro. J’ai de la peine à articuler le premier chiffre. Une fois identifié le chef du poste indique à un des volontaires ce qu’il faut faire pour moi, soit m’accompagner au refuge afin que je puisse m’asseoir sur un banc et à l’ombre ainsi que me refiler une bouteille d’eau et du sucre.
Sur le banc je n’étais pas bien assis et j’ai préféré me coucher par terre sur les cailloux où je me sentais mieux . Ce qui a fait dire à mon secouriste que je n’étais vraiment pas bien. Quelques minutes plus tard je décide de repartir il doit rester un peu moins de 3 kms avec 100 D+ et 200 D-. Je connais cette partie pour l’avoir reconnue. Un concurrent du 144 se propose pour m’accompagner. De toute façon nous sommes hors délai. Je ne suis pas le seul éclopé à repartir. Nous formons un joli train de trailers mal en point. Je suis même celui qui va le mieux, les jambes sont toujours là, je connais le terrain, je ne m’essouffle que lorsque ça monte et ce n’est que des petits coups de cul.
On arrive à la base de vie de Super Collet, chaleureusement applaudi par les personnes présentes. Je rends mon dossard et vais voir une infirmière qui me pose diverses questions et me prend la tension. Elle est un peu haute mais c’est habituel chez moi. Je peux manger et boire ce qui n’est pas le cas de mon voisin. Le médecin est momentanément absent. Elle veut qu’il me voit avant que je prenne la navette de retour qui de toute façon attend les derniers. On va attendre encore une bonne heure.
Le médecin me dit que plusieurs facteurs ont pu se liguer pour me mettre dans cet état. Tout d’abord ma crève pas encore guérie. La chaleur, l’effort et éventuellement les effets secondaires d’un médicament que j’ai dû prendre pendant 3 mois suite à un léger déficit de fer.

Une nouvelle expérience. Je m’en doutais un peu et même beaucoup, sur une telle épreuve il faut vraiment être à 100 % de ses moyens.

Autres considérations :

- C’est une course difficile et belle. Il existe une variante de 47 kms 2750 D+. De Super-Collet à l’arrivée, soit le bout qui me manque. Je ne peux que vous encourager à y participer. Cette partie est beaucoup plus accessible.

- Je n’ai pas vu de loup ni entendu de coups de canon. En revanche des coups de fusils et le lendemain un article disant que des moutons venaient à nouveau d’être tués par des loups dans le massif de Belledonne.

- Les gels : je n’en ai pas pris un et à Verbier, de mémoire, peut-être un ou deux. Idem lors de mes reconnaissances. J’en déduis qu’ils ne me sont plus utiles lors de trails techniques où la moyenne est basse. Vraisemblablement je ne les prendrai plus que lors de trails plus rapides et de courses sur routes d’une durée d’au moins 60’.

- mis à part la demi-heure de retard je n’ai rien contre l’orga. J’espère pour moi et quelques autres qu’ils revoient leurs BH ou plus simplement avancer l’heure de départ. La portion qui coince est la 2ème entre Gleysin et Super Collet.


- Pour mes pieds, je les prépare (d’habitude) 3 semaines avant. Une semaine de TANO Akileine tous les matins puis une semaine idem + NOK Akileine tous les soirs et enfin une semaine avec uniquement NOK Akileine le soir. Il semblerait que le jus de citron est également efficace.

- Physiquement je me remets doucement. Je suis fatigué. Cela fait plus de 5 mois que j’ai commencé les plans spécifiques pour ces deux courses. Je suis maintenant en vacances. Départ pour la Corse lundi. Je ne ferai pas de CR proprement dit de cette course. Je n’en ai pas le goût.

Merci de me lire, merci de votre soutien, j’ai beaucoup pensé à vous pendant ce trail.

Merci pour ce retour complet qui servira probablement à d'autres.

Encore bravo pour ta lucidité.

Passe de bonnes vacances.

Bonnes vacances

Revient nous en pleine forme

Oui Bonnes vacances , repose toi bien